Microcar, une longueur d’avance !
...disait qu'une grande marque allait lancer son propre airbag. Après tout, la minivoiture ne cesse de s'approcher depuis vingt-cinq ans des standards automobiles. Pare-brise feuilleté, ceintures de sécurité et double circuit de freinage étant imposés depuis 1986, c'est désormais sur le terrain des crash-tests que les trois leaders se livrent bataille. A tout seigneur tout honneur, le premier à avoir fait subir un choc de type automobile, en 1988, fut Aixam, qui depuis teste assez régulièrement ses modèles. Mais si Ligier, Grecav ou même feu Erad s'y sont essayés, Microcar était jusqu'à présent resté loin de cette bataille. Pourtant, la marque vendéenne a toujours gardé cette préoccupation à l'esprit. Ayant devancé la législation en 85 en proposant les ceintures de sécurité, Microcar lança par la suite la formation gratuite de 5 heures pour la clientèle "sans permis". Aujourd'hui, la MC1 étrenne un dispositif qui va bien plus loin que la simple installation d'un "sac dans le volant". Quatre années de recherche ont été nécessaires pour mener à bien le développement du dispositif MPS (Microcar Protection System), en collaboration avec la division "petites séries" de Siemens VDO. En effet, outre l'airbag dont le boîtier de commande est installé derrière la planche de bord, un bâti moteur inédit en aluminium à déformation programmé est installé, ainsi qu'un limiteur d'effort sur la ceinture conducteur, préféré au prétensionneur, trop violent. Au total, ce sont plus de 80 pièces inédites qui composent l'ensemble. Pour valider le bon fonctionnement du tout, l'équipe du bureau d'études a procédé à une centaine de tests.
Une étude sérieuse
Pas moins de 25 véhicules ont été crashés, suivant les procédures EuroNCAP, en adaptant simplement la vitesse (45 km/h contre 64) et les mannequins, en tenant compte de la plus grande sensibilité aux blessures de la majorité de la clientèle, d'âge mûr. L'effort nécessaire pour ouvrir la portière conducteur après l'impact a également été pris en compte, comme dans les procédures automobiles (pas plus de 30 kg de traction à exercer). Enfin, pour s'assurer de la fiabilité de l'ensemble, sans déclenchements intempestifs, la MC1 MPS a été confrontée à de nombreux tests routiers (pavé belge, saut de trottoir…), allant jusqu'à faire sauter la voiture d'un tremplin ! De cette façon, Microcar s'est assuré que l'airbag remplirait bien son rôle, en ne se déclenchant qu'au-delà de 25 km/h. Les résultats semblent probants, aidés par la conception de la MC1 qui dès le départ a été conçue autour de cette intégration. Sa coque, 60 % plus rigide que celle de la Virgo, participe grandement à ce résultat. Ce dispositif est pour le moment réservé à la MC1 dans ses deux finitions hautes, Dynamic et Préférence, pour un surcoût de 749 euros, le prix du module étant à peine plus élevé en après-vente. Sur ce plan, l'ensemble des distributeurs a reçu une formation spécifique au printemps dernier et peut dès à présent s'équiper du faisceau diagnostic qui permet de s'assurer du bon fonctionnement du dispositif. En revanche, toute installation du MPS "après coup" est formellement proscrite. S'agissant de l'intérêt réel du système, si une collision peut être mortelle dès 20 km/h, il faut rappeler que la mini-voiture reste un moyen de locomotion intrinsèquement peu accidentogène. Par ailleurs, le coût de développement, supérieur à 4,5 millions d'euros (contre 6 millions pour la seule MC1) risque d'être fort dissuasif pour la plupart des constructeurs. Qui, hormis Aixam ou Ligier, sera en mesure de répliquer au défi technologique de Microcar ? De fait, non content de faire progresser le niveau de protection offert par un quadricycle, le Vendéen dispose sans doute d'un bel atout commercial.
André NicolasVoir aussi :
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