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David Schotkosky, Kinto France : "Nous visons 30 000 véhicules à la route en 2024"

Publié le 11 avril 2024

Par Robin Schmidt
7 min de lecture
En 2019, Toyota lançait une nouvelle marque dédiée à la prestation de services de mobilité en Europe. Baptisée Kinto, elle propose aux professionnels diverses solutions de mobilité, allant de la LLD à l’autopartage, en passant par le covoiturage. David Schotkosky et Julien Gombaud, respectivement président et directeur de Kinto France, reviennent tous les deux sur les ambitions de Toyota avec sa marque de mobilité.
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David Schotkosky, directeur général de Toyota Financial Services et président de Kinto France. ©Toyota

Journal des Flottes : Pouvez‑vous revenir sur les prémices de Kinto et sur les raisons qui ont poussé Toyota à lancer sa propre marque de mobilité ?

David Schotkosky : Chez Kinto, nous sommes partis d’une page blanche. Nous avions déjà auparavant une activité de location longue durée (LLD) qui s’appelait Toyota Lease, en marque blanche avec ALD. Mais nous souhaitions passer du statut de constructeur automobile à celui d’une vraie société de mobilité. La fabrication de voitures reste le cœur de notre entreprise, mais nous voulions aussi offrir d’autres possibilités à nos clients d’utiliser ces véhicules. C’est donc dans l’objectif de regrouper l’intégralité des activités du groupe liées à la mobilité que la marque Kinto a été créée en 2019. L’Europe a, par ailleurs, été pionnière pour son lancement puisqu’une joint‑venture interne s’est montée au niveau européen entre Toyota Financial Services qui possède 51 % des parts et Toyota Motor Europe qui en compte 49 %. Nous avons donc commencé par poser les fondations avec notre offre de LLD, appelée Kinto One, d’abord en France, en Espagne et en Italie. Puis, nous nous sommes par la suite répandus à travers l’Europe, soit par croissance organique, soit par acquisition, en Allemagne, en Angleterre et au Portugal.

 

JDF : Vous proposez également maintenant d’autres services de mobilité…

Julien Gombaud : Il y a un peu plus de deux ans, nous avons commencé à tester de nouveaux services de mobilité, notamment l’autopartage avec notre offre Kinto Share, qui concerne aussi bien les particuliers que les professionnels. Pour cette offre, nous travaillons avec Vulog qui nous fournit les boîtiers d’autopartage ou encore la plateforme de réservation, d’utilisation et de gestion de flotte. Nous collaborons aussi avec la plateforme Getaround, qui nous a permis de passer de 5 à 160 véhicules en l’espace de deux ans. Ces deux partenaires ont été très importants pour nous, notamment dans l’apprentissage de la gestion de flotte, puisque c’est une activité que l’on voudrait développer chez les concessionnaires du réseau. Depuis un an et demi, nous avons également testé dans notre usine de Valenciennes une solution de covoiturage, appelée Kinto Join. Cette offre permet aux 5 000 collaborateurs de l’usine de covoiturer pour se rendre au travail. Pour l’instant, elle est encore en phase pilote, mais c’est une solution que l’on pourrait proposer à nos clients professionnels. Enfin, nous allons aussi déployer cette année Kinto Flex, un service de location courte et moyenne durée, qui va donc venir compléter l’offre Kinto One. Nous proposons ainsi de nombreuses solutions qui permettent aux entreprises de pouvoir optimiser les coûts d’utilisation et de détention de leurs véhicules.

 

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Julien Gombaud est le directeur de Kinto France depuis septembre 2022. ©Toyota

 

JDF : En parlant des entreprises, quels sont les profils de vos clients ?

J.G. : Aujourd’hui, nous avons à peu près 15 000 clients en portefeuille, essentiellement du monopossesseur, donc des petites sociétés. Pour certains clients, cela peut également aller jusqu’à 50, 100, voire 200 véhicules en parc, même si nos offres actuelles conviennent plus à de petites et moyennes entreprises. Mais avec notre solution de covoiturage Kinto Join, l’objectif sera d’aller démarcher des clients un peu plus gros que ceux que nous avons actuellement en portefeuille. Ce service sera en toute logique davantage destiné à des sociétés qui possèdent un parc plus important, mais aussi davantage de salariés sur site.

 

JDF : Le marché de la LLD est un secteur très concurrentiel avec des acteurs comme Arval ou ALD… Comment vous démarquez‑vous avec Kinto One ?

D.S. : Notre plus gros avantage, c’est de pouvoir nous appuyer sur les marques Toyota et Lexus. Nous pouvons nous vanter d’avoir aujourd’hui la flotte qui compte les plus faibles émissions de CO2. Et puis, nous avons la force de notre réseau de distribution, qui nous permet d’avoir de très bons retours à la fois dans la relation client, mais aussi dans la qualité de l’après‑vente. L’ADN de notre marque reste avant tout la satisfaction des clients et cela passe forcément par la qualité des services. Nous n’avons pas du tout pour vocation de concurrencer Arval, ALD ou d’autres gros loueurs du secteur. Mais si nous arrivons à délivrer une très bonne qualité de service, nous parviendrons forcément à embarquer tout le monde dans le bateau Kinto.

 

JDF :  Qu’en est‑il de votre flotte actuelle ?

D.S. : Après quatre années, fin 2023, nous avions 26 000 voitures en parc, aussi bien des Toyota que des Lexus. Nous avions essentiellement des véhicules particuliers, mais aussi un peu d’utilitaires, en sachant que tous les modèles des marques Toyota et Lexus sont disponibles pour les offres de Kinto. Notre activité s’est développée conformément à ce que nous avions imaginé, avec sur l’année 2023 pas moins de 10 000 véhicules qui ont été mis à la route par notre marque, soit une progression de 25 % du parc. C’est avant tout un travail collectif puisque l’équipe de Kinto, qui compte aujourd’hui plus de 50 collaborateurs, et celles de Toyota France et de Toyota Financial Services ont dû collaborer pour mettre en place ces prestations.

 

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En 2024, Kinto va déployer sa nouvelle offre baptisée Kinto Flex, un service de location courte et moyenne durée. ©Toyota

 

JDF : Sur quels axes de développement comptez‑vous travailler prochainement ?

D.S. : Il y a un point qui va être très important à nos yeux, à la fois pour notre développement et aussi pour répondre à une requête de la part de notre réseau de concessionnaires. Ce dernier ne vend pas que des Toyota ou des Lexus et il nous a donc demandé d’inclure d’autres marques à nos offres Kinto. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas et cela fait partie de nos axes de développement pour cette année 2024, d’être capables de répondre à des demandes sur d’autres marques. Nous voyons ici aussi une opportunité de placer des véhicules qui ne sont pas forcément disponibles chez Toyota. Je pense à l’électrique notamment, car certaines marques ont une offre à laquelle nous ne sommes pas en mesure de répondre actuellement. Cependant, lorsque les véhicules électriques seront plus nombreux chez Toyota dans les années à venir, nous mettrons forcément en avant les produits de notre groupe.

 

JDF : Quels sont vos objectifs futurs ?

J.G. : Nous avons pour ambition de continuer à croître. En 2023, nous avons eu 10 000 nouveaux contrats. L’objectif pour 2024 va être d’atteindre 12 500, ce qui va nous amener à environ 30 000 véhicules à la route d’ici à la fin de l’année. Pour l’instant, sur les premiers mois de 2024, nous avons réalisé de belles performances, donc nous sommes sur une bonne lancée. La commercialisation de l’offre Kinto Flex, qui arrivera au cours de l’année, devrait également nous aider à atteindre cet objectif.

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