Uber s'associe à Stellantis pour verdir sa flotte de VTC

L'évolution du parc roulant d'Uber France passera par la gamme Stellantis. La plateforme de VTC et le constructeur automobile, par le truchement de sa filiale Free2Move, ont présenté, mardi 27 septembre 2022, les détails de leur nouvelle collaboration destinée à donner aux chauffeurs un accès privilégié aux modèles électrifiés des marques du groupe.

L'offre pensée conjointement intègre non seulement des solutions de financement dont le leasing, la location et l'abonnement tout compris, mais également une prestation de reprise de l'ancien véhicule ainsi qu'une mise à disposition de compétence au sein du réseau Stellantis & You, Sales and Services.

Free2Move et Uber ont défini un catalogue composé de 11 modèles parmi lesquels se trouvent la Peugeot e-2008, l'Opel Mokka-e ou encore la toute nouvelle Citroën ë-C4X. Des produits que les chauffeurs pourront acquérir à des conditions jugées très avantageuses par les deux entreprises, qui n'ont cependant pas souhaité lever le voile sur le niveau de remise.

Un mix produit imprévisible

En termes d'objectif, ce partenariat doit générer 1 500 commandes avant 2025, échéance à laquelle, rappelons-le, Uber compte recenser 15 000 véhicules électrifiés sur sa plateforme, soit la moitié du parc inscrit en France. Une ambition réalisable selon les cadres des sociétés concernées, puisque Stellantis représente déjà 25 % de la flotte en activité.

Quel sera le mix produit ? "Difficile à dire car la législation vient d'évoluer et ouvre de nouvelles possibilités. Nous ne pouvons donc pas faire de prévision, mais attendre de lire le comportement des chauffeurs face au choix que nous leur soumettons", répond Laureline Serieys, la directrice générale d'Uber France. En effet, depuis quelques temps, les VTC sont autorisés à rouler dans des véhicules plus petits si ceux-ci sont électriques. L'Opel Corsa-e et la Peugeot e-2008 pourraient en profiter.

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Cette collaboration avec Stellantis s'inscrit dans le cadre d'un plan de transition à marche forcée chez Uber. Une stratégie alliant la contrainte et le soutien. Prenons la contrainte. Depuis le 1^er janvier 2021, aucun véhicule neuf diesel ne peut être ajouté sur la plateforme et depuis le 1^er janvier 2022, la porte s'est fermée à tous les diesel. Résultat, entre les mois de septembre 2020 et 2022, la part des VTC au gazole a fondu de 85 % à 47 % dans le paysage.

Prenons en suite le soutien. Uber a travaillé sur trois axes : le coût d'acquisition des véhicules électrifiés, l'accès aux bornes et le contenu pédagogique. Pour la recharge, un accord a été trouvé avec TotalEnergies et pour les connaissances, le réseau Stellantis se tiendra à disposition. En ce qui concerne l'achat, Uber a constitué un fonds de 75 millions d'euros alimenté par ses soins et par les consommateurs à hauteur de 3 centimes par kilomètre parcourus chacun. En trois ans de service, un chauffeur peut ainsi prétendre à une aide de plusieurs milliers d'euros. "Nos offres sont en plus cumulables avec les aides locales", glisse Laureline Serieys.

Extension à d'autres territoires

Stellantis n'est pas le premier à passer un contrat avec la plateforme. Renault-Nissan avait défriché la voie, en France. Uber a également signé outre Atlantique avec Hertz pour accéder à la réserve de 50 000 Tesla du loueur. Mais aucun de ces partenaires n'avait été aussi loin que Free2Move dans la définition de l'offre auparavant. Leur relation s'étendra donc à d'autres territoires. En Europe pour sûr et très probablement en Amérique du Nord.

A plus long terme, il faudra considérer les véhicules d'occasion. En effet, à ce jour, les chauffeurs inscrivent plus fréquemment des véhicules ayant déjà eu une précédente vie, or Stellantis et Free2Move s'embarquent avec des véhicules neufs en promettant une livraison en 3 à 6 mois. Si la direction d'Uber France se montre confiante, les vendeurs pourraient se voir opposer des arguments solides dans les négociations. Là aussi, la lecture du comportement des clients nous en apprendra beaucoup.