Streiff pour un nouveau cap
...dans la famille, depuis peut-être 60 ans maintenant, qui veut que ce ne soit pas un Peugeot qui dirige la présidence du directoire", rappelait récemment sur la chaîne LCI, Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance de PSA. Un message adressé à Robert Peugeot qui se serait bien vu à la tête de "son" entreprise. Depuis 1966 et Maurice Jordan, en effet, plus aucun Peugeot n'a tenu les rênes de l'entreprise familiale. La tradition a donc été respectée avec la nomination, le 7 novembre dernier, de Christian Streiff à la présidence du directoire. Si sa nomination officielle n'interviendra que le 6 février prochain, l'ancien n°2 de Saint-Gobain, l'éphémère patron d'Airbus, est déjà dans les murs. En effet, depuis le 8 novembre, Christian Streiff s'attache à rencontrer les équipes du groupe et à prendre connaissance de l'entreprise, précise le communiqué du constructeur. Il sera donc le 5e patron de PSA Peugeot-Citroën depuis la constitution du groupe en 1976.
Cet ingénieur de l'Ecole des Mines de 52 ans a passé l'essentiel de sa carrière professionnelle dans le groupe Saint-Gobain. Né à Sarrebourg, en Moselle, Christian Streiff est un véritable germanophile. Il a même écrit un roman "Kriegspiel" (Art de la guerre en français) témoignant de la réunification du pays avec pour témoin la douloureuse expérience d'une entreprise Est-allemande passant à l'économie de marché. Plus sérieusement, de 1979 à 2005, son parcours à Saint-Gobain l'a conduit à la direction de plusieurs sites en Allemagne, en Italie puis en France avant qu'il en devienne, en 2004, le n°2, le directeur général délégué. Dauphin choisi de Jean-Louis Beffa, Président de Saint-Gobain jusqu'en 2007, Christian Streiff quitte néanmoins son poste en 2005 suite à "des désaccords sur l'organisation du groupe". Une année 2005 où il devient également administrateur de Continental AG et ThyssenKrupp. En 2006, il devient le patron d'Airbus, alors en pleine tourmente, mais sa présidence se limitera à 100 jours faute d'avoir eu, selon lui, les coudées suffisamment franches pour remettre le géant européen de l'aéronautique sur le bon cap. Si PSA n'est pas dans la même situation que l'avionneur, le constructeur français a néanmoins mis en œuvre un plan de relance mettant notamment l'accent sur la réduction des coûts et la réduction de la voilure en Europe de l'Ouest comme en témoigne le non renouvellement de 10 000 emplois dont 2 300 correspondent à la fermeture de l'usine de Ryton en Angleterre. Adepte des coopérations sous l'ère Jean-Martin Folz, PSA changera-t-il de stratégie sous l'impulsion de Christian Streiff ? Quoi qu'il choisisse, il devra composer avec la famille Peugeot.
C.J.
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