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Constructeurs

L’automobile en chantier

Publié le 7 septembre 2007

Par David Paques
3 min de lecture
Alix Partner's vient de publier un rapport sur les mutations de l'industrie automobile. Pas rassurant pour tout le monde…Réalisée sur un échantillon de 51 constructeurs, 25 producteurs de PL et 297 équipementiers, la dernière étude automobile...
Alix Partner's vient de publier un rapport sur les mutations de l'industrie automobile. Pas rassurant pour tout le monde…Réalisée sur un échantillon de 51 constructeurs, 25 producteurs de PL et 297 équipementiers, la dernière étude automobile...

...du cabinet Alix Partners, décrit une industrie automobile en profond changement. D'un point de vue financier, d'abord. Si la santé de l'automobile européenne semble s'améliorer et celle des industriels asiatiques être au beau fixe, il est en revanche difficile d'en dire autant des acteurs américains. Selon Alix Partner's, 27 % des équipementiers US seront en danger dans les deux ans à venir, contre seulement 8 % des équipementiers européens. En outre, si les taux d'intérêts grimpent, ce qui semble se dessiner, les entreprises endettées risquent de couler. On peut alors parier que de nombreuses sociétés se placeront sous le régime du chapitre 11. La crise financière vécue cet été semble, à ce titre, préfigurer des heures sombres. Dans ces conditions, la multiplication des financiers spécialisés dans le rachat d'entreprises en difficulté, dits "distressed", toucherait alors de près le secteur automobile. A l'instar du récent rachat de Chrysler par Cerberus ou la prise de contrôle de fonds britanniques dans Aston Martin, les fonds d'investissements devraient, en effet, jouer un rôle de plus en plus important dans l'automobile. Aux Etats-Unis, le recours à ce type de financiers est devenu une norme. L'engagement des fonds d'investissements dans l'industrie automobile américaine a dépassé les 350 milliards de dollars pour les trois prochaines années. En Europe, l'appel à ce genre de partenaires n'en est qu'à ses balbutiements. Et si Alix Partner's note que ces fonds sont prêts à mettre davantage d'argent dans l'automobile, la conséquence première est une exigence accrue en termes de résultats. D'autant plus que ce type de structures a pour habitude de revendre ses acquisitions au bout de 36 mois.

"Quelque chose va craquer"

Côté production, l'heure est également au renouvellement. La santé florissante des marchés émergents pousse toujours la production d'automobiles vers le haut. Selon Alix Partners, l'Inde deviendra, avant 2013, le 5e producteur mondial, devant la France, le Brésil et la Corée du Sud. Dans cinq ans, l'Amérique du Nord, l'Europe et le Japon ne représenteront à eux trois, que la moitié du marché mondial contre 3/4 il y a 5 ans.

Dès aujourd'hui, Alix Partners analyse que les constructeurs indiens et chinois réunis, sont plus puissants que GM et Ford réunis. Et que l'implantation massive des constructeurs occidentaux et leur cortège de fournisseurs dans ces pays n'ont pas eu que des effets bénéfiques. Pour le cabinet d'expertise, les délocalisations et les investissements en Chine et dans les autres pays "low cost" s'avèrent aujourd'hui désastreux. En effet, une sorte de déséquilibre industriel aurait en réalité nuit à la productivité. Conséquence : "Quelque chose va bientôt craquer. Chez les américains, comme chez les industriels européens", explique Laurent Petizon, directeur général d'Alix Partners Paris. Les experts annoncent que certains constructeurs matures suivront prochainement le chemin des "Big Three". Un scénario inéluctable et imminent. "Dans les deux ou trois années à venir, les acteurs doivent impérativement gagner 10 à 15 % de productivité sous peine d'être en grandes difficultés", précise ainsi Laurent Petizon. Encore des grandes manœuvres de réorganisation en perspective.

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