Hyundai Ioniq 6 : une classe à part
Par la faute de l'épidémie de Covid-19, le concept-car Prophecy de Hyundai avait manqué son rendez-vous avec le public. Le salon automobile de Genève ayant été annulé en 2020. La berline Ioniq 6 qui en découle ne compte pas manquer sa rencontre avec les acheteurs. La nouvelle voiture électrique du constructeur sud-coréen entend bien convaincre ceux qui considèrent la marque dans leur liste d'achats de passer à l'acte.
Pour ce faire, la Hyundai Ioniq 6 joue sur plusieurs aspects. Celui du design, en premier lieu. Par ces lignes des plus atypiques, la berline électrique ne manque pas d'attirer le regard. Comme le concept-car Prophecy, elle puise son inspiration dans le passé. Dans les années 30, plus précisément, époque à laquelle l'industrie automobile cherchait, sur fond de crise économique, à rendre les véhicules plus efficients.
Les chiffres valident les choix des ingénieurs. En reprenant les codes du "streamline", un mouvement stylistique tout en courbure, la Hyundai fait preuve d'une fluidité parmi les meilleures. Son coefficient aérodynamique (Cx) tombe en effet à 0,21, soit la 7e performance mondiale dans l'exercice.
De 519 à 614 km d'autonomie
Partant de cette base, la Hyundai Ioniq 6 peut alors jouer pleinement sur son autre grande qualité, à savoir l'autonomie. La berline de 4,85 mètres emploie la plateforme E-GMP, soit l'architecture modulaire du groupe sud-coréen qui sert à tous les modèles électriques. Celle déjà utilisée pour la Ioniq 5.
Les caractéristiques techniques demeurent donc aussi intéressantes qu'impressionnantes. En effet, la Ioniq 6 propose une batterie de 77,4 kWh pour une autonomie allant de 519 à 614 km d'après l'homologation WLTP.
La distance que la voiture peut parcourir varie en fonction de la transmission et de la monte des jantes. Le maximum peut être atteint avec la version propulsion de 229 ch (168 kW), dotée d'une monte de 18 pouces. Le minimum correspondant à une configuration qui embarquant deux moteurs cumulant 325 ch (239 kW) pour disposer d'une transmission intégrale et des jantes de 20 pouces.
Nouveau système de préconditionnement
Au moment de passer à la borne, la Hyundai Ioniq 6 se montre à son aise. La voiture peut encaisser jusqu'à 239 kW lors de la charge sur une borne délivrant de l'électricité en courant continu. Une puissance maximum atteinte en plateau et non pas seulement en pic. Dès, lors la marque sud-coréenne annonce 351 km d'autonomie récupérée en 15 minutes et seulement 18 minutes pour passer de 10 à 80 % de réserve d'énergie.
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Une performance qui découle d'une nouveauté dans le système d'autogestion. Quand le conducteur renseigne un point de recharge haute puissante comme destination, dans le système de guidage de la voiture, celle-ci programme le préconditionnement afin d'arriver dans les conditions de charge optimales à la borne. Dans certains cas, le conducteur pourra ainsi diviser les temps de charge par trois. Une fonction logicielle qui arrivera également sur la Ioniq 5 en 2023 .
Autre fonction ingénieuse à mettre à son crédit, celle du V2L (vehicule-to-load). En d'autres termes, la Ioniq 6 dispose de deux prises, l'une dans l'habitacle et l'autre à l'extérieur, qui permettent de brancher des équipements pour les alimenter. L'énergie de la batterie de la voiture électrique pourra alors aussi bien faire fonctionner un ordinateur en itinérance, qu'une machine à laver dans le garage de la maison. En revanche, le V2G (vers le réseau) ne peut pas encore être effectué.
2 000 exemplaires pour la France
Des arguments que Hyundai France veut faire entendre aux entreprises comme aux particuliers. La marque, qui dans son bilan 2022 a rapporté avoir écoulé 26 % de ses VN aux premiers et 57 % aux seconds, voit plus d'équilibre dans les ventes de la Ioniq 6. Selon Clémentine Antunes, la directrice marketing, la berline électrique sera commandée à 50 % par chacune de ces catégories d'acheteurs. Reste à savoir quelle version aura leur faveur.
Les premiers résultats enregistrés par la version First Edition valide cette projection de travail. La berline dont la grille tarifaire régulière s'échelonne de 52 300 euros à 65 300 euros a trouvé un public. Sans que celle-ci ne soit visible en concession, la Ioniq 6 a fait l'objet de 120 commandes fermes en ligne au cours des dernières semaines. Et Clémentine Antunes d'apprécier : "très rares sont les modèles qui ont reçu un tel engouement sans avoir été en contact avec les clients".
Quelque 2 000 exemplaires ont été alloués à la France pour cette première année de commercialisation sur un segment D appelé à peser 4 % des immatriculations. La filiale tricolore de Hyundai estime néanmoins que plus de 3 000 commandes constitueront le portefeuille. "Les statistiques montrent que les premiers convaincus sont des clients captifs faisant confiance à la marque et des propriétaires de Tesla souhaitant changer de marque pour bénéficier d'un réseau de concessions", partage encore la directrice marketing.
La Hyundai électrique digne d'une routière haut de gamme
Une fois entre les mains, la Hyundai Ioniq parviendra assurément à convaincre. A l'essai, la version dotée de deux roues motrices a su faire étalage de ses talents. Sur autoroute, elle s'est révélée être une routière de classe premium. Le réglage des suspensions aurait pu cependant pencher vers un peu plus de souplesse pour le confort sur les chaussées dégradées.
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Plus tard, sur les routes sinueuses de l'arrière-pays provençal, la nouvelle Hyundai a tenu son rang. Malgré un poids de deux tonnes sur la balance, la caisse s'enroule dans les virages. Le châssis qui ne prend pas de roulis prouve que la plateforme E-GMP a été conçue avec justesse.
Surtout, entre de la voie rapide et de la route de montagne, la consommation moyenne d'énergie s'est maintenue en-dessous des 18 kWh/100 km. Ce qui laisse présager un respect des valeurs annoncées en matière d'autonomie. Pour mémoire, la Ioniq 6 a été mesurée à 14,3 kWh/100 km de moyenne en cycle mixte, lors de l'homologation WLTP.
Le choix du confort
Malgré ses 4,85 mètres de long, la malle de coffre arrière ne propose que 401 litres de capacité de stockage. Et pour cause : les équipes de développement de la Hyundai Ioniq 6 ont fait un choix fort. Elles ont préféré maximiser le confort dans l'habitacle. Ce qui explique notamment le refus d'adopter un hayon pour garantir une garde au toit suffisante à l'arrière.
L'empattement de 2,95 mètres de la voiture électrique profite aux jambes. A l'avant comme à l'arrière, les plus grands gabarits peuvent prendre leurs aises. Petite subtilité : les sièges du premier rang peuvent s'allonger pour autoriser une position de sieste. Paratique pendant les temps de charge, bien que ceux-ci promettent d'être rapides.
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