...? En outre, n'a-t-il pas fait de très gros efforts technologiques dans ce domaine depuis le Grenelle de l'Environnement ? Une chose est sûre. Il s'est mis en ordre de bataille afin d'être au rendez-vous de la montée en puissance de la "conscience" environnementale.
La donne pourrait très rapidement changer dans l'Hexagone. En effet, les professionnels de l'auto étant, chaque jour, un peu plus nombreux à adopter des mesures plus respectueuses de l'environnement, il n'est pas impensable de devoir accuser, demain, d'abord l'industrie manufacturière et le secteur du résidentiel-tertiaire d'être les premiers contributeurs aux émissions de CO2 en France (les transports en général en sont aujourd'hui responsables à hauteur de 30 à 35 %, l'industrie manufacturière et le résidentiel-tertiaire suivant à hauteur d'environ 20 à 25 %). Les professionnels de l'auto font, en tout cas, preuve d'initiatives, même si une partie d'entre elles a bien évidemment été provoquée par quelques décisions gouvernementales (bonus/malus et prime à la casse) : les constructeurs, en plus d'annoncer le lancement prochain de gammes de véhicules électriques et/ou hybrides, ne cessent de développer des motorisations plus économes tant en carburant qu'en émissions de CO2 ; les distributeurs investissent dans leurs infrastructures afin de consommer toujours moins d'énergie (eau, gaz, électricité...); les loueurs proposent à leur clientèle essentiellement des véhicules émettant moins de 140 grammes de CO2/km ; les responsables de centres de lavage ne se déploient plus sans chercher d'abord et avant tout à réduire leur consommation d'eau et à récupérer celle qui tombe du ciel quand les équipementiers commercialisent mois après mois des produits toujours plus "verts". Des chartes à caractère écologique sont, par ailleurs, mises en place dans les entreprises. Le groupe Chimirec, spécialiste de la collecte et du traitement des déchets industriels issus de tous secteurs d'activités (automobile, notamment), vient ainsi d'adopter une charte développement durable. Ce groupe prévoit par ailleurs que 100 % de ses plates-formes auront, à la fin de l'année, une certification ISO, avec un objectif de recevoir une certification unique sur les trois référentiels - Qualité ISO 9001, Environnement ISO 14001 et Sécurité OHSAS 18001 - d'ici 2012. Bref, tous les professionnels impliqués dans le secteur souhaitent aujourd'hui trouver un certain écho auprès de leurs clientèles respectives, les consommateurs, particuliers comme les entreprises, n'étant plus uniquement sensibles au prix. Ils sont aussi intéressés par le fait de pouvoir faire un geste pour la nature en consommant moins, ceci expliquant en grande partie le succès commercial des GPS.
Faire du neuf avec du vieux...
Cette expression populaire est souvent entourée de méfiance et de mauvais calculs. Pourtant, la nécessité devra faire loi et commence à le faire en termes de recyclage, de rénovation et de reconstruction. Les constructeurs, quand ils ne peuvent pas le faire eux-mêmes, n'hésitent pas à commander à des industriels - équipementiers comme le groupe VEGE, des moteurs rénovés.
Eric Coquet, le directeur général de VEGE France multiplie les accords de récupération de matières et les produits à offrir, en rénové, pour lutter contre le gaspillage. La reconstruction de moteurs, effectuée dans l'usine du groupe en Tunisie, à côté de Sousse, est validée par les services qualité des constructeurs eux-mêmes et par l'ensemble des services de contrôle des normes en vigueur. Elle s'accompagne de process extrêmement sérieux, de la récupération des matières à l'ajout de pièces neuves (pièces d'usure) en passant par la rénovation des pompes d'injection et même des injecteurs ! Mais le cheval de bataille d'Eric Coquet porte sur une autre économie, celle du judiciaire : la plupart des casses moteurs sont imputées au fabricant alors que l'environnement de celui-ci (autres pièces qui, en claquant, abîment le moteur) ou les montages et démontages faits dans de mauvaises conditions en sont les causes. Pour que le moteur ne soit pas détruit et qu'il y ait des reprises potentielles, et surtout que cela ne passe pas devant un tribunal, très coûteux pour tout le monde, encore faut-il que les experts fassent confiance au fabricant et soient pleinement informés de tous les facteurs en cause. Voilà pourquoi, Eric Coquet a invité les experts du réseau ADER à découvrir l'usine de Sousse. Un grand pas a été fait dans la connaissance des deux parties et donc vers l'économie ! (
Voir pages 44-45).
Des nouveautés produits à foison
Des carrossiers, recycleurs et autres démolisseurs ne s'intéressent donc pas, par hasard, au marché de la pièce de réemploi (PRE). La Macif a, en tout cas, l'intention d'en convaincre un maximum de participer au test grandeur nature qu'elle compte mettre en place courant 2010 (voir pages suivantes) : la mutuelle estime que le décollage de ce marché pourrait entraîner à la fois des gains environnementaux pour la société en général et des gains économiques pour les assurés ou sociétaires. Mais ce n'est pas gagné. D'autres assureurs considèrent en effet que ce marché est d'ores et déjà mort-né faute de traçabilité et de business model clairement établi (c'est notamment le cas d'Axa, de Covéa et de Pacifica). "Nous pourrions assister à une baisse du coût des réparations et à une contraction des primes d'assurances", indique pourtant
Alain Martel, le directeur assurances dommages de la Macif. Un dernier point déjà envisageable par les utilisateurs de solutions d'éco-conduite telles que celle que vient de lancer Masternaut sous l'appellation "Ecocan". Destinée aux professionnels et reposant sur une sonde baptisée "MUXy", elle est susceptible d'entraîner une baisse des coûts de franchises et de primes d'assurances mais aussi une diminution de la sinistralité de 10 à 30 % et une réduction de la consommation de carburant de 5 à 15 % (voir pages suivantes). Nomadic Solutions vient, pour sa part, de commercialiser "l'EcoGyzer", un logiciel d'évaluation d'émissions de CO2. Cette solution est proposée aux entreprises via son catalogue ou via "Market Place", un portail de téléchargement d'applications pour téléphone mobile. "Depuis son lancement en septembre dernier, nous en sommes à plus de deux cents ventes", affirmait récemment, à l'occasion d'une réunion avec des clients et partenaires,
Philippe Orvain, le président de Nomadic Solutions. Toute une série de nouveautés écologiquement plus responsables viennent, par ailleurs, d'être mises sur le marché (voir pages suivantes). Qui a dit que le secteur auto ne s'intéressait pas à l'environnement ? Il a plus que jamais tout à y gagner !
Photo : Alain Martel, directeur assurances dommages de la Macif.