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Constructeurs

Le syndicat UAW met la pression sur GM

Publié le 16 septembre 2019

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Le puissant syndicat américain a appelé à la grève dans les usines GM du pays alors que les négociations de la nouvelle convention collective, débutées en juillet 2019, patinent. GM considère avoir fait une offre solide.
Le Renaissance Center, le siège social de GM à Détroit.

 

Le puissant syndicat automobile américain UAW a appelé 46 000 employés du constructeur General Motors (GM) à la grève dès dimanche 15 septembre 2019, à minuit, pour peser sur les négociations d'une nouvelle convention collective, ce qui pourrait constituer le plus important débrayage chez GM depuis plus d'une décennie.

 

"Les responsables syndicaux de tout le pays se sont réunis dimanche matin après l'expiration samedi dans la nuit de la convention collective de General Motors datant de 2015, et ont choisi de se mettre en grève à minuit dimanche", a écrit le syndicat United Auto Workers (UAW) dans un communiqué.

 

Cette grève risque d'interrompre la production de voitures à travers les États-Unis du numéro un du secteur. La direction de GM a regretté que l'UAW "ait choisi de faire grève ce soir", estimant avoir présenté "une offre solide" pour la nouvelle convention. Le fossé reste grand entre les revendications des syndicats et les propositions de la direction sur les salaires, les prestations de soins de santé, le statut des travailleurs temporaires et la sécurité de l'emploi, a toutefois estimé Terry Dittes, vice-président de l'UAW chargé des négociations. Lancées en juillet, les négociations sont pour le moment au point mort.

 

"Les membres de l'UAW n'ont jamais faibli dans la lutte pour ce qui est équitable et juste", a ajouté ce responsable à l'issue de la réunion, à Détroit, entre les délégués des syndicats locaux de l'UAW. "Nous défendons les droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses de ce pays", a ajouté Terry Dittes. Selon le Wall Street Journal, il s'agit de la première grève de cette ampleur au sein de l'entreprise depuis plus d'une décennie.

 

Pour sa part, la direction a défendu ses positions dans un communiqué : "nous avons présenté une offre solide qui améliore substantiellement les salaires, les avantages sociaux et la croissance des emplois aux États-Unis. Il est décevant que les dirigeants de l'UAW aient choisi de faire grève à minuit ce soir. Nous avons négocié de bonne foi et avec un sentiment d'urgence", affirme encore GM, ajoutant vouloir "bâtir un avenir solide pour les employés et l'entreprise". Également en négociation avec Ford et Chrysler, le syndicat était parvenu vendredi à un accord dans ces deux groupes.

 

Ce débrayage a été précédé d'un mot d'ordre de grève de 850 ouvriers chargés de la maintenance des usines GM dans le Michigan et l'Ohio samedi, également à l'appel de l'UAW. Cette grève chez ARAmark, un sous-traitant gérant la maintenance dans les installations de GM dans le Midwest, était considérée comme un prélude à un débrayage potentiel des 46 000 cols bleus employés par le constructeur.

 

La rentabilité des constructeurs automobiles devrait être affectée dans les prochains mois par la saturation du marché américain et l'affaiblissement de la demande chinoise en raison du ralentissement économique. Pour y faire face, GM a lancé une cure d'austérité visant à économiser 1,1 milliard de dollars par an en fermant des usines et en supprimant des emplois aux États-Unis. Au 2e trimestre, le géant de Détroit, sauvé de la banqueroute en 2009 et dirigé par Mary Barra, a enregistré une hausse de son profit net de 1,2 % à 2,41 milliards de dollars sur des ventes, un peu en baisse, de 36,06 milliards de dollars (- 1,9 %). (avec AFP).

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