Fomb France part à la conquête…

...Italie depuis les années soixante. La Fomb, Fonderie Officine Maifrini Brescia, est spécialisée dans la fabrication de roues en alliage léger, pour la première monte comme pour le remplacement. Jusqu'à l'année dernière, les produits Fomb, dont la marque Mille Miglia, en référence à la course automobile, n'étaient distribués en France que par des importateurs. Afin de rationaliser ses coûts, Fomb a donc créé une filiale française avec la collaboration de Serge Riou, président de Devil (pots d'échappement) et déjà à l'origine de la marque Ultimate Europe, spécialisée dans les suspensions sport. Aujourd'hui, l'entrepôt de 2 800 m2, qui se situe près de Valence (Drôme), accueille 28 000 jantes en stock et livre ses clients en 24 ou 48 heures. "Notre force, c'est notre stock et notre réactivité", souligne le président. L'équipe est composée de 11 personnes, dont 4 au service commercial, et Serge Riou espère atteindre les 3,5 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 2004. Présent dans la plupart des réseaux de distribution, pneumaticiens, concessions, centres-autos… Fomb France bénéficie de l'appui du groupe italien - qui produit annuellement 2 millions de jantes environ et fournit entre autres Renault et Toyota - ainsi que d'un portefeuille client composé de 6 000 revendeurs. "Nous présentons tous les deux mois un véhicule complet afin de mettre en avant la technicité de nos produits", explique Serge Riou dans sa stratégie de communication. "Nous montrons ainsi notre savoir-faire, l'idée principale étant d'avoir un impact médiatique important et immédiat. Notre objectif est également de montrer que nous sommes capables de réaliser quelque chose de beau, d'efficace et surtout dans le respect des normes." En termes de perspectives, Serge Riou considère qu'il doit faire face à un problème conjoncturel : "Le marché a subi une baisse en 2003, du fait de la parité du dollar et de la venue de produits asiatiques en France avec des prix très agressifs, sans oublier que Fomb France n'a été créé qu'en février 2003, alors que nous étions en pleine phase de lancement. Nous devrions bientôt atteindre notre vitesse de croisière."

Le non-respect des normes en vigueur et des valeurs entraîne la profession vers le bas

Et puis, surtout, Serge Riou met en évidence les disparités entre pays européens, notamment avec l'Allemagne, où la culture de la personnalisation de son véhicule est d'une tout autre ampleur. "Dans les concessions allemandes, il n'est pas rare de voir dans le showroom un véhicule neuf équipé, vous ne verrez pas cela dans les concessions françaises. De plus, nos confrères allemands bénéficient de l'aide des constructeurs qui mettent à leur disposition les derniers modèles pour les équiper et ensuite les présenter. Ici, nous devons nous les procurer nous-mêmes. Il y a un vrai travail de fond à faire de ce côté-là." Serge Riou précise également qu'un bras de fer l'oppose à la presse automobile spécialisée dans le tuning : "Nous faisons autre chose que du sensationnel. Notre message est qualitatif. Je trouve que le tuning n'a pas vraiment évolué, il est purement visuel et dénué de règles. Depuis peu, la mode consiste à installer des pots d'échappement de moto sur les voitures, principalement sur des modèles américains et japonais ; c'est interdit pour des raisons évidentes de sécurité, et c'est aberrant." Le président regrette également l'image négative dont souffre la profession auprès du grand public, due selon lui à un amalgame d'idée : "Je pense aux courses sauvages, aux concours de son, aux suspensions à air comprimé… et tout ceci est véhiculé par les médias. Je regrette aussi le manque de professionnalisme et de connaissances de certains de nos clients qui ne respectent pas la législation et les normes en vigueur, alors qu'il y a dans le secteur des gens sérieux qui travaillent consciencieusement et dans le respect des valeurs."

Muriel Blancheton