Martin Winterkorn, ex-PDG de Volkswagen, inculpé pour fraude en Allemagne
Martin Winterkorn est loin d’en avoir fini avec l’affaire du Dieselgate. Près de quatre ans après avoir quitté son poste, l’ex-PDG du groupe Volkswagen vient d’être inculpé par le parquet de Brunswick, en Allemagne, pour fraude grave, violation de la loi contre la concurrence déloyale et abus de confiance. Le parquet a mis en accusation quatre autres personnes mais n'a précisé ni leurs identités, ni leurs fonctions passées ou présentes chez Volkswagen.
L'ancien PDG est notamment accusé, selon le parquet, "de n'avoir pas divulgué aux autorités et clients en Europe et aux USA des manipulations illégales de moteurs diesel après en avoir eu connaissance" le 25 mai 2014. Il est également reproché à Martin Winterkorn, qui avait dû démissionner en raison du scandale, de "ne pas avoir empêché la vente de voitures équipées de logiciels" capables de truquer les tests de niveau de pollution.
L'avocat de Martin Winterkornce dénonce la décision du parquet, lui reprochant de ne pas l'avoir "laissé prendre connaissance de l'ensemble des documents de la procédure". Les délits reprochés à M. Winterkorn sont passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison, a précisé le parquet.
Rappelons que le groupe allemand a admis en 2015 avoir équipé 11 millions de voitures de logiciels capables de truquer le niveau d'émissions de particules fines, les laissant apparaitre moins polluants qu'ils ne l'étaient en réalité. Volkswagen a indiqué en 2016 que son ex-patron avait été mis au courant par un "mémo" de mai 2014 d'irrégularités sur les niveaux d'émissions aux Etats-Unis. Par ailleurs, Martin Winterkorn, ingénieur de métier resté aux commandes de Volkswagen de 2007 à 2015, se vantait de connaître "chaque boulon" de ses modèles.
Aux Etats-Unis, où Volkswagen a plaidé coupable pour fraude et obstruction à la justice, huit anciens et actuels dirigeants de Volkswagen, dont Martin Winterkorn, ont été inculpés, notamment pour "fraude" et "conspiration". Volkswagen assure à l'inverse qu'une poignée d'ingénieurs a organisé la tricherie à l'insu de leurs supérieurs, et que les informations connues des dirigeants ne les obligeaient pas à s'adresser aux marchés.
Le "dieselgate" a jusqu'à présent coûté près de 29 milliards d'euros en rappels de véhicules et procédures judiciaires au géant de l'automobile. La majorité de cette somme a été versée aux Etats-Unis. En Allemagne, deux amendes pour un total de 1,8 milliard d'euros, ont été comptabilisées l'an dernier. Un procès géant d'actionnaires est en cours outre-Rhin et un autre se profile après une requête groupée rassemblant déjà plus de 410 000 clients. (avec AFP)
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