RESULTATS Audi : questions aux membres du board d’Audi.
Journal de l'Automobile. La baisse de la production et le recours au chômage technique peuvent-ils s'accentuer dans les mois qui viennent ?
Werher Widuckel. "Dans un premier temps, nous allons déjà voir quels résultats donnent nos récents efforts d'ajustement. Nous scrutons naturellement les évolutions des différents marchés et puisqu'il est délicat de dresser des plans à long terme, nous naviguons à vue, privilégiant la réactivité".
Peter Schwarzenbauer. "Neckarsulm est logiquement le site qui souffre actuellement le plus dans la mesure où il produit l'A6 et l'A8. Cependant, nous faisons le dos rond et nous remplacerons les départs car des nouveaux produits sont programmés pour une production dans l'usine.
D'une manière générale, l'essentiel de notre effort se porte actuellement sur l'amélioration de notre productivité".
WW. "Dans de nombreux pays, il existe une marge de manœuvre au niveau des horaires de travail. C'est le cas en Hongrie par exemple. Il faut savoir tirer profit de cette flexibilité. La remarque vaut aussi pour le recours au levier précieux de l'intérim. En tout état de cause, il n'y aura pas de licenciements secs dans les mois qui viennent dans le respect de nos engagements 2011".
ZOOMRupert Stadler : Verbatim "En établissant, pour la 13e année consécutive, un nouveau record de livraisons, à 1 003 469 véhicules, nous avons obtenu le meilleur résultat de notre histoire, malgré un marché difficile. Nous avons dégagé 3,2 milliards d'euros de résultat, avant impôt, soit une progression de 9 % et cela place Audi dans le club des entreprises les plus profitables du secteur automobile. En effet, le résultat après impôt augmente de 30,4 %, à 2,2 milliards d'euros. Ces effets positifs nous permettent de mieux réagir face à la crise". "2009 sera une année de césure. Nous savons pertinemment que notre volume de ventes sera en baisse, mais nous gagnerons des parts de marché, c'est le plus important. Et l'essentiel est de maintenir notre profitabilité, garante de notre capacité de réaction et de notre marge de manœuvre, une latitude que certains de nos concurrents ont d'ores et déjà perdue". "Même si le marché est actuellement difficile, nous confirmons les objectifs de notre plan Stratégie 2015. Nous avons une opportunité à saisir en rejetant l'approche par effet de cycle en termes d'investissements. Crise ou non, contrairement à d'autres, nous maintenons donc nos investissements sur la recherche, le plan produits, le marketing et les marchés en croissance". "Par rapport à la confirmation de nos objectifs de croissance, le lancement de l'A1 constitue naturellement un jalon essentiel. Dans notre esprit, ce sera le premier modèle vraiment Premium de sa catégorie, à savoir celle des véhicules de petite taille. Nous avions déjà préparé le terrain avec l'A3 dans les années 90. L'A1 va renforcer l'attrait de la marque, notamment auprès d'une cible de clientèle plus jeune que nous saurons ensuite fidéliser. Nous adapterons donc notre communication à cette cible". "Nous allons encore intensifier notre travail sur les performances environnementales. Dans le cadre du programme Efficience, nous présenterons ainsi cette année dans l'Audi Q7 3,0 TDI le moteur Diesel le plus propre du monde, moteur baptisé TDI clean Diesel. Ce moteur montre d'ailleurs de manière impressionnante les potentialités qu'offre encore le moteur Diesel. Car par ailleurs, il ne faut pas leurrer le public sur le véhicule électrique : tout le monde peut se rendre compte que des produits de ce type, à la fois accessibles pour les clients et rentables pour un constructeur, sont encore lointains". |
JA. Dans ce contexte troublé, maintenez-vous les investissements que vous aviez annoncés ?
Axel Strotbek. "Au niveau du plan produits, tous les investissements sont confirmés, c'est clair. En revanche, comme tout le monde, nous faisons d'une manière générale montre d'une grande prudence et cherchons à réaliser des économies à tous les niveaux. Ainsi, des programmes d'économies sont déployés en interne. Mais le plan produits n'est pas touché".
JA. Quels types d'aides consentez-vous à apporter à vos fournisseurs en difficultés ?
Ulf Berkenhagen. "Les aides, dont certaines sont déjà effectives, sont déployées à l'échelle du groupe. Ce soutien est légitime dans la mesure où nous avons besoin des compétences de nos partenaires fournisseurs. En revanche, il va de soi que nous ne pouvons pas aider tout le monde et que notre attention se focalise sur ceux qui sont au bord de la faillite. En outre, si nous pouvons prêter de l'argent dans certains cas, il ne faut pas perdre de vue que c'est fondamentalement aux banques de prendre leurs responsabilités ! Et les différents degrés d'implication des Etats conditionnement aussi désormais cette problématique".
JA. Etes-vous globalement revenus à un niveau de stocks, constructeur et distribution, satisfaisant ?
PS. "Nous avons beaucoup travaillé sur ce dossier et comme tout le monde, dans une certaine urgence à partir du retournement des marchés en septembre 2008. Nous avons débuté l'exercice 2009 avec un surplus de l'ordre de 15 000 véhicules. Plusieurs actions sont en cours et planifiées d'ici juillet pour que la remise à plat soit effective en septembre 2009".
JA. Maintenez-vous des perspectives de croissance élevée sur le marché chinois ?
PS. "Nous avons connu une très forte croissance en Chine ces dernières années et nous tablons sur le maintien, voire sur une amélioration, de ces excellentes performances sur le long terme. Toutefois, sur le seul exercice 2009, nos prévisions misent davantage sur une stabilité que sur une progression spectaculaire".
JA. Comment comptez-vous améliorer votre notoriété aux Etats-Unis, où votre développement reste à affirmer ?
PS. "Nous travaillons très rigoureusement sur cette question. Primo, nous faisons beaucoup d'efforts pour renforcer notre image de marque, comme en témoigne notre présence sur des événements comme le SuperBowl ou les Oscars par exemple. Secundo, notre investissement sur la distribution est significatif et nous réunissons aujourd'hui plus de 270 partenaires investisseurs. Enfin, comme vous le savez, notre plan produits destiné au marché américain est très dense d'ici 2015. Le travail devrait donc payer, même si ce marché est actuellement dans une passe difficile".
JA. Confirmez-vous vos lancements de modèles hybrides et quelle est votre ambition sur le véhicule électrique ?
Michael Dick. "Nous confirmons nos engagements, notamment via le Q5 en 2010-2011 (voir p26&27). Par ailleurs, nous mettons en place une unité projet "Cinématique électrique", mais nous savons aussi que la voie est longue, car les problèmes liés aux batteries et à l'autonomie sont encore importants. D'une manière générale, pour correspondre aux normes de CO2 en vigueur ou à venir, l'électrique n'est pas forcément la recette miracle et l'amélioration des technologies existantes ouvre de grandes perspectives, notamment les solutions Diesel".
JA. Confirmez-vous votre prévision d'un recul de vos ventes de l'ordre de 10 % sur l'exercice 2009 ?
PS. "Tout à fait. C'est notre prévision et notre base de travail. Sachant que le marché mondial se situera dans une fourchette de - 10 à - 20 %. Nous allons donc gagner des parts de marché ! Sur certains marchés, une croissance nette est aussi à attendre. D'une manière générale, à long terme, nous savons que nous sommes engagés sur la voie d'une forte croissance, grâce à notre développement marchés et à notre plan produits, notamment l'A1 et le Q3".
JA. Vos résultats financiers seront-ils en net retrait en 2009 ?
AS. "Ils marqueront effectivement un recul significatif cette année. Vous pourrez d'ailleurs le constater dès le 1er trimestre. Cependant, nous resterons profitables et sains, c'est l'essentiel".
ZOOMTerminal : première ! Eille-la-Grand, en lisière d'Annemasse, sur les rives du Lac de Genève. C'est là qu'Audi vient de voir sortir de terre le premier Terminal d'Hexagone. Cette nouvelle identité du réseau de la marque qui réjouit tant d'opérateurs passionnés et soulève l'ire d'autres distributeurs économes. Le groupe Lain, distributeur NSU dès 1966, a choisi d'en être. Comme il avait choisi, du reste, d'être l'un des 1ers aux standards Hangar il y a dix ans. Aujourd'hui, le groupe compte 4 sites primaires. Annemasse donc, mais aussi Albertville, Chambourcy et Annecy. Le groupe Lain a immatriculé 1 150 VN Audi l'an dernier, sur les 7 500 VN écoulés au global (6 500 pour le groupe Volkswagen, 1 000 pour Toyota). Repris au groupe Sofco en 2006, ce site de Ville-la-Grand est passé du bottom 20 au top 20 de la satisfaction clientèle en seulement deux ans au niveau national. "Le déploiement du Terminal aurait dû commencer par une grande métropole, mais ça se passe à Annemasse parce que le groupe Jean Lain est une famille proactive et passionnée. Ce sont de grands professionnels", se félicite Patrice Franke. 6,5 millions d'euros investis pour la constructionAvec 4 000 m2 au sol, dont 1 200 m2 de showroom VN (pouvant accueillir jusqu'à 23 modèles), 1 300 m2 de showroom VO et 1 500 m2 d'atelier… la structure tranche véritablement avec l'ancienne. "On ne leur demandait pas tant, mais ils ont voulu voir plus grand. Notamment pour exploiter notre plan produits ambitieux avec l'arrivée prochaine de l'A1 et de l'A7. Avec le Hangar, nous avions vu trop petit et sous-estimé la croissance d'Audi. Les Lain ont donc souhaité prendre les devants", explique Patrice Franke. Coût de l'opération : 6,5 millions d'euros pour la seule construction du bâtiment. Un investissement auquel il faut ajouter 500 000 euros de matériel. Les coûts, variant évidemment selon les zones. Le showroom étant évalué entre 1 600 et 1 800 euros le m2, le hall VO entre 1 200 et 1 300 euros le m2 et l'atelier à 900 euros le m2. Un investissement que l'opérateur entend amortir sur 12 ans. Notamment grâce à l'activité après-vente, sur laquelle le groupe devrait rapidement enregistrer une croissance de 15 %. La compétitivité française par rapport au voisin suisse (2 à 3 fois moins cher) porte d'ailleurs déjà ses fruits dans ce domaine."Nous avons un besoin d'action sur 130 de nos 175 sites en France", précise Patrice Franke. Le constructeur compte actuellement 25 projets en cours dont 10 concernent des Terminaux. Une soixantaine de plans sont en passe de se préciser. |
Photo ©United Picture : Pour fêter dignement les 100 ans de la marque, la direction d'Audi a présenté des résultats financiers records et précisé sa stratégie de conquête.
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