Ligier, une dynamique de succès

...le clou…

Décidément, pour Ligier les années se suivent et se ressemblent ! Si les performances commerciales de Vichy sont favorisées par un marché euphorique, la progression reste notable : + 27 % l'an passé contre 13 % pour l'ensemble des marques. Des résultats d'ensemble sur lesquels nous reviendrons par ailleurs très prochainement…

En attendant, depuis ce mois-ci, Ligier dégaine déjà une nouvelle déclinaison de sa X-Too, sur le principe de l'amélioration continue. Plus question à présent de laisser le moindre répit à la concurrence : l'heure est à l'offensive tous azimuts… En clair, la nouvelle venue, baptisée X-Too R annonce un ensemble d'améliorations qui seront essaimées par la suite sur toute la gamme. En premier lieu, on remarque immédiatement le nez allongé. Le porte-à-faux croît de 10 centimètres, ce qui amène la longueur à 3,09 m. Soit à peu de choses près celle de feu l'Austin Mini ! Un moyen comme un autre d'asseoir davantage l'image automobile que revendique Ligier, à l'instar de tous les constructeurs de minivoitures. Le temps de la caisse à savon est bien terminé !
Ce nouveau nez profite essentiellement à l'accessibilité mécanique, mieux organisé dans un compartiment revu de fond en comble. De la sorte, l'implantation du bicylindre Lombardini et de la transmission a pu être entièrement repensée : la boîte est désormais située derrière le moteur, ce qui permet en outre d'abaisser le centre de gravité de l'ensemble et d'améliorer la stabilité (mécanique en porte-à-faux avant). Les concessionnaires apprécieront, mais l'autre bénéfice direct est la sécurité passive : la structure tubulaire portant le groupe motopropulseur est désormais réalisée en tubes ovales, offrant une rigidité supérieure en cas de choc. La marque s'est, en outre, offert les services d'un cabinet spécialisé pour optimiser les zones de déformation grâce à la modélisation de crash test.

Bien plus qu'un pare-chocs revu !

En bref, le nouveau bloc avant constitue un cercle vertueux, qui laisse aussi davantage de latitude pour implanter au mieux le système de refroidissement, le chauffage et l'encapsulage chargés de limiter les décibels. De ce côté, l'amélioration est réelle, grâce aussi à une implantation repensée des trois silentblocs. Bien plus qu'un simple lifting, l'opération a été menée sérieusement, avec, à la clé, un variateur, des courroies et un inverseur remaniés. Ce qui profite à l'agrément : ce dernier offre enfin une commande débarrassée du verrouillage rude et imprécis propre aux minivoitures, grâce à son système de double câble. Voilà un bénéfice immédiatement perceptible, même s'il est vrai qu'on n'y touche plus une fois en route ! Pour en terminer avec les évolutions purement techniques, le variateur offre une plage d'utilisation plus large (réduction de 11 à 1, contre 8 à 1 jusqu'ici) pour des démarrages plus prompts et se voit implanté de telle manière que la courroie reste toujours bien centrée (durée de vie augmentée). Enfin, en attendant le nouveau Lombardini à rampe commune, le Focs version Ligier (Progress) se pare maintenant d'une authentique double ligne d'échappement, opposant moins de contre-pression, et réduisant encore le niveau sonore, avec ses deux silencieux séparés.

Tout ceci afin d'éloigner petit à petit la minivoiture de ses origines rustiques, au moment où la clientèle se renouvelle. A dire vrai, l'ensemble de la profession déploie des efforts en ce sens, mais le travail de fond de Ligier mérite d'être souligné ! Côté look, la nouvelle "R" n'est pas vraiment transfigurée, mais les proportions sont mieux équilibrées, la présentation plus soignée (ajustages de capot par exemple) tandis que l'habitacle a lui aussi profité de soins attentifs.

On découvre ainsi une planche de bord entièrement repensée : le compteur digital retrouve sa place derrière le volant, la sellerie et les habillages plastiques progressent pour se rapprocher des standards automobiles. Evidemment, tout ceci est appelé à équiper progressivement les six autres modèles de la gamme "quadricycle léger", plus complète que jamais (cf. encadré). La nouvelle commande d'inverseur marche avant-arrière et les tissus inédits sont d'ailleurs déjà intégrés à la berline courte X-Too 2 (2,81 m), comme à la version intermédiaire X-Too Max (2,99 m).

Ligier a le vent en poupe

Tout ceci s'inscrit dans la dynamique de progression de Ligier, qui détient déjà 27 % du marché, soit son plus beau score depuis l'instauration de l'immatriculation en 1992. L'auvergnat n'a pas ménagé sa peine, et ce tour d'horizon ne saurait être complet si l'on n'évoquait pas la refonte complète du site de production d'Hauterive. Une métamorphose étonnante, des vieux bâtiments des années soixante. L'impression est saisissante, même si une grande partie de l'outil industriel avait déjà été renouvelée en 2004 lors du lancement de la gamme X-Too.

Nul doute que la concurrence fourbit ses armes avec une belle ardeur : la partie promet d'être animée cette année, notamment du côté de Microcar, qui aura sans nul doute à cœur de reconquérir son trône. Sans parler de la locomotive Aixam, qui entend tenir en respect ce nouveau "numéro 2" du marché aux dents longues. Car, du côté du réseau, ça bouge aussi : Ligier compte déjà 112 concessionnaires, dont une bonne moitié (61) de spécialistes. Voilà trois ans à peine, les comptes étaient arrêtés à 78 seulement. Comme quoi rien n'est jamais figé…

Photo : (X-Too R 3-4 av) Plus qu'une nouvelle version, la X-Too R marque une évolution nette de la gamme Ligier vers les standards automobiles.