Covéa teste le débosselage itinérant

Intervenir le plus rapidement possible sur les véhicules grêlés des assurés Maaf, GMF ou MMA. Voilà ce qui a d'abord motivé la mise en place d'une plate-forme de débosselage itinérante sur la commune de Toulouse (elle ne fait que du débosselage sans peinture). "Les violents orages qui ont frappé la région au printemps dernier ont fait exploser les compteurs, explique Michel Gougnard, directeur général délégué de Covéa AIS (Assistance, Indemnisations, Services). Nous y avons enregistré en quelques jours autant de véhicules endommagés à traiter que sur une année complète, à savoir 16 000." Les prestataires des trois mutuelles ne pouvant se redimensionner du jour au lendemain et comme les trois mutuelles ne souhaitaient pas faire patienter indéfiniment leurs assurés, le recours à une plate-forme mobile s'est donc rapidement imposé à Covéa. "Elle a été conçue en partenariat avec la société KHS Grêle Management", précise Michel Gougnard, ladite société ayant été spécialement créée par l'entreprise albigeoise de carrosserie Safra (165 collaborateurs et 17 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008) et la société allemande de débosselage KHS (200 techniciens et 200 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008). La plate-forme toulousaine ayant nécessité la location d'une infrastructure de 2 000 m2 : en plus des opérations de débosselage et de nettoyage des véhicules réparés, elle assure la gestion administrative des dossiers, les expertises et les prêts de véhicules. "Les assurés doivent simplement prendre rendez-vous via un numéro de téléphone de type Indigo", indique Vincent Lemaire, le président de KHS Grêle Management. L'infrastructure toulousaine comprend, entre autres, 20 techniciens débosseleurs, 2 dégarnisseurs, 2 tôliers, 1 laveur, 7 experts et 48 véhicules de courtoisie.

4 millions d'euros d'économies

"Elle autorise chaque semaine 130 expertises et 150 réparations", poursuit Vincent Lemaire, près de 4 000 expertises et 1 500 réparations y ont déjà été effectuées. A la fin décembre, la plate-forme devrait ainsi avoir accueilli plus de la moitié des véhicules qui y sont attendus (8 000 au total), les immobilisations pour expertises et réparations ne nécessitant désormais qu'une journée contre cinq auparavant dans 70 % des cas. Covéa fait bien évidemment des économies, ces dernières étant loin d'être négligeables. "Nos coûts de sinistre sont inférieurs d'environ 25 %", reconnaît Bertrand Guerinon, le directeur du pôle performance auto de Covéa AIS, l'économie globale pour la structure commune aux trois mutuelles ayant été estimée à 4 millions d'euros. La plate-forme mobile de débosselage ne sera toutefois pas déployée à chaque averse de grêle, une certaine volumétrie étant nécessaire afin de la rendre à la fois nécessaire et économique. "Nous avons estimé qu'elle devait être mise en place au-delà de 500 dossiers, précise Bertrand Guerinon (Ndlr : les assurés restent libres de confier leur véhicule à la plate-forme ou de le confier à leurs carrossiers traditionnels). Nous avons d'ailleurs déployé une autre plate-forme itinérante à Tarbes." Quel sera l'avenir de ce tout nouveau dispositif, jugé comme un véritable produit par Covéa ? Tout dépendra pour partie des caprices de la météo. "Nous disposons d'un accord d'exclusivité d'une année avec KHS Grêle Management", conclut le directeur général délégué de Covéa AIS. KHS Grêle Management a accepté de se lier d'autant plus rapidement avec la structure commune aux trois mutuelles que ces dernières représentent un marché potentiel plutôt important : elles assurent au total 9,5 millions de véhicules.

Photo : Michel Gougnard, directeur général délégué de Covéa AIS.