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Constructeurs

Retours d’expériences

Publié le 15 juillet 2011

Par Alexandre Guillet
8 min de lecture
Table ronde - partie n°2

- 3/4 de locations sans réservation !
- Savoir modéliser différentes hypothèses de flux
- La connectivité complète à l'horizon 2020
- Une simplicité biblique pour l'usager
- Passer d'équipements électroniques fixes à des plates-formes web ouvertes

Frédéric Grandvoinnet, directeur Ventes grandes sociétés et VO chez Daimler France, revient sur le fonctionnement de Car2go, une solution qui se développe dans plusieurs villes et dont l’arrivée en France est imminente, puisqu’il ne reste qu’une signature pour entériner le projet de Lyon : “En 2007, décision a été prise de sauter le pas et nous nous sommes lancés dans l’expérience des véhicules en libre-service. Nous avions de surcroît une voiture urbaine idéale avec la smart. L’une des spécificités de Car2go réside dans le choix du déplacement one-way, c’est-à-dire qu’on prend le véhicule à un point A, mais qu’on peut ensuite de restituer où l’on veut. Ainsi, dans les villes où le service est installé, on peut laisser le véhicule sur une place Car2go, mais aussi sur n’importe quelle place autorisée”.

3/4 de locations sans réservation !

“L’usager souscrit un abonnement sur le site internet Car2go, ce qui lui donne l’accès aux véhicules et le déclenchement de la facturation se fait avec une carte. L’heure coûte environ 15 euros, mais on peut aussi garder la voiture toute une journée. Avec un peu de recul, il est intéressant de constater que 3/4 des locations se font sans réservation, notamment grâce aux applications iPhone et iPad qui permettent, via la géolocalisation, de trouver la voiture libre la plus proche, la carte permettant d’ouvrir la voiture, de s’identifier et d’enclencher la facturation”.


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Savoir modéliser différentes hypothèses de flux

“Après Ulm, une petite ville, l’offre a été lancée à Austin, Hambourg et Vancouver, soit des villes beaucoup plus vastes. Même si les gens restent très attachés à la possession de leur véhicule, dans les grandes villes, beaucoup de gens n’ont pas de voitures et il y a donc une réelle demande. Nous avons ainsi environ 50 000 clients référencés dans notre base aujourd’hui. Nous explorons aussi d’autres pistes, avec un partenariat avec Europcar par exemple pour mixer les compétences et nous misons désormais sur Car2go avec des smart électriques, comme ce sera le cas à Amsterdam. Ce projet a nécessité un lourd développement informatique : système embarqué et récupération des informations, protocoles, et surtout gestion des flux. Comme c’est du one-way, il faut savoir modéliser différentes hypothèses de flux, pour s’assurer que les voitures libres sont bien réparties dans la ville”.

Pour Coralie Henry Poppe, responsable du développement Nouveaux Services chez PSA, le programme Mu est un succès et si sa taille reste réduite, il permet de nourrir concrètement la réflexion sur de nouveaux usages de la mobilité, usages en l’occurrence forcément connectés. “Le programme est déployé dans huit pays européens et nous pensons atteindre les 300 points Mu dès 2013. Contrairement à ce que nous avions initialement prévu, nous avons aussi des demandes d’ouvertures dans des villes de taille moyenne. On constate que les utilisateurs sont autant des possesseurs d’automobiles que des non-possesseurs. Dans une grande majorité, la clientèle appartient à la catégorie CSP+. Nous notons un réel attrait pour les véhicules plaisir, comme en témoignent les volumes de réservation de RCZ ou de CC. C’est aussi valable pour les véhicules dits de nouvelles technologies, comme les scooters ou les véhicules électriques. C’est intéressant à noter car on mesure le potentiel de Mu comme sas empirique vers l’innovation”.


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La connectivité complète à l’horizon 2020

“Les services Peugeot Connect et Peugeot Connect Fleet sont aussi prometteurs et nous nous intéressons désormais à faire le lien entre le boitier télématique et des notions d’éco-driving ou d’audits de mobilité. C’est le sens de l’histoire. Quant à la connectivité complète des automobiles, avec tout ce que cela peut représenter comme nouveaux horizons, je pense que la date de 2020 est assez réaliste”.

Sylvie Roland, directrice ventes et développement de National Citer, insiste sur l’innovation pour se démarquer de la concurrence et favoriser le commerce : “Nous avons été le premier loueur à équiper nos véhicules de GPS, à lancer l’e-voucher, à proposer la location aux enchères sur notre site etc. Nous relions cette démarche aux véhicules écologiques, notamment le véhicule électrique. Nous nous y étions essayés dès 1996, mais le marché n’était pas prêt et aujourd’hui, nous avons conclu un accord avec Citroën pour proposer aux clients 250 C-Zéro dans les principales villes françaises. Par le biais du VE, nous menons aussi une réflexion sur l’opportunité d’intervenir dans le champ de co-voiturage ou de l’auto-partage. Ce sont souvent des investissements qui ne s’amortissent pas immédiatement, mais cela peut être relayé en termes de communication et sous l’angle de la différenciation et il ne faut pas raisonner en strict comptable. Les clients veulent qu’on leur simplifie la vie et quand on y parvient, c’est une victoire à long terme. C’est pour cela que nous avons développé une application iPhone très complète, qui est l’exact relais de notre site internet, avec notamment l’outil de géolocalisation et la possibilité de prépayer”.

Didier Blocus, responsable du développement des véhicules électriques chez ALD Automotive, revient sur le choix de son groupe de se lancer dans l’auto-partage : “Tout d’abord, je veux revenir sur la réserve émise par Philippe Brendel sur les coûts des équipements télématiques. J’abonde dans ce sens, mais je note aussi que les choses évoluent. Ainsi, dans un environnement VE, ces services vont permettre d’optimiser la gestion des flottes, tout en élargissant le spectre des prestations, ce qui viendra stimuler les investissements. Par ailleurs, d’une manière générale, la télématique est souvent associée à une notion de géolocalisation qui n’est pas toujours bien perçue par l’usager qui a le sentiment qu’on le “surveille”. Mais avec le véhicule électrique, la réserve est balayée car ses systèmes deviennent des éléments rassurants et offrant une réelle optimisation des déplacements”.


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Une simplicité biblique pour l’usager !

“Dans ce bouquet de nouvelles perspectives, l’auto-partage est une solution. Ce ne sera pas forcément un raz-de-marée, là n’est pas l’objet, mais c’est une bonne solution pour optimiser l’utilisation d’un parc, d’autant qu’avec le développement informatique idoine, vous pouvez automatiser une grande partie des flux. Cette démarche présente aussi un intérêt économique, car on peut réduire significativement ses frais de location courte durée ou de taxis par ce biais, sans oublier la diminution de l’empreinte environnementale. En outre, je reviens sur un élément mis en exergue par plusieurs intervenants : quelle que soit la complexité “amont” des systèmes, il faut impérativement que ce soit d’une simplicité biblique pour l’usager ! C’est la condition sine qua non du succès. C’est aussi pour cette raison que nous avons opté pour l’équivalent d’un Pass Navigo pour notre solution ALD Sharing”.

Eric Hubert, directeur commercial France de Business TomTom Solutions, se veut volontiers pragmatique : “Avec un GPS, l’utilisateur économise en moyenne jusqu’à 20 % de son temps de route. Pour le particulier comme pour les flottes, l’intérêt est donc manifeste, surtout qu’il rime avec des économies de carburant. Par ailleurs, les gestionnaires de flottes ne doivent pas se limiter à la fonction de géolocalisation, mais l’intégrer comme un outil de gestion. De surcroît, la technologie est vraiment utile quand elle est régulièrement utilisée. C’est la philosophie de TomTom : nous ne cherchons pas à inonder le marché de technologies, mais à apporter des solutions utiles que l’usager va s’approprier, dans un climat de sécurité et de confort d’utilisation effectivement essentiel. Or, nous avons vu que même un système sur ventouse branché à l’allume-cigare est perçu comme ayant de la valeur ajoutée. Ce n’est pourtant pas un must technologique et il est clair que la convergence des plates-formes est pour nous un moyen bien plus prometteur. Mais c’est le marché qui dicte ce que les fournisseurs de technologies doivent proposer et adapter”.
 

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Passer d’équipements électroniques fixes à des plates-formes web ouvertes

“La technologie est disponible, accessible, parfois un peu onéreuse, mais on connaît aussi l’impact de l’effet d’échelle à ce niveau. Nous sommes prêts, mais j’insiste aussi sur le fait qu’il n’y a pas de réponse unique. Par exemple, dans un premier temps, le smartphone est sans doute très indiqué pour le particulier, mais pour les professionnels, il faut raisonner en plate-forme globale. Les besoins de marché sont multiples. Par rapport à la période que nous vivons, je dirais qu’on voit s’amorcer une rupture du business-modèle basé sur des équipements électroniques fixes pour s’orienter vers des plates-formes web ouvertes. Reste à savoir le temps que cela prendra, mais je rappelle que la technologie est disponible”.


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