Kia Picanto, espèce en voie de disparition
Les années passent, le marché automobile évolue, se transforme, mais la Picanto reste fidèle au poste. La citadine est un pilier de la gamme Kia et compte bien le rester. "Elle a accompagné notre développement en France", rappelle Fabrice Martin-Blas, directeur de Kia France depuis le mois de janvier.
La Picanto figure au catalogue depuis 20 ans et représente pas moins d’une vente sur cinq de la marque dans l’Hexagone sur cette période. Soit un volume de 116 000 unités, dont près de 6 500 en 2023 et plus de 4 500 à fin juillet 2024. À l’échelle européenne, elle a dépassé le million d’exemplaires depuis ses débuts.
Segment A en perte de vitesse
L’arrivée de la 4e génération, au début de l’été, constitue donc un événement pour la marque. Le contexte a toutefois bien changé par rapport à 2004. Le segment A sur lequel évolue la Picanto n’a plus rien à voir. La concurrence s’est considérablement réduite, passant de 32 modèles en 2018 à 14 en 2024.
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Beaucoup de constructeurs ont purement et simplement abandonné cette catégorie pour des raisons de hausse des coûts liés au respect des normes antipollution et à l’électrification. Les ventes ont logiquement été impactées. Le segment A devrait tomber à 100 000 unités en 2024, soit environ 5 % du marché national.
9 000 Picanto en 2024
Kia a fait le choix de maintenir sa présence, qui plus est avec une voiture essence. "Nous ne voulons pas lâcher le segment, la Picanto est encore là pour durer", assure Fabrice Martin-Blas. La marque, qui peut compter sur un fort taux de renouvellement pour son produit d’entrée de gamme, vise 9 000 immatriculations cette année.
La Picanto ne manque pas d’arguments, à commencer par un format compact (3 605 mm de long, 1 595 mm de large), un volume de coffre honorable (255 litres), une configuration cinq places et une banquette rabattable en 60/40. Sans oublier des prix relativement attractifs, de 15 990 à 19 490 euros, ce qui est assez rare dans le monde automobile d’aujourd’hui.
Le design se veut également un peu moins quelconque. Une évolution surtout perceptible au niveau de la face avant, qui reprend les codes des derniers modèles de la marque. Cela lui va plutôt bien, surtout en finition haut de gamme GT Line qui devrait représenter 60 % des ventes.
Bon niveau d'équipement
À bord, l’ambiance est plutôt neutre. Kia aurait pu jouer davantage sur les couleurs plutôt que de proposer un habitable mêlant le gris et le noir. La prestation est relevée par un niveau d’équipement solide.
Sur le premier niveau de finition Motion, la Picanto dispose d’un écran central de 8 pouces avec la navigation et la mise à jour à distance, d’un combiné numérique de 4,2 pouces ou encore des vitres électriques. Elle ne pouvait également faire l’impasse sur les aides à la conduite avec, toujours en entrée de gamme, la caméra de recul, les radars de parking arrière ou encore l’aide au maintien au centre de la file.
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Sous le capot, l’offre s'avère réduite. Le 3 cylindres 1,0 l DPi essence de 63 ch (BVM5) ouvre le catalogue mais l’essentiel de la clientèle devrait opter pour le 4 cylindres 1,2 l DPi essence de 79 ch, en boîte manuelle à 5 rapports ou en boîte auto qui devrait représenter 20 % du mix de vente.
Testé par nos soins, le bloc de 79 ch se révèle terriblement creux à bas régime, à tel point qu’il est recommandé de tomber un rapport ou deux avant de doubler. Il se montre plus à son aise à partir de 3 000 tr/mn. Sans doute le prix à payer pour bénéficier d’une homologation comprise entre 115 et 125 g/km en boîte manuelle (119 à 128 en boîte auto).
La Picanto est, au final, un bon produit appartenant à une espèce qui, hélas, est en voie de disparition.
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