Peugeot e-308 : polyvalence contrariée
L'ambition de Peugeot est claire : être la première marque électrique en Europe en 2025. Les modèles à batterie sont donc appelés à prendre de plus en plus de place dans les ventes, mais pour l’heure, à fin octobre 2023, ils s’adjugent une part de 12,5 % en France, soit 25 888 unités.
Avec l’arrivée de l’e‑308, en versions berline et break SW, Peugeot propose désormais six véhicules particuliers électriques.
La petite e‑208, qui est également remise à niveau avec une autonomie dépassant les 400 km, demeure la meilleure vente de la marque en la matière avec 20 427 exemplaires (+ 24,1 %). L’e‑308 devra profiter de cette locomotive pour apporter son écot à l’objectif de Peugeot.
La polyvalence en question
La berline compacte zéro émission, toujours produite à Mulhouse (68), accueille ainsi un moteur électrique de 115 kW (156 ch) et une batterie de 54 kWh de capacité brute (51 kWh de capacité nette).
Un accu à la chimie NMC (nickel 80 %, manganèse 10 % et cobalt 10 %) qui autorise une autonomie, selon le cycle mixte WLTP, de 413 km. À peine plus que la nouvelle e‑208. Est‑ce suffisant pour une berline compacte ? Les clients le diront.
Mais les concurrentes de la Peugeot (et de l’Opel Astra qui repose sur la même base technique) proposent plus. La Renault Megane E‑Tech, la Volkswagen ID.3, la Tesla Model 3 sont plus puissantes et affichent plus d’autonomie. La comparaison peut même être cruelle (pour tous les modèles cités) avec la BYD Seal qui, pour un tarif proche, va proposer une batterie de plus de 80 kWh, une puissance de plus de 300 ch et une autonomie de 570 km.
Pour la Peugeot, ce constat semble montrer les limites de la plateforme multi‑énergie choisie par Stellantis pour électrifier sa gamme. Du moins sur le segment des compactes, car le compromis est bien meilleur sur l’e‑208.
Il est, en effet, difficile de mettre plus de kilowattheures et donc plus d’autonomie dans la plateforme EMP2 adaptée qu’utilise l’e‑308. Pour de meilleures valeurs, il faudra attendre la prochaine génération de la compacte qui reprendra la plateforme STLA Medium que va inaugurer l’e‑3008.
Le renfort du break
Homologuée avec une consommation de 15 kWh/100 km, notre e‑308 s’est montrée un peu plus gourmande sur notre parcours routier, avec du relief mais sans autoroute, avec une moyenne de 16,4 kWh. Mais en plus de l’autonomie et de l’efficience, la rapidité de la recharge est tout aussi primordiale.
La berline embarque un chargeur de 11 kW en courant alternatif et en courant continu, elle demande moins de 25 min pour passer de 20 à 80 % de charge sur une borne de 100 kW. Cette 308 à batterie conserve les forces du modèle avec un design de caractère, un poste de conduite soigné où l’i‑Cockpit trône toujours.
Derrière ce petit volant, les sensations sont présentes et renforcées par des suspensions assez fermes, mais les 1 684 kg du modèle ne sont jamais loin faisant parfois regretter que le moteur électrique ne développe que 156 ch. Ce groupe motopropulseur sied, logiquement, bien mieux à l’e‑208.
Cela étant, l’e‑308 s’inscrit, pour l’heure, dans le cœur d’un marché qui évolue toutefois rapidement. Sa version break, carrosserie où la concurrence est moins féroce, sera un atout indéniable, notamment dans l’univers professionnel. Peugeot a fait le choix de la proposer au même tarif que la berline (à partir de 43 900 euros) contrairement aux SW thermiques ou hybrides rechargeables qui demandent une rallonge de 1 000 euros.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.