"Une volonté, mais surtout une vraie capacité, à prendre de la hauteur"
Journal de l’Automobile. Vous souvenez-vous des circonstances de votre rencontre avec Vincent Besson ?
Laurent Blanchet. Notre rencontre est intervenue dans un contexte un peu chahuté, car après dix ans de stabilité sous la direction de Jean-Martin Folz, Christian Streiff venait d’arriver à la direction générale et secouait le groupe comme un milk-shake… Vincent Besson dirigeait le groupe de réflexion Produits et c’est dans ce cadre que nous avons d’abord travaillé ensemble. Je me souviens notamment que nous avons bataillé pour imposer RCZ, sur la base de quelques sketches, alors que ce n’était pas inscrit dans le plan produits de Peugeot. Mais nous savions que nous pouvions mener à bien ce projet en deux ans ! Par la suite, notre relation fut moins directe, mais en 2009, quand il a pris ses nouvelles fonctions sur les deux marques, il m’a nommé responsable de gamme Produits Peugeot.
JA. Selon vous, qu’est-ce qui caractérise le mieux la méthode de travail de Vincent Besson ?
LB. Il a une approche très large et très globale des problématiques. Il parvient à se détacher des petites contraintes, des petits obstacles, bref de tous les micro-sujets qui sont le quotidien de toutes les organisations à longueur d’année. Il fait valoir une volonté, mais surtout une vraie capacité, à prendre de la hauteur en intégrant les projets dans une vision panoramique, tenant compte du client, de l’international, etc. C’est une grande qualité, même si c’est paradoxalement ce que nous lui reprochons parfois, entre guillemets. Car du coup, nous gérons seuls certains problèmes au quotidien… Cependant, il est dans son rôle et de surcroît, il reste toujours au service de ses équipes. Il ne les abandonne jamais.
JA. Comment définiriez-vous son mode de management ?
LB. Il a un grand respect pour les personnes, mais aussi pour les champs de compétences des uns et des autres. Il sait donner de l’autonomie et de la confiance à ses collaborateurs et il relaie cette démarche par une véritable capacité à déléguer. Il nous fait d’ailleurs toujours sentir que c’est aussi à nous de le nourrir, voire de le contredire, afin de favoriser positivement le processus de prise de décision. Il a une immense capacité d’écoute et ensuite, il prend position, de façon très ferme, sur les sujets qu’il juge stratégiques. Il sait parfaitement hiérarchiser ses sujets et ses priorités, pour ensuite les défendre à l’échelon supérieur.
JA. Alors qu’il maîtrise parfaitement Citroën, quel regard portez-vous sur sa manière d’appréhender Peugeot, marque qu’il connaît forcément un peu moins bien ?
LB. Il faut naturellement un peu de temps pour bien prendre la mesure des deux marques, surtout qu’elles ont deux cultures très différentes. Disons que Citroën est plus opportuniste, au sens positif du terme, et réactive, tandis que Peugeot doit soigner et revisiter ses valeurs de tradition et de rigueur. Vincent Besson a rapidement intégré l’identité des deux marques et il sait où il veut les conduire. La tâche est aussi facilitée par le fait qu’il y a une très forte adhésion des équipes au nouveau projet du groupe pour les deux marques.
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