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Constructeurs

“Les petits VUL ne sont pas compétitifs”

Publié le 4 mars 2014

Par Benoît Landré
3 min de lecture
Avec une part de marché de 4,2 % en 2013, Volkswagen Utilitaires se rapproche de son objectif de 5 %. Les produits, naturellement, seront indispensables, comme le développement des Van Center. Le directeur de la marque nous dévoile sa feuille de route pour y parvenir.
Kerim Bournonville, directeur de Volkswagen Utilitaires.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Quel regard portez-vous sur la performance de la marque en France en 2013 ?
KERIM BOURNONVILLE.
Sur le marché français des véhicules utilitaires purs, qui a représenté un volume de 270 592 immatriculations en 2013 (- 3,6 %), nous avons réalisé un volume de 11 373 unités, soit une croissance de 2,1 % et un gain de 0,2 point. Nous avons donc conclu l’année avec une pénétration de 4,2 %, ce qui nous positionne devant Iveco.

JA. Votre réseau et votre maillage doivent-ils encore évoluer ?
KB.
Nous voulons avoir la capillarité d’un réseau de généralistes, via notre réseau de distributeurs VP, et l’expertise d’un réseau de spécialistes, via nos 44 Van Center. Ce chantier, qui a commencé en mai dernier, va se poursuivre en 2014. Nous avons à ce jour 152 distributeurs VP qui vendent des VUL et 300 sites de réparation.

JA. La perspective de fabriquer seuls le prochain Crafter permettra-t-elle de tirer vos ventes vers le haut ?
KB.
Si nous le fabriquons seuls, nous aurons peut-être davantage les mains libres et plus de moyens mais, honnêtement, notre niveau de performance actuel sur ce véhicule n’est en rien lié à la coopération avec Mercedes-Benz. Cela s’explique plutôt par la disparité du réseau. C’est précisément avec les Van Center que nous allons progresser sur le Crafter.

JA. D’ailleurs, comment et où se dessine l’avenir du Crafter ?
KB.
A ce stade, il n’y a pas encore de communication officielle de la maison mère sur ce sujet.

JA. Ford va lancer son petit VUL Transit Courier cette année. Avez-vous des velléités sur ce segment ?
KB.
Nous n’avons rien à gagner à prendre position sur un segment de marché qui chute d’année en année, et qui ne pèse que 12 000 unités par an en France. L’an passé, il a représenté exactement 9 000 VUL (- 22,7 %) et environ 3 500 VP. L’intérêt premier de ce type de produits repose avant tout sur le prix. Or, avec l’arrivée du Dokker et les tarifs proposés sur les fourgonnettes, qui offrent un volume plus important, les petits VUL ne sont plus compétitifs.

JA. En France, l’ambition de 5 % de parts de marché tient-elle toujours ?
KB.
Oui, c’est un objectif qui tient toujours. Nous avons les moyens d’aller chercher le record de 2008, où nous avions immatriculé 16 121 VUL, et alors nous ne devrions pas être trop loin des 5 %. Mais ce qui nous importe avant tout est la satisfaction clients, l’après-vente et la rentabilité du réseau. Ensuite, les volumes suivront naturellement.

Nous n’avons pas dit non plus notre dernier mot sur le marché du camping-car. Il y a de la place pour commercialiser 1 500 unités. S’il existe une clientèle qui cherche des produits d’entrée de gamme, il existe aussi une clientèle Premium, qui est disposée à dépenser un peu plus pour avoir un produit mieux équipé. C’est tout l’enjeu du futur Crafter car, techniquement, le produit actuel ne nous permet pas de nous positionner sur ce marché. Un véhicule utilitaire traction à châssis surbaissé représente la seule solution pour réaliser la transformation en camping-car.

JA. Le marché des VUL devrait rebondir en 2014. A quel niveau situez-vous ce rebond ?
KB.
J’imagine plutôt un marché stable, ce qui serait déjà convenable, car je ne vois pas d’indicateurs qui laissent présager d’une reprise en 2014. Je ne vois pas non plus comment nous pourrions renouer avec les records historiques d’il y a sept ou huit ans. Nous devrions retrouver un marché intermédiaire d’ici quatre à cinq ans.

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