Edito : “Data era”
Notre monde change, ce n’est pas une première, ce n’est pas à un vieux paléolithique ou néolithique qu’on apprend à faire la grimace. Mais le monde change excessivement vite, songeons simplement à ce qu’il était il y a vingt ans, ce qui ne signifie pas pour autant instantanément. Pour penser la radicalité de cette mutation, on peut conseiller l’essai tout récemment traduit de l’italien “Les barbares” d’Alessandro Baricco. Il y annonce notamment la fin de la profondeur au profit du règne de l’horizontalité et de la superficialité, sans dimension péjorative. Pour ceux qui jugeraient Baricco trop tendre, on retrouve des visions comparables dans les derniers ouvrages de Michel Serres ou d’Edgar Morin, qui ne sont pas vieux puisqu’ils ont encore des idées neuves, pour paraphraser le “jeune” Théodore Zeldin.
Amorcée par l’invention de l’ordinateur, la révolution du Big Data, on parle désormais en zettaoctets !, est considérable. Aux âmes chagrines, ne pensez pas aux urticantes fenêtres pop-up personnalisées, mais à ce qui a permis d’identifier le boson de Higgs. Pour l’automobile, le Big Data répand son onde de choc au niveau industriel (usines, supply-chain, etc.), au niveau de la gestion du cycle de vie des véhicules (préventivité, prédictivité) et bien entendu au niveau de la relation clients.
Mais attention, nous n’avons pas inventé et développé une baguette magique. Il faut donc savoir s’assurer de la qualité de ces multiples données, de surcroît agrégées, corrélées, croisées. Sinon, gare à la noyade ou aux apophénies. Par ailleurs, pour les marques et les points de vente, l’enjeu est de s’adresser au consommateur selon son comportement, ses besoins, en temps réel. Dès lors, le roi algorithme, étymologiquement issu du nom du “père” de l’algèbre Al-Khwarizmi, est en passe de devenir dieu. C’est ce que révèle le dossier Internet, comme bien d’autres articles d’ailleurs, de ce numéro.
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