VUL : passage au vert oblige

...environnementaux réalisés par les constructeurs sur leur gamme de véhicules utilitaires n'ont pas été salués par le gouvernement français lors de la mise en place de la mesure écopastille. En effet, ni bonus ni malus ne sont attribués aux VUL. Le ministère de l'Environnement a probablement estimé qu'il n'était pas opportun de valoriser ou taxer des véhicules à utilisation professionnelle qui bénéficient déjà d'une récupération de TVA. Peu importe, les constructeurs avaient de toute façon largement embrayé sur l'extension des nouvelles technologies alternatives en faveur des utilitaires. En avril 2007, le Salon Solutrans avait consacré un espace "Vert" où étaient exposés le Peugeot Expert 1,6 l GDI 90 au Biodiesel 30 %, une Ford Focus Affaires Flexfuel au Bioéthanol et essence, un Fiat Doblo Naturel Power à l'essence et au gaz naturel, un Master Biodiesel B 30 ou encore un Citroën Berlingo Biodiesel. Lors du Salon du transport routier d'Amsterdam, plusieurs véhicules en version écologique étaient présentés dont le Combo d'Opel à moteur au gaz naturel. Cette version (bloc 1,6 litre) qui produit 80 % de moins d'oxydes d'azote qu'un Diesel et environ 20 % de moins de CO2 qu'un modèle essence (15 % de CO2 en moins qu'un Diesel) était en 2006 le véhicule GNV le plus vendu en Allemagne. En fin d'année dernière, Mercedes présentait son Sprinter 316 NGT à moteur à bi-carburation (NGT = Natural Gas Technology). Propulsé par un moteur 4 cylindres de 1,8 l, le véhicule atteint une puissance totale de 156 ch pour un couple maxi de 240 Nm. Pour un utilitaire léger roulant uniquement en mode gaz naturel, l'autonomie peut atteindre 470 km sur certaines versions.

Le frein du surcoût

Plus récemment, c'était au tour d'Iveco de mettre en avant son Daily Hybrid en motorisation Diesel. Le constructeur transalpin s'est engagé sur la livraison de dix modèles de ce genre avec la société FedEx en Italie. Seulement, il faudra patienter avant d'assister à l'arrivée massive de ce type de véhicules encore très onéreux. Si l'économie de carburant est estimée à 30 % en zone urbaine, le surcoût pour le client à l'achat est de 6 000 euros. Selon les estimations du constructeur, le retour sur investissement est prévu sur trois ans*. "A ce jour, l'énergie la plus représentative dans notre offre est le GNV. Mais nous ne raisonnons pas encore en termes d'objectifs commerciaux. Nous avons distribué 300 véhicules au gaz en 2007, essentiellement des Stralis et une cinquantaine de Daily. Nous venons d'ailleurs de signer un accord avec la société Chabas à Avignon sur 30 Daily GNV", souligne Didier Foulont, directeur des ventes Iveco France.

Une demande grandissante des collectivités

A ce jour, les chiffres de ventes sont dérisoires. Le réseau Newteon, premier distributeur en France de véhicules électriques, et dont la gamme actuelle se compose du Piaggio Porter, du Doblo, du Fiorino ou encore du Daily Hybrid (produit par Micro-Vett), se veut optimiste. "Nous commençons à percevoir un véritable intérêt des flottes, collectivités et entreprises sur ce genre de véhicule. Nous avons senti une vraie évolution par rapport à 2006. Mais en termes de volume, en France, cela reste encore très très marginal. Une entreprise ne passe pas d'un parc traditionnel à un parc électrique du jour au lendemain, cela se fait petit à petit à moyen terme", explique Sandie Giacobi, responsable marketing. Même son de cloche du côté d'Iveco. "Il y a vraiment une démarche commerciale de notre part car il y a une demande, notamment des collectivités. Concernant l'hybride, si les tests sont concluants, dans les trois ans qui viennent nous en vendrons, c'est certain", note Didier Foulont. Si l'hybridation semble effectivement être, à court terme, l'alternative la plus prometteuse, parviendra-t-elle à séduire massivement d'autres clients que les collectivités…

* Hypothèse : 2015 ; surcoût à l'achat 6 000 euros ; 40 000 km/an ; 12,5 l/100 km ; 1,4 euro/l
‡ économie de carburant de 2,100 euros/an.