Pas un jour sans une ligne

...la voilure. Si pour certains ce sont des périodes de chômage technique afin de réduire la production comme chez Seat, BMW, Opel ou Ford, pour d'autres ce sont des suppressions pures et simples d'emplois à l'image de Renault, PSA, Fiat ou Volvo. Ainsi, Volvo a annoncé au début du mois que 3 300 emplois supplémentaires allaient disparaître portant le total de suppression engagée cette année à plus de 6 000. "L'industrie automobile vit des temps très difficiles en ce moment et Volvo n'est pas épargné, a déclaré Stephen Odell, le P-dg du constructeur suédois. Ces actions structurelles sont malheureusement nécessaires pour relancer la marque et rendre pérenne une entreprise plus saine et plus centrée sur ses activités. L'instabilité économique a mené à une situation totalement imprévisible et le repli de l'industrie automobile mondiale est plus violent qu'attendu", a encore commenté Stephen Odell, le patron de Volvo. Chez Fiat, cette situation de crise internationale se traduit par le licenciement de 1 700 salariés brésiliens de l'usine de Belo Horizonte. Une réponse à la baisse de la demande sur ce marché. Le constructeur turinois souhaite ainsi réduire sa production de 13 %.

Plus proche de nous, sans revenir sur le cas de Sandouville où les actions syndicales s'enchaînent, le site PSA de Mulhouse va supprimer son équipe de nuit, pourtant installée le 30 juin dernier, en plus de 11 jours de non-production d'ici à la fin de l'année. Parmi les 600 personnes de cette équipe, 300 intérimaires ne seront pas renouvelés et les 300 salariés seront redéployés dans les équipes de jour. La contraction du marché Ouest européen est mise en cause. Même chose chez Seat : "Face à la chute généralisée des ventes sur ses principaux marchés, Seat s'est vue obligée de réduire sa production dans son usine de Martorell", a indiqué la marque via un communiqué. Son objectif est de réduire de 5 % sa production grâce à un "plan de régulation de l'emploi". Ainsi, aux 750 employés qui ne viendront pas travailler en novembre et décembre, s'ajoutent des arrêts de production sur deux lignes de production (5 et 15 jours) touchant près de 4 000 personnes. Toujours dans le groupe Volkswagen, Skoda vient également d'annoncer une réduction de sa production. Le constructeur tchèque va ainsi stopper son activité durant une semaine et ainsi diminuer de 13 000 unités sa production en réponse aux difficultés du moment. Même son de cloche chez Opel qui veut réduire les cadences dans plusieurs de ses usines européennes. Celle de Gliwice en Pologne sera à l'arrêt pendant 5 jours. Celles de Bochum et Eisenach, en Allemagne, sont, depuis le 13 octobre et pour 3 semaines, inanimées. Les usines espagnole et anglaise ne sont pas à l'abri car Opel souhaite réduire de 40 000 unités sa production d'ici la fin de l'année. Ford revoit également à la baisse la production de son usine de Sarrelouis où 200 postes d'intérimaires ne finiront pas leur mission dont le terme était la fin d'année. Même BMW, notamment en raison du repli du marché nord-américain, a confirmé (l'annonce avait été faite début août) une réduction de 20 000 à 25 000 unités d'ici la fin de l'année. Les usines de Leipzig, Ratisbonne, Dingolfing, Landshut seront touchées à des degrés divers et les usines hors d'Allemagne pourraient également être concernées. "S'il le faut nous diminuerons encore", prévient le constructeur munichois.