Heuliez tiré d'affaire ?

...monde se félicitera de la poursuite de l'activité de Heuliez, une institution du paysage automobile français. Mais répétons le, Heuliez a eu chaud ! Il y a quelques jours, le constructeur et équipementier automobile, confronté à des difficultés financières depuis plusieurs années, annonçait qu'il risquait la cessation de paiement dès le mois d'avril. Une annonce, qui, outre la tristesse de voir disparaître un acteur de renom, voyait une ombre planer sur les 1014 emplois directs de Heuliez. L'entreprise cherchait des partenaires financiers depuis plus d'un an, mais la crise économique a compliqué le projet. Le dernier investisseur potentiel, le groupe indien Argentum Motors, intéressé l'an dernier, s'est finalement retiré. Alors le groupe, propriété de la famille Queveau a décidé de faire appel au fameux et providentiel FSI (Fonds Stratégique d'Investissement), mis en place par l'Etat. L'aide a été refusée. Alors, Segolène Royal, Présidente de la région Poitou Charente est montée au créneau et Luc Chatel, Secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie et de la Consommation, a finalement annoncé que le FSI acceptait de verser les 10 millions d'euros pour aider l'entreprise, mais sous conditions… Il demande un "projet industriel crédible, mais aussi un tour de table financier avec d'autres investisseurs, au rang desquels la famille Queveau, les propriétaires, eux-mêmes. Si ces conditions réclamées par le gouvernement n'étaient pas remplies, l'État apporterait quand même 10 millions, sans recours au FSI. Mais il faudrait alors trouver "des pistes d'accompagnement social" au nouveau montage financier. En clair, le démantèlement d'Heuliez ainsi que des suppressions d'emplois seraient à l'ordre du jour. Ce que redoutent les syndicats, bien entendu. Rappelons que le groupe Heuliez, propriété de la famille Queveau, est le premier employeur industriel des Deux-Sèvres, avec 1 000 emplois directs et un millier d'autres, indirects. Heuliez a produit 450 000 véhicules depuis 1985, notamment les versions cabriolet de modèles Peugeot ou Citroën. Il ne fabrique plus actuellement qu'une vingtaine d'exemplaires par jour de la petite Opel Tigra - un modèle qui doit être arrêté en juillet -, contre une centaine il y a deux ans.