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Constructeurs

Edito : Rappels de masse

Publié le 5 juin 2014

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Considérant que l’industrie automobile construit des véhicules de plus en plus fiables et sûrs, chaque rappel fait l’effet d’une forte déflagration.

Surtout que ces rappels sont souvent de plus en plus colossaux : on ne parle plus en dizaine de milliers d’unités, mais en millions. Après l’épisode Toyota, c’est au tour de General Motors de traverser une tourmente, à la fois économique et morale, "US touch" oblige. Le Phénix de Detroit a orchestré plusieurs vagues de rappels portant sur près de 16 millions de véhicules dans le monde, dont près de 14 millions aux Etats-Unis. Douze millions d’unités rien que depuis le début de l’année.

Le préjudice économique est considérable, au-delà d’un milliard de dollars, hors frais judiciaires à venir, selon plusieurs experts, alors que le groupe évoque officiellement deux provisions exceptionnelles de 200 millions de dollars. Et aux dires de la plupart des distributeurs, le retour massif des clients en concession ne constitue plus vraiment une opportunité commerciale.

On aurait tort de ricaner ou de jeter hâtivement des anathèmes, car il y a fort à parier que nous allons assister à une augmentation de la fréquence des rappels. Tout d’abord, les dégâts des rappels tardifs ou mal assumés sont considérables en termes d’image de marque. "Ces dernières années, le sujet est devenu très sensible de par sa forte résonance médiatique et les constructeurs ont pris conscience du risque que cela représentait. Dès lors, ils sont désormais plus prompts à réagir", affirme ainsi Ian Fletcher, d’IHS Automotive. Plutôt que de chercher à cacher le défaut sous le tapis, mieux vaut faire montre de réactivité. Par ailleurs, l’extension du partage des pièces et la mondialisation des plates-formes n’augmentent pas mécaniquement le facteur "risque", mais accroissent bel et bien la volumétrie des rappels. Sans oublier la pression sur les coûts imposée aux fournisseurs… La résolution de l’équation se situe dans la gestion de la qualité, impliquant de lourds investissements en modélisation et en contrôle des données. C’est précisément ce que martelait Christian Klingler lors du déploiement de MQB au sein du groupe Volkswagen.
 

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