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Constructeurs

Trescal conquiert l’Europe

Publié le 28 mai 2004

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Après avoir procédé à l'acquisition de Tis-Livingston, Air Liquide a décidé d'organiser son activité métrologie dans un pôle unique baptisé Trescal. Désormais, le groupe français compte se faire un nom en Europe et s'est fixé un objectif de 10 % du marché de la métrologie. Qui aurait...

...cru retrouver l'entreprise française Air Liquide, connue avant tout pour être un spécialiste de la fourniture de gaz industriels et médicaux, dans un domaine a priori aussi éloigné de son activité que l'analyse et la métrologie ? A en croire Bernard Jamonet, directeur du développement et des services d'Air Liquide, la démarche coulait presque




En chiffres

Trescal


  • Chiffre d'affaires 2003 : 62,6 millions d'euros
  • Effectif : 900 personnes
  • Implantations : 44 sites dans 7 pays européens
  • Sociétés réunies : Tis-Livingston, Métrotech, Somelec, Climats, Sapratin
  • de source. "La maturité du marché "clients industriels" nous pousse à faire évoluer notre offre", explique-t-il en rappelant que les clients industriels ne représentent pas moins de 46 % du chiffre d'affaires d'Air Liquide et que, pour certains, ils ont tendance à délocaliser leur activité. "Certains de nos clients nous demandent en outre de ne pas leur proposer que du gaz, mais une offre plus élargie", ajoute-t-il. Autant de raisons qui ont poussé le groupe français à développer progressivement son activité service, puis à s'orienter vers la métrologie. Selon Bernard Jamonet, ce secteur, encore très fragmenté, avec pratiquement aucune entreprise de dimension internationale, serait aujourd'hui en voie de consolidation. Il représente par ailleurs un potentiel de marché de l'ordre de 3 milliards d'euros en Europe et de 514 millions d'euros en France. Pour ce faire, les dirigeants d'Air Liquide ont choisi la méthode du développement externe. "Il y a environ quatre ans, nous avons commencé à racheter des entreprises pour compléter notre activité dans le domaine de la métrologie", confie ainsi Bernard Jamonet. La première entreprise à avoir suscité l'intérêt du groupe français était Métrotech, une PME vendômoise spécialisée dans la métrologie dimensionnelle, rachetée en 1999. Adossée au groupe Air Liquide, elle a commencé à développer son activité et a ainsi vu son chiffre d'affaires passer de 3 millions d'euros à 13,3 millions d'euros aujourd'hui. "Ces quatre années nous ont permis d'être sûrs que nous pourrions entrer dans ce métier de manière industrielle", explique Bernard Jamonet. Visiblement, cette certitude a rapidement été acquise car l'expansion de l'activité métrologie n'en est pas restée là. Fin 2003, Air Liquide complète son activité en annonçant le rachat, finalisé en avril 2004, de Tis-Livingston, ancienne filiale de Thalès au chiffre d'affaires de 30,8 millions d'euros, qui présente l'avantage d'avoir une offre complémentaire de Métrotech, avec un métier plutôt orienté vers la métrologie des domaines électriques et optiques.

    Nouveau nom pour le pôle métrologie d'Air Liquide

    Aujourd'hui, Air Liquide a décidé de rationaliser ses acquisitions en les réunissant au sein d'une même structure baptisée Trescal. "Notre idée est de proposer une gamme complète en améliorant notre couverture du marché", annonce Philippe Tréhoux, directeur adjoint de Trescal. La nouvelle entité, qui regroupe, outre Métrotech et Tis-Livingston, deux autres entreprises rachetées précédemment, représente déjà un chiffre d'affaires de 62,6 millions d'euros, et ses dirigeants ne comptent pas s'en tenir là. L'objectif est en effet de sortir des frontières de l'Hexagone en constituant un véritable pôle européen. Pour le moment, avec un objectif de chiffre d'affaires de 100 millions d'euros dès 2005, Trescal détient près de 3 % du marché européen. "A terme, nous voulons représenter 10 % de marché", annonce Alain Fux, directeur de Trescal. L'automobile pourrait d'ailleurs représenter une voie d'avenir pour la nouvelle entité car, selon Philippe Tréhoux, "dans l'automobile, les clients demandent une prestation globale pour tous leurs sites en Europe". Et il est important de pouvoir les suivre. Les équipementiers sont d'ailleurs pour l'instant plus demandeurs de l'offre de Trescal que les constructeurs. "Nous ne sommes pas encore entrés dans les process des constructeurs, nous leur offrons toujours une prestation standard", explique le directeur adjoint de Trescal, qui reste toutefois confiant : "Cela va évoluer et ils nous feront progressivement entrer dans leurs process." En attendant, la nouvelle entité compte encore compléter son offre et n'exclut pas de nouvelles acquisitions pour développer son savoir-faire.


    Arnaud Dumas


     





    ZOOM

    La métrologie en deux mots

    Toutes les industries sans exception ont recours à la métrologie, ce métier dont l'objet est d'étalonner et de vérifier les instruments de mesures utilisés tant au niveau de la recherche et développement qu'à celui de la production. En France, le plus gros client du marché de la métrologie est la Défense (17 % du marché), suivie des matériels électriques, électroniques et informatiques (14 %), de l'aéronautique (12 %) et des télécoms (12 %). L'automobile n'arrive qu'en cinquième position avec 7 % du marché.

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