Essai MG Cyberster : sensations silencieuses
Si vous pensez que les voitures chinoises sont, au mieux très conventionnelles, au pire sans saveur, c’est que vous n’avez probablement pas fait connaissance avec le MG Cyberster, un joli cadeau d'anniversaire pour fêter les cent ans de la marque anglaise, connue entre autres pour ses mignons roadsters des années 1960.
Évidemment, XXIe siècle oblige, ce clin d’œil se devait d'être électrique, ce qui fait du Cyberster, le premier cabriolet électrique, si l’on met de côté le tout premier Tesla Roadster à la fin des années 2000, qui dérivait de la Lotus Elise.
Deux versions sont au catalogue : une propulsion de 340 ch, qui arrivera très prochainement et celle de notre essai, qui dispose de deux moteurs électriques. Ces derniers délivrent une puissance cumulée de 510 ch et un couple de camion de 725 Nm.
Bien que, comme tout véhicule électrique, le Cyberster ne rende pas hommage à ses illustres ancêtres en matière de poids (plus de deux tonnes !), il avale de 0 à 100 km/h en seulement 3,2 s ce qui lui permet d’atteindre sans coup férir sa vitesse maxi de 200 km/h en moins de temps qu’il n'en faut pour lire ce paragraphe.
Pour alimenter une telle cavalerie électrisée, MG a installé sous le châssis une batterie de 77 kWh qui permet une autonomie de 443 km, autonomie totalement théorique, car elle dépendra principalement de la façon dont vous utiliserez ce joujou.
Des portes à l'effet "wahou" !
Avec l’ouverture de ses portes électriques en élytre, le Cyberster en impose. En fait, le style de ce roadster, c’est un peu la réalisation concrète de ce qu’un gamin des années 1970 pouvait imaginer de ce que serait la voiture du futur.
Si l’intérieur est de très bonne facture, la planche de bord est inutilement compliquée. Elle accueille trois écrans dont la visibilité est assez mauvaise à cause de la grosse jante du volant. En outre, l’interface de tout le système est assez complexe, et l’emplacement de la navigation, sur l’écran de gauche, rend la lecture assez difficile.
Un intérieur soigné, mais…
Un quatrième écran situé sur la partie inférieure de la planche de bord, en position verticale, permet de commander toutes les fonctionnalités de la voiture. Ici encore, nous sommes loin d’une intégration parfaite car sa position trop basse oblige à quitter les yeux de la route.
Autre surprise, l’assise assez haute, une architecture qui surprend sur un roadster, mais qui s’explique par l’implantation de la batterie sous le châssis.
Au volant, une fois la capote électrique ouverte en moins de dix secondes, et ça, jusqu’à 50 km/h, le Cyberster donne le sourire. Cette poussée, transcendée en mode Sport et surtout Super Sport, donne l’impression que cela ne s’arrêtera jamais, propulsant la voiture dans la stratosphère, libérant toute la puissance d’un coup grâce au couple instantané.
C’est d’autant plus surprenant que cela se fait dans un maximum de silence, sauf si l’on appuie sur un des modes qui permet artificiellement d’avoir une vague imitation d’un moteur thermique dans les haut-parleurs. Ou de soucoupe volante, c'est selon !
Un comportement frustrant
Si les accélérations donnent le sourire, le comportement en offre un – tout petit – peu moins. Bien qu’il soit possible de se faire plaisir, voire très plaisir, avec le Cyberster, on regrettera néanmoins un mauvais réglage des suspensions. Le bolide a du mal à choisir entre souplesse, incompatible avec ce type de voiture, et extrême fermeté, ce qui ne la rend pas agréable à conduire sur une route mal revêtue.
Mais ces critiques sont adressées aux puristes, amateurs de glissades en tout genre. Car dans la vie hors circuit, le Cyberster affiche une direction précise, un freinage mordant et efficace et un très bon comportement en courbe. Bref, de quoi satisfaire le commun des mortels.
Un prix imbattable
À partir de 67 990 euros, le MG Cyberster est une offre unique sur le marché, car il coûte le prix du malus de n’importe quelle sportive thermique de son acabit.
Avec une telle proposition, MG Motor se lance dans l’inconnu et n’a affiché aucune prétention pour son véhicule. Il s’agit plus pour le constructeur d’une vitrine qui révèle son savoir-faire. En l'occurrence, c’est mission accomplie. En revanche, les amateurs de GT et de mélopées en six ou en huit cylindres seront-ils sensibles au charme du silence ?
En outre, le Cyberster ouvrira-t-il la voie à d'autres constructeurs chinois ? Sans aucune confirmation, BYD pense à importer sa marque Yangwang et sa supercar U9 avec ses 1 000 ch.
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