Dura Automotive, entre rationalisation et innovation
...chapitre 11 en 2006.
Depuis plusieurs années, l'équipementier américain Dura Automotive, spécialisé dans les systèmes de commandes, pièces de carrosserie et modules de vitre, souffrait d'un manque de clarté dans sa stratégie. En effet, au cours des années 90, la société s'est essentiellement développée par une croissance externe très active, voire trop ambitieuse, l'éloignant progressivement de son cœur de métier. Larry Denton, président du groupe, a donc décidé de mettre en place un programme de rationalisation. Première étape en 2003, avec une restructuration profonde qui se poursuit encore aujourd'hui : cession de filiales, réduction des effectifs et concentration des ressources… La France n'est pas épargnée puisque les centres historiques du Mans et de La Thalandière ont été restructurés. Un site technique a été créé à Bièvres, dans lequel les équipes ont été renforcées et réorganisées. Aujourd'hui, la mécanique, la carrosserie, les modules de vitrage sont les trois activités principales du groupe. François Stouvenot, vice-président vente et innovation de Dura Automotive Systems, se souvient : "Pour optimiser la restructuration, il a fallu mieux comprendre les besoins de nos clients. Aujourd'hui, au niveau européen par exemple, nous avons 24 sites qui sont tous multiproduits. Cela nous permet de répondre à plusieurs appels d'offres en même temps. Nous sommes implantés à proximité des constructeurs car nos produits sont lourds à assembler, ce qui suggère une optimisation des coûts logistiques". Tout en gardant à l'esprit certains facteurs extérieurs, comme la hausse du coût des matières premières, acier et cuivre, en particulier. La fonction achat est donc très importante, avec des objectifs toujours plus drastiques en termes d'économie. "A nous de savoir jongler entre les coûts d'achats, la production et la logistique. Il s'agit d'une équation à plusieurs inconnues, et seuls le savoir-faire, la connaissance du marché et les compétences des équipes peuvent répondre à cela".
142 lancements programmés en 2007
Autre étape, plus récente, de la restructuration du Dura Automotive, sa demande de placement en 2006 sous la protection du Chapitre 11. Un état de fait qui ne concerne que le marché américain et canadien. "La baisse du marché américain pour les Big Three a, bien sûr, eu des répercussions sur les résultats du groupe déjà affectés par une dette importante", indique François Stouvenot. Il semble, d'après ce dernier, que les seules conséquences enregistrées en Europe furent les craintes, naturelles mais éphémères, des constructeurs. "Il n'y a eu aucun impact réel, car il n'y a aucune dépendance entre les Etats-Unis et l'Europe. Cette dernière, qui représente d'ailleurs le marché le plus important pour Dura, possède un nombre diversifié de constructeurs. Aux Etats-Unis, la situation est différente, avec le leadership des 3 grands, mais nous espérons sortir du Chapitre 11 à la fin du mois d'octobre 2007". Le groupe a enfin signé des partenariats stratégiques en Chine et en Inde afin de servir localement ces marchés en expansion. Dura Automotive réalise aujourd'hui un chiffre d'affaires mondial de 2,09 milliards d'euros et emploie 15 000 collaborateurs (Voir focus).
Le groupe s'est enfin concentré sur l'innovation. A titre d'exemple, l'année en cours a vu 142 lancements de produits au niveau mondial, dont près de 90 en Europe : boîtiers électroniques, portes électriques coulissantes dotées de la technologie Invisitrak™ (sans rail extérieur), vitres coulissantes affleurantes… Une année profitable dans tous les sens du terme, puisque François Stouvenot prévoit une augmentation du CA Europe entre 10 et 15 %.
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