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Essai BYD Dolphin Surf : un prix peut en cacher un autre

Publié le 11 juin 2025

Par Christophe Bourgeois
5 min de lecture
Après avoir attaqué le marché de l’électrique par le haut, le constructeur chinois BYD poursuit son développement en Europe avec la Dolphin Surf, une citadine annoncée sous la barre symbolique des 20 000 euros. Une promesse marketing alléchante, mais qui cache une tout autre réalité.
BYD Dolphin Surf
La Dolphin Surf est le neuvième modèle de la gamme de BYD en Europe. ©BYD

La BYD Dolphin Surf n’est pas la première voiture électrique sous la barre symbolique des 20 000 euros, mais elle contribue à renforcer ce créneau qui semble tant attendu par les consommateurs et qui passera à la vitesse supérieure lorsque le groupe Renault mettra sur le marché sa Twingo E-Tech et sa variante Dacia.

 

Comme la Dacia Spring actuelle et la Leapmotor T03, la BYD est produite en Chine, ce qui lui permet d’afficher ce prix relativement bas, mais en contrepartie, elle ne peut bénéficier du bonus écologique.

 

 

Qu’a-t-on pour ce prix-là ? Une citadine de 3,99 m de long, assez haute sur roue (1,56 m), mais étroite (1,72 m), des dimensions qui lui permettent de se montrer agile en ville. Comme la plupart des récentes productions du constructeur chinois disponibles en Europe, la Dolphin Surf repose sur la plateforme maison qui enchasse la batterie LFP dans le châssis. Cette dernière est disponible en deux capacités : 30 kWh, disponible uniquement sur la version Active, et 43,2 kWh sur les finitions Boost et Comfort.

 

La BYD Dolphin Surf mesure 3,99 m de long. ©BYD

 

On s’en doute, la voiture à 19 990 euros est dotée de la plus petite batterie, ce qui lui assure environ 200 km d’autonomie. C’est un peu juste, même pour un usage périurbain. Cette même version est dotée d’un moteur de 88 ch (175 Nm de couple), tout aussi limite, tandis que les finitions supérieures accueillent un bloc beaucoup plus volontaire, et plus agréable à l’usage, de 156 ch (220 Nm de couple).

 

Quatre places

 

Son intérieur ne souffre d’aucun point rédhibitoire. La qualité des matériaux est soignée pour une voiture de son segment, les sièges se révèlent accueillants et on retrouve l’ineffable écran pivotant sans oublier quelques fonctions inutiles, mais adorées par les Chinois comme le karaoké.

 

BYD a eu la bonne idée de conserver des commandes physiques sur la planche de bord, ce qui rend la prise en main relativement facile. À l’arrière, la banquette est prévue pour deux personnes et le coffre offre 308 litres, avec une cavité pour ranger les câbles.

 

La présentation est flatteuse et elle reçoit l'écran pivotant. ©BYD

 

Au volant, la BYD Dolphin Surf Comfort s’approche de plus en plus des standards européens. Certes, la puissance prend parfois le pas sur la motricité, la direction n’est pas très informative, le comportement, typé très confort, manque un peu de rigueur, mais l’ensemble reste très homogène et ne réserve pas de mauvaise surprise.

 

Des aides à la conduite encore trop intrusives

 

Nous avons même beaucoup apprécié le réglage des suspensions qui permet d’avaler les dos d’âne sans difficulté. En revanche, et c’est toujours le même problème pour de nombreux modèles chinois, les aides à la conduite restent toujours aussi intrusives et peu faciles à déconnecter.

 

Un exemple ? L’alerte de surveillance d’attention du conducteur se met à sonner à chaque fois que l’on regarde l’écran central, qui regroupe toutes les fonctionnalités de la voiture !

 

 

 

Sa consommation se révèle dans la moyenne des citadines électriques, à savoir 15 kWh/100 km, mais grâce à une bonne utilisation du système régénératif, paramétrable, il est possible de faire moins. Avec une telle consommation, nous sommes néanmoins en dessous des 320 km officiels annoncés, d’autant plus qu’avec une puissance de recharge de seulement 85 kW, la BYD ne fait pas de miracle. Comptez plus d’une demi-heure pour recharger de 10 à 80 % sur une borne rapide.

 

Confortable, très richement équipée, la BYD Dolphin Surf est très recommandable, mais dans ce cas, nous sommes loin de la promesse marketing d’être sous les 20 000 euros. Comptez en effet respectivement 23 990 euros et 25 990 euros pour les versions Boost et Comfort.

 

Une politique tarifaire qui va la confronter frontalement avec la version de la Renault 5 et son moteur de 95 ch, certes, moins puissante, moins bien dotée, mais qui promet une autonomie équivalente, un bonus et un capital sympathie indéniable. La bataille des petites électriques ne fait que commencer.

 

20 000 immatriculations en 2025 ?

 

Mais contrairement à Renault, BYD semble en avoir sous le pied. La Dolphin Surf offre dès le lancement une remise de 1 000 euros. En outre, il faut savoir qu’en Chine, la Seagull, son nom d’origine, est facturée l’équivalent de 8 990 euros.

 

Certes, il faut ajouter les frais de transports et les nombreuses taxes, mais cela montre l’écart de prix entre les deux marchés et les marges de manœuvre potentielles du constructeur. Avec ce neuvième modèle dans la gamme, BYD compte se rapprocher des 20 000 immatriculations en 2025.

Les plus
Consomation
Qualité des matériaux
Performance moteur 156 ch
Les moins
Pas si bon marché
Temps de recharge
Aides à la conduite intrusives
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One comment on “Essai BYD Dolphin Surf : un prix peut en cacher un autre”

  1. 9 000 € en chine c‘est à peu près le doubele en Europe, quand on ajoute les motifs produits nécessaires, les frais de transports, les taxes de 10% pour les véhicules chinois + les droits additionnels par marque BEV, la TVA européenne, les marges réseaux…soit 18 000 € minimum

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