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La Microlino débarque en France

Publié le 11 juillet 2023

Par Christophe Bourgeois
7 min de lecture
Longue de 2,52 mètres et pouvant accueillir deux personnes, la Microlino du constructeur suisse Micro arrive en France. Dans un premier temps, ce quadricycle importé par D'Ieteren sera commercialisé par trois distributeurs. Mais d'ici fin 2023, le réseau comptera entre 10 et 15 investisseurs.
Dans un premier temps, la Microlino est disponible chez Bauer Paris, Jean Lain Mobilités et CLG Motors. ©Microlino

Sa porte qui s'ouvre devant, sa ligne en forme de goutte d'eau, cela ne vous rappelle rien ? Mais, si bien sûr ! C'est l'un des symboles de la Dolce Vita italienne, la BMW Isetta. Cette petite voiture unique en son genre a été produite dans les années 50 sous licence par plus d'une demi-douzaine de constructeurs.

 

Soixante ans plus tard, le concept renaît de ses cendres. Wim Outboter, dirigeant de Micro, un des leaders mondiaux de la trottinette (trois millions d'unités par an), souhaite réaliser un objet de mobilité qui n'est ni une trottinette ni une voiture. La Microlino était née.

 

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Sept ans plus tard et après quelques déboires juridiques avec un ancien partenaire, la Microlino débarque en Europe. Ce quadricycle L7 est commercialisé en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Espagne et bientôt en Grèce. En France, il est importé par le belge D'Ieteren, qui le distribue également en Belgique et au Luxembourg.

 

Trois distributeurs en France dans un premier temps

 

Sur le marché national, D'Ieteren s'appuie sur trois distributeurs : Bauer Paris pour la région parisienne, à Saint-Ouen (93) et à Paris (17e ), Jean Lain Mobilités à Vénissieux (69) et le groupe CLG Motors pour la Côte d'Azur, à Puget-sur-Argens (83) et à Monaco, dans un premier temps.

 

D'ici fin 2023, D'Ieteren compte étendre son réseau sur tout le territoire avec 10 à 15 investisseurs. "Nous cherchons des distributeurs habitués à vendre du haut de gamme", précise Rémy Dumont, directeur de Microlino pour le marché français.

 

"La distribution de la Microlino est sous le format d'agent, poursuit ce dernier. Selon nos informations, la commision est de 5 %. Le constructeur s'appuie sur les ventes phygitales. "En Belgique, nous avons tenté une expérience 100 % digitale sur les premiers mois de commercialisation, mais nous nous sommes aperçus que les clients avaient besoin de voir le véhicule", explique Vincent Struye, directeur de Microlino en Belgique et au Luxembourg. Néanmoins, la commande se fera in fine en ligne et la voiture pourra être livrée chez le partenaire ou au domicile du client.

Conçue en Suisse, produite en Italie

 

La Microlino est produite en Italie, à Turin, dans une usine appartentant à la société Micro, reprise depuis par les fils de Wim Outboter, Oliver et Merlin. La production a commencé en septembre 2022 et la marque a commercialisé 1 200 voitures depuis son lancement, principalement en Suisse, jusqu'à présent son premier marché. L'usine assemble cent unités par mois, mais le constructeur ambitionne de monter à 10 000 unités par an d'ici l'année prochaine.

 

La Microlino repose sur un châssis autoporteur. ©Microlino

 

Reposant sur un châssis autoporteur, la Mircrolino mesure 2,52 m de long sur 1,47 m de large. Elle accueille deux personnes en position côte à côte et dispose d'un coffre à l'arrière de 230 litres. Elle est équipée d'un moteur électrique de 12,5 kW et de trois capacités de batterie lithium-ion : 6 kWh (91 km d'autonomie), 10,5 kWh (177 km) et 14 kWh (230 km). La recharge se fait sur prise domestique entre 3 et 4 heures selon la capacité de la batterie.

 

De 17 990 à 22 990 euros

 

La gamme est composée de quatre finitions (Urban, Dolce, Competizione et Pionner Series), sachant que la première version, n'est disponible qu'avec la petite batterie. Question prix, la Microlino commence à 17 990 € et finit à 22 990 €. Une version L6, qui s'inscrira dans la catégorie de la Citroën Ami, est prévue pour l'année prochaine.

 

Pour l'instant, aucune offre de financement n'est annoncée, mais l'importateur assure travailler sur le sujet. Pour rappel, D'Ieteren, en tant qu'importateur des marques du groupe Volkswagen en Belgique, dispose d'un partenariat avec Volkswagen Financial Services.

 

L'accès à l'habitacle est très original en soi. Il faut actionner un bouton discrètement dissimulé sur le côté droit de la voiture pour déverrouiller la grande porte qui est devant le véhicule. L'accès à la banquette coulissante se fait assez facilement. Il suffit de se glisser sur la place passager et de se lover ensuite derrière le volant et la colonne de direction. La porte se referme facilement via une sangle et un petit moteur électrique permet de la verrouiller.

 

Pas d'assistance électronique

 

La poste de commande est très simple et la prise en main aisée : un écran central derrière le volant, et sur la porte, une barre tactile qui regroupe la ventilation, le dégivrage et l'ouverture du hayon. À gauche du conducteur, une commande rotative pour la marche avant et arrière, ainsi qu'un frein à main conventionnel.

 

Ici, pas de direction assistée. À l'arrêt, le volant est un peu lourd, mais dès que la voiture est lancée, elle se montre très agile. Très légère (entre 496 et 530 kg selon la batterie), la Microlino se révèle très vivace, d'autant plus qu'elle affiche un couple de 89 Nm. Un mode "rocket", donne un coup de boost ce qui permet d'afficher le 0 à 50 km/h en cinq secondes.

 

Avec une longueur de 2,52 m, la Microlino se gare facilement en ville. © Microlino

 

Malgré sa forme en goutte d'eau, (le train arrière est plus étroit que le train avant), la voiture, du moins sur sol sec, se montre assez stable, aidée en cela par une monte pneumatique en 13 pouces provenant de chez Continental. Sur les pavés et les dos d'âne, la suspension se révèle assez ferme, mais la banquette amortit bien les remontées.

 

Jusqu'à 230 km d'autonomie

 

Homologuée donc en L7, la Microlino atteint la vitesse maximale de 90 km/h, mais ne peut pas rouler sur autoroute. Une vitesse qui paraît bien élevée pour ses capacités de freinage. Bien que la Microlino soit équipée de quatre freins à disque, son freinage, non assisté, manque furieusement de mordant. Il faut vraiment appuyer sur la pédale tout en évitant le blocage des roues, la voiture étant dépourvue d'ABS.

 

Reste son capital sympathie indéniable qui est l'une de ses principales forces. C'est aussi l'un des premiers véhicules d'un marché naissant, qui, bien qu'inauguré en son temps par la Renault Twizy, n'a vraiment décollé qu'avec la Citroën Ami. Depuis son lancement au printemps 2020, elle s'est en effet écoulée à plus de 35 000 exemplaires.

 

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En 2024, Renault via sa filiale Mobilize, proposera un remplaçant à son Twizy, tandis que le constructeur de scooters électriques espagnol, Silence, annonce un quadricycle électrique. La start-up française Kate, qui vient de racheter Nosmoke, a également de fortes ambitions sur ce marché, tout comme le sino-italien XEV qui a présenté son modèle Yoyo au dernier salon de Paris. Sans parler des ténors de la voiure sans permis que sont Ligier et Aixam et qui ne comptent pas voir ce nouveau marché leur échapper. En France, Rémy Dumont estime que le potentiel de la Microlino se situe entre "2 000 et 3 000 unités par an".

 

La Microlino est un quadricycle L7. © Microlino

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