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La nouvelle Alliance Renault-Nissan en approche

Publié le 30 janvier 2023

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Les contours définitifs de la nouvelle Alliance Renault-Nissan devraient être dévoilés le 6 février 2023. Renault pourrait réduire sa participation à 15 % et Nissan entrer au capital de Ampere, le pôle électrique du français.
Alliance Renault-Nissan
L'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi devrait dévoiler sa nouvelle architecture le 6 février 2023. ©Renault

Le 27 mars 1999, Louis Schweitzer, alors président de Renault, et Yosikazu Hanawa, son homologue chez Nissan, donnaient naissance à l'Alliance Renault-Nissan. Voilà près de 25 ans que cette union atypique prend vie, avec des hauts et des bas. Depuis l'affaire Carlos Ghosn, l'Alliance se cherche toutefois un nouvel avenir, malgré un plan stratégique datant pourtant de janvier 2022.

 

Après des mois de négociations complexes, Renault va réduire sa part au capital de Nissan à 15 % contre 43,4 % actuellement, pour mettre les deux constructeurs automobiles sur un pied d'égalité. "L'ambition est de renforcer les liens de l'Alliance et de maximiser la création de valeur pour l'ensemble des parties prenantes", selon un communiqué commun.

 

Renault et Nissan vont chacun détenir 15 % du capital de l'autre, "avec une obligation de conservation, ainsi qu'une obligation de plafonnement de leurs participations", ont indiqué les partenaires. Le groupe français ne va toutefois pas vendre immédiatement le reste de ses actions Nissan (28,4 %) car leur valeur de marché se trouve très inférieure à leur valeur actuellement inscrite dans ses comptes.

 

Aussi, pour éviter des dépréciations massives, Renault va transférer cette tranche dans une fiducie basée en France, où les droits de vote attachés à ces actions se trouveront "neutralisés" pour la plupart des décisions, précise le communiqué. Renault continuera en revanche de percevoir des dividendes sur ces titres jusqu'à leur vente effective, pour laquelle on n'a décidé d'aucun délai spécifique.

 

A lire aussi : Alliance Renault-Nissan : la refonte sur les rails

 

Nissan, lui, détenait déjà 15 % de Renault mais se voyait privé des droits de vote de cette participation, une restriction qui va disparaître. Il ne s'agit toutefois pas d'une "victoire de Nissan sur Renault", avait assuré une source française proche du dossier interrogée par l'AFP il y a quelques mois.

 

Car si la "frustration" de Nissan sur sa relation inégale avec Renault apparaissait très visible, Renault lui aussi se trouvait insatisfait de la situation, qu'il désirait "normaliser" pour que leur coopération devienne plus efficace et accélère, selon cette même source.

 

Outre la gestion autoritaire de Carlos Ghosn, Nissan avait aussi été échaudé par l'augmentation surprise de la part de l'Etat français au capital de Renault en 2015 et par des projets récurrents de fusion entre les deux groupes à l'initiative de Paris.

 

Nissan va investir dans Ampère

 

Nissan va par ailleurs investir dans Ampere, le futur pôle électrique de son partenaire français. Le montant de cet engagement n'a pas encore été précisé pour le moment. De nouveaux projets opérationnels entre Renault et Nissan se trouvent également prévus en Amérique latine, en Inde et en Europe, selon le communiqué.

 

A ce stade, le communiqué "n'a pas réservé beaucoup de surprises" après plusieurs mois de discussions, ont estimé les experts d'Oddo BHF dans une note publiée lundi. Mais l'accord constitue selon eux "un pas dans la bonne direction" et confirme "que les tensions sur le sujet se trouvaient exagérées".

 

Les analystes se disent "convaincus que l'Alliance Renault-Nissan peut fonctionner bien mieux avec Renault détenant seulement 15 % de Nissan plutôt qu'avec les 43,4 % détenus actuellement". Ils considèrent que, dans les prochains mois, "les annonces concrètes concernant les potentiels projets futurs entre les deux partenaires (trois en incluant Mitsubishi) vont leur permettre de générer des synergies supplémentaires (...), de limiter les besoins d'investissements et de rassurer davantage au sujet de l'avenir de l'alliance".

 

Les accords sur tous ces différents volets "se trouvent en cours de finalisation" et doivent encore obtenir leur validation par les conseils d'administration respectifs des deux groupes. Des annonces plus détaillées devraient intervenir le 6 février 2023, avait indiqué la semaine dernière à l'AFP une source proche du dossier.

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