Les constructeurs misent sur le marché russe

...présentent une croissance de 64 % en Russie de janvier à septembre 2007 comparée à 2006. Les ventes dépassent pour la première fois celles des constructeurs locaux. Une envolée qui incite les constructeurs à miser sur ce nouveau marché. Toyota Motor Corporation vient d'ouvrir un nouveau site de production à Shushary à proximité de Saint-Pétersbourg. Le groupe a investi 140 millions d'euros pour cette nouvelle usine. De son côté, PSA vient d'officialiser la construction d'une usine, la première en Russie pour le groupe français, sur le site de Kalouga au sud-ouest de Moscou.

Un marché de segment B

Le groupe marche sur les traces de l'Allemand Volkswagen qui s'est implanté dans la même ville en novembre dernier. La signature officielle est prévue pour la fin de l'année et l'usine sera opérationnelle d'ici 2010. PSA s'apprête à fabriquer des véhicules de gamme moyenne, comme la Citroën C4 ou la Peugeot 308, destinés au marché local, sachant que 60 % des ventes russes se font sur ce segment. PSA prévoit d'écouler 100 000 véhicules en 2010 et 300 000 à terme. Le groupe estime que ce pays est une "zone prioritaire" pour son développement. Alors qu'est-ce qui fait courir les constructeurs en Russie ? Dans ce pays dopé par les revenus de l'industrie pétrolière, la classe moyenne s'est enrichie. Et en faveur de PSA et Renault, cette population est friande de produits "made in France". Les Renault Logan assemblées à Moscou ont un succès fou : 53 000 unités ont été vendues entre janvier et octobre 2007. Une réussite qui a d'ailleurs incité Renault à entrer le 8 décembre dernier à hauteur de 25 % dans le capital d'Avtovaz, le plus important constructeur russe. Le Lionceau, patronyme donné par les Russes à la Peugeot 407, est devenu le symbole de la classe prospère. Tous ces résultats donnent de nouvelles perspectives aux constructeurs, équipementiers et distributeurs français en Russie. Mais bien au-delà des français, les constructeurs du monde entier s'intéressent à ce marché florissant. Ils bénéficient d'une réduction de taxes et d'un secteur automobile prometteur : le taux d'équipement en voitures est encore faible avec 180 véhicules pour 1 000 habitants. General Motors (via sa marque Chevrolet) et Ford ont profité de cette embellie en 2007 puisqu'ils enregistrent tous deux une hausse des ventes de 70 %. Et si l'on en croit PriceWaterhouse Coopers, tous les constructeurs ont intérêt à investir sur le marché russe qui pourrait devenir le premier marché européen du secteur automobile dès 2011.

Photo : Le marché russe en pleine explosion profite notamment à Renault. La Logan assemblée à Moscou a ainsi un succès fou : plus de 50 000 unités vendues en 2007.