MG Rover préfère Shanghai à Genève
...s'exprimait un porte-parole de MG Rover dans la presse britannique pour justifier l'absence de la marque au prochain Salon de Genève. Le constructeur ne peut se permettre une telle dépense au moment ou les négociations avec le conglomérat chinois Shanghai Auto semblent avancer et bénéficient d'un soutien gouvernemental.
Lors de sa récente visite dans l'Empire du Milieu, Gordon Brown, ministre de l'économie et des finances britannique, s'est exprimé en faveur de ce projet auprès du gouvernement chinois. À l'issue d'un entretien avec le Premier ministre Wen Jiabao et le ministre des finances Jin Renqing, M. Brown a précisé que "des négociations avaient lieu au niveau des entreprises. La prochaine étape, suite à un accord entre les deux sociétés, sera pour Shanghai auto de soumettre au gouvernement chinois une étude de faisabilité. (...) Nous avons dit au gouvernement chinois que nous sommes très favorables à l'accord (...) la Chine et la Grande-Bretagne ont beaucoup à y gagner". Cette intervention succède à une lettre de soutien au projet envoyée par Tony Blair au Premier ministre Jiabao et à la prise de position favorable de Tony Woodley, secrétaire général du principal syndicat anglais de l'industrie automobile. Ce consensus autour de l'avenir du dernier constructeur britannique indépendant vise à offrir une solution aux 6 000 salariés de l'usine de Longbridge avant les élections législatives du mois de mai. Lors de son escapade chinoise, Gordon Brown a par ailleurs démenti une entrée dans le capital de MG Rover du groupe Nanjing Auto, comme l'avait évoqué la presse locale.
Un partenaire chinois pour créer un joint-venture
Le projet qui semblait au point mort depuis trois mois consiste à fonder une société commune à MG Rover et Shanghai Auto dans laquelle cette dernière injecterait 1,42 milliard d'euros. En cas d'accord, la SAIC, conglomérat contrôlé par la ville de Shanghai, posséderait 70 % de la nouvelle société contre 30 % à Rover. Pour entrer en vigueur, cette union devra obtenir l'aval de la municipalité shanghaïenne et de la Commission pour le développement national et la réforme. Officieusement, les autorités chinoises hésiteraient à entériner ce partenariat, vexées par l'annonce prématurée lancée en novembre dernier par la marque au Drakkar. Selon le Financial Times, Downing street envisagerait l'accord de prêts aux entreprises chinoises pour éviter une délocalisation de la production en cas d'accord entre les deux sociétés. Après plusieurs rapprochements avortés avec des constructeurs comme Daewoo, Proton et China Brilliance, MG Rover préfère consacrer aujourd'hui toutes ses forces à cette union et ne sera donc représenté au Salon de Genève que par son importateur suisse.
Frédéric Marty
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