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Constructeurs

Des différences de création de valeur durable entre constructeurs

Publié le 4 décembre 2009

Par Armindo Dias
3 min de lecture
Les performances durables des constructeurs sont loin de se valoir selon une étude réalisée par des chercheurs des établissements d'enseignement et de recherche Euromed (Marseille), QUB (Belfast) et IZT (Berlin). Toyota...
Les performances durables des constructeurs sont loin de se valoir selon une étude réalisée par des chercheurs des établissements d'enseignement et de recherche Euromed (Marseille), QUB (Belfast) et IZT (Berlin). Toyota...
...et le groupe BMW arrivent largement en tête au niveau de la marge de valeur durable sur la période 1999-2007.
Cette étude ne pouvait pas mieux tomber. Elle permet en effet de déterminer si un  constructeur utilise efficacement ses ressources dans la création de valeur par rapport à un concurrent, la performance de chaque entité étant évaluée en utilisant l'approche dite de la valeur durable (elle s'appuie sur les méthodes traditionnelles utilisées en analyse financière en y ajoutant non seulement l'utilisation du capital économique mais aussi les ressources environnementales et sociales). "La valeur durable montre, en euros, combien de bénéfice en plus ou de moins a été créé par une entreprise avec l'ensemble de ses ressources économiques, environnementales et sociales par rapport à la moyenne du secteur", résument les auteurs de l'étude, à savoir Tobias Hahn, Frank Figge, Ralf Barkemeyer et Andrea Liesen. Ses résultats montrent en tout cas des écarts importants entre constructeurs, 17 entreprises ayant fait l'objet de cette étude intitulée "la création de valeur durable des constructeurs automobiles". Toyota a ainsi créé une valeur durable de 5,26 milliards d'euros en 2007, ce qui signifie ni plus ni moins que ce constructeur a réalisé 5,26 milliards d'euros de plus de bénéfice avec ses ressources économiques, environnementales et sociales qu'un constructeur automobile moyen aurait atteint avec les mêmes ressources. Autant dire qu'il a largement devancé tous ses petits concurrents sur l'exercice 2007. Les créations de valeurs durables des groupes DaimlerChrysler, BMW et Volkswagen ont respectivement été de 3,9 milliards d'euros, 2,8 milliards d'euros et 1,4 milliard d'euros (voir tableau). "Volkswagen n'a pu créer une valeur durable positive qu'en 2001, 2002 et 2007", souligne toutefois l'étude, cette dernière relevant aussi le fait que Ford a fréquenté les valeurs négatives depuis 2001 et n'a montré des signes de rétablissement que temporairement en 2004 et 2005.

Les français perdent du terrain

PSA et Renault se maintiennent eux en général vers le bas de la moyenne, "avec une tendance négative vers la fin de la période d'évaluation pour Renault", considère l'étude. Le classement est bien évidemment quelque peu différent avec la prise en compte des différentes tailles des entreprises, l'étude utilisant ici un indicateur dénommé marge de valeur durable. En effet, c'est le groupe BMW qui monte ici sur la plus haute marche du podium avec une marge de valeur durable de 5,03 % en 2007. Le constructeur munichois devançant Toyota (4,91 %), DaimlerChrysler (3,94 %) et Honda (3,08 %). "A la fin du classement, et avec un écart considérable, se trouve GM qui perd 7,47 centimes de valeur durable par euro de chiffre d'affaires", indique l'étude, la fin du classement comprenant aussi les groupes Fiat et Ford qui perdent respectivement 2,81 centimes et 2,59 centimes de valeur durable par euro de chiffre d'affaires. Les constructeurs français affichent de meilleurs résultats mais sans plus : Renault et PSA affichent respectivement une perte de 1,75 centime et 1,08 centime de valeur durable par euro de chiffre d'affaires en 2007 (il s'agit pour la marque au losange de son plus mauvais résultat depuis 1999). Renault finit sur cet exercice 13e sur les 17 entreprises analysées et PSA 12e. "Les constructeurs français ont perdu pas mal de terrain en termes de performances durables par rapport à leurs pairs", conclut l'étude. Les voilà prévenus.

Photo : Tobias Hahn, coauteur de l'étude et professeur à Euromed (Marseille).

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