Le contrôle technique peut-il remplacer les vignettes Crit'Air dans les ZFE ?
La mise en œuvre des zones à faibles émissions semble prendre l'eau dans certaines agglomérations. De plus, l'utilisation des vignettes Crit'Air comme mesure est de plus en plus décriée. Mobilians organisait un débat sur ce sujet explosif le 20 avril 2023. L'organisation professionnelle propose que le contrôle technique serve d'évaluation pour l'entrée ou non de ces ZFE.
En 2025, environ 30 % du parc automobile français sera concerné par la mise en place des ZFE rendues obligatoires par la loi Climat et Résilience. Mais si l'on considère les zones d'influence des 43 métropoles concernées (habitants résidant à proximité de ces agglomérations), ce sont 54 % du parc automobile qui seront touchés par des restrictions de circulation.
Pour autant, plus de la moitié des Français reconnaissent ne pas savoir ce qu'est une ZFE, selon un sondage organisé par Roole.
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Alors que les dates d'instauration de restrictions approchent, les agglomérations traînent des pieds. Récemment, la métropole du Grand Paris votait pour le report de l'interdiction des véhicules Crit'air 3 à l'intérieur de la ZFE francilienne qui concerne toutes les villes à l'intérieur de la ceinture de l'A86.
Les vignettes Crit'Air en question dans les ZFE
La disparité des mesures en France donne en effet clairement à réfléchir, comme le montre le tableaux ci-contre proposé par le cabinet C-Ways.
Pour Bernard Bourrier, président des réseaux Autovision et membre de Mobilians, au-delà du manque d'information et d'harmonisation, c'est également le critère de sélection des véhicules qui clairement fait débat. "Les vignettes Crit'Air servent à l'homologation des véhicules mais pas à leur usage. Seul le contrôle technique permet véritablement de vérifier quels niveaux de particules ou de polluants sont émis", assure-t-il.
Des propos soutenus par Gérard Leseul, député de la Seine-Maritime et co-rapporteur de la mission flash de l'Assemblée nationale sur les ZFE. Ce dernier propose d'utiliser le système Lapi (lecture automatisée des plaques d'immatriculation) afin de revenir véritablement à l'usage des véhicules.
"Ce système permet de revenir à l'usage et au véhicule. Il permet de tout connaître : son poids, le contrôle technique, le nombre de passages si le véhicule est déjà passé dans la ZFE... des informations qui permettraient ainsi d'autoriser un certain nombre d'entrées ou de sorties par an de la ZFE", précise le député.
Irréaliste d'interdire les véhicules Crit'Air 2
L'interdiction des vignettes Crit'Air pourrait être un véritable bombe sociale pour les Français, selon le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand. Mais plus encore pour les véhicules professionnels. Le secteur de la logistique urbaine avance deux priorités pour faciliter l’adaptation des professionnels aux restrictions de circulation prévues dans les zones à faibles émissions (ZFE).
Il plaide pour des calendriers d’interdiction réalistes, jugeant certains délais prévus pour l’interdiction des véhicules classés Crit’Air 2 matériellement impossibles à tenir. D’autre part, les professionnels insistent sur l’harmonisation des réglementations entre les métropoles. Car "les entreprises sont pour la plupart amenées à faire circuler leurs véhicules sur plusieurs ZFE".
Ainsi, Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR (Fédération Nationale des transports Routiers), rappelle que chaque francilien a généré un flux de fret de 25 tonnes au cours de l'année 2019.
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