S'abonner
Social

“Une activité de services pour soutenir les entreprises en crise”

Publié le 14 novembre 2008

Par Sarah Motro
3 min de lecture
Au moment où la formation professionnelle fait l'objet d'une réforme importante, l'Anfa doit prévenir les conséquences de la crise. La formation pourrait en effet subir les premières coupes budgétaires des entreprises. Yves Terral, directeur de l'Anfa,...
Au moment où la formation professionnelle fait l'objet d'une réforme importante, l'Anfa doit prévenir les conséquences de la crise. La formation pourrait en effet subir les premières coupes budgétaires des entreprises. Yves Terral, directeur de l'Anfa,...
...entend donc développer de nouvelles activités pour renforcer la pérennité de l'organisme.

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Qu'attendez-vous de la réforme sur la formation professionnelle qui doit être examinée le 13 novembre à l'Assemblée Nationale ? 
Yves Terral. Je souhaite avant tout que l'Anfa conserve son indépendance totale. Nous devrions continuer à exister puisque les montants que nous gérons sont supérieurs à ceux mentionnés dans les critères d'existence de l'Etat. En plus, notre profession compte 450 000 personnes, nous avons donc toute légitimité pour conserver une politique autonome. Enfin, nous avons une activité importante, depuis deux ans, nous avons augmenté nos campagnes d'information. Nous sommes présents sur tous les grands Salons comme le Mondial de l'Automobile ou Equip'Auto, ainsi que sur les Salons régionaux, qu'ils portent sur l'emploi ou l'automobile. Et nous avons créé un site pour les jeunes, lesmetiersdelauto.com qui est très fréquenté.

JA. Que pensez-vous de la réforme du Bac Professionnel, qui passe de 4 à 3 ans d'études, à la rentrée 2009 ?
yT. Cette réforme a été initialement prévue pour les lycées professionnels, mais nous tenons aussi à ce que les CFA puissent en bénéficier. Il faut savoir que les apprentis restent pour la plupart, dans leur branche de formation professionnelle alors que ce n'est pas le cas pour tous les élèves qui sont scolarisés en Lycée Professionnel. L'Anfa va donc se mobiliser, avec ses délégations régionales, dans un programme d'assistance afin que les CFA puissent mettre en place ce Bac Pro en trois ans, tant sur le plan pédagogique que sur la formation des enseignants. Nous devons absolument nous préparer à ce Bac Pro car les entreprises en sont très friandes et ce type de profil est aussi un véritable vivier pour nos formations en BTS et d'ingénieurs. C'est un enjeu stratégique.

JA. Quels pourraient être les effets de la crise sur la formation continue ?
yT. Il est difficile de les quantifier, mais il est certain qu'il y aura des conséquences. La formation professionnelle est un des premiers budgets importants susceptible d'être remis en cause dans le cadre financier des entreprises. Nous réfléchissons à la façon dont nous allons pouvoir soutenir ces entreprises. Concernant les PME, nous voudrions mobiliser des fonds de l'Anfa et également prolonger l'Edec* (engagement et développement de l'emploi et des compétences). Et pour aider les entreprises plus importantes, nous voudrions développer une activité de services. Nous pourrions traiter nous-mêmes leurs dossiers de formation et établir des statistiques sur leurs démarches de formations. Nous envisagerons aussi de développer une activité de conseil sur l'organisation de la formation et sur l'ingénierie financière. Mais nous devrons attendre de connaître le contenu de la réforme professionnelle et nous devrions y voir plus clair au 2e trimestre 2009. En attendant, quelles que soient les circonstances économiques, la profession doit maintenir le cap. Il faut assurer le renouvellement des générations et adapter la population salariée aux évolutions technologiques. Et l'Anfa est l'outil de mise en œuvre de cette démarche.

Photo : Yves Terral, directeur général de l'Anfa.

* L'EDEC, lancé en 2007, permet aux petites entreprises du secteur automobile, toutes activités confondues, de bénéficier de programmes de formation du personnel. Le projet, qui porte sur une durée de trois ans, concerne plus de 91 000 sociétés, soit 450 000 employés, pour un montant de 30 millions d'euros. Il découle sur un diplôme d'Etat ou une certification.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle