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Constructeurs

La Golf 8 à l'heure de l'électrification

Publié le 25 octobre 2019

Par Christophe Jaussaud
7 min de lecture
Cette 8e génération de la berline compacte est à la fois fidèle à la tradition et le témoin des changements à l'œuvre chez Volkswagen. Sur les routes françaises en mars 2020, cette Golf sera connectée comme jamais et largement électrifiée.
Ralf Brandstätter, le COO de la marque Volkswagen, devant la Golf 8 le 24 octobre 2019.

 

45 ans et 35 millions d’unités plus tard, la Golf est de retour. En effet, Volkswagen a dévoilé, le 24 octobre 2019, la 8e génération de sa berline compacte. Celle qui fut déjà essentielle en 1974, lors du premier choc pétrolier, revêt encore aujourd'hui un rôle primordial à l’heure des défis climatiques. Certes, il y aura la gamme 100 % électrique ID., dont l’ID.3 est la première illustration, mais la Golf 8 montre le chemin de l’électrification pour la gamme traditionnelle. Herbert Diess, le patron du groupe VW, a affirmé sur scène que "le Volkswagen du futur commence avec la nouvelle Golf."

 

Le groupe VW en général, et la marque Volkswagen en particulier, sont entrés dans une nouvelle ère, celle de l'électrification et du digital, comme en témoigne le vaste plan d’investissements de 44 milliards d’euros. Mais l’électrique ne sera qu’une partie de l’offre de la marque qui ambitionne de vendre 1 million de VE par an à l’horizon 2025 (3 millions à l’échelle du groupe). Rappelons que le groupe a tout de même vendu plus de 10 millions de voitures en 2018, dont 6,24 millions pour la seule marque Volkswagen. Quelle que soit la part de l'électrique dans les ventes à l'avenir, l'offre classique, qui sera électrifiée, restera primordiale. C'est au regard de ce défi que la Golf 8 ouvre une voie pour VW.

 

Connectivité et Car2X

 

Aussi novatrice soit-elle, une Golf doit rester une Golf. Depuis 1974 et le premier dessin de Giorgetto Giugiaro, chaque nouvelle génération a cultivé cette filiation et cette 8e génération ne déroge pas à la règle. Mais toutes les pièces de peaux sont nouvelles. La face avant, plus basse et avec des optiques plus fines, montre plus de caractère. Le pilier C, toujours aussi large pour suggérer la robustesse, a gagné du galbe. Le profil évolue légèrement avec une ligne de toit plus fuyante.

 

Pour la révolution, s’il faut en chercher une, il faut ouvrir les portes. Là, en revanche, quasiment rien ne reste du passé. La berline entre complètement dans l’univers du digital et de la connectivité en profitant de l’écosystème de services crée pour les VE. Tout se pilote via l'écran central et deux ilots de boutons (sous l'écran et à gauche du volant). VW promet une connectivité encore jamais atteinte dans ses gammes et cela comprend même, de série, le système Car2X qui permettra à la Golf de communiquer avec les infrastructures et son environnement. Pour mémoire, le groupe allemand est partisan de la technologie pWLAN, soit un équivalent du Wi-Fi, qui génère des échanges de données avec d'autres véhicules ou des infrastructures.

 

Trois Golf mild-hybrid et deux PHEV

 

Sous le capot, la Golf offrira un large choix de mécaniques. Aux blocs essence TSI et diesel TDI "classiques", dont la consommation peut baisser jusqu’à 17 %, les ingénieurs ont ajouté cinq choix d'hybridation. La berline inaugure ainsi la technologie mild-hybrid chez VW (eTSI) avec un système 48V qui sera associé aux blocs essence 110, 130 et 150 ch. De quoi réduire la consommation de 10 %, soit environ 0,4 l/100km.

 

L'hybridation rechargeable reste au programme et sera baptisée eHybrid. Deux versions seront au catalogue avec des puissances de 204 et 245 chevaux. La plus puissante conservera le badge GTE. Une batterie lithium-ion de 13 kWh permettra de parcourir 60 km (selon le cycle WLTP) en mode zéro émission. Naturellement, ID.3 oblige, la déclinaison e-Golf est appelée à disparaître mais pas avant le printemps 2020.

 

Une plateforme MQB améliorée

 

La plateforme MQB, inaugurée pour VW par la Golf 7 en 2012, demeure la base de cette nouvelle génération. Si le châssis, les trains roulants et la direction évoluent à la marge, de nombreux modules ont profondément été modifiés, voire entièrement revus. Les mécaniques, mais aussi l'ensemble des lignes d’échappement ou encore le réservoir, afin de répondre aux nouvelles normes d’évaporation, sont nouveaux. L’architecture électronique est elle aussi inédite, plus puissante, pour répondre à la connectivité complète du modèle ou encore permette la communication Car2X. Des changements opérés qui seront repris sur les prochaines applications MQB dans le groupe VW.

 

Rappelons qu'en 2018, cette plateforme modulaire pour mécaniques en position transversale a été utilisée sur 3,4 millions de VW et 5,1 millions d'unités à l'échelle du groupe. De quoi optimiser les coûts et permettre, en l'espèce, à la Golf de rester compétitive et apporter son écot aux résultats. Car quoi qu'on en dise, l'iconique Golf n'est plus le bestseller de VW.

 

Premières livraisons françaises en mars 2020

 

Pour la première fois, en 2018, le Tiguan est devenu le modèle VW le plus produit au monde avec 861 331 exemplaires, devant la Polo/Virtus (855 179) et la Golf (805 752 en 2018, contre 968 284 en 2017 où elle était encore première). Chez VW comme ailleurs, les SUV ont pris le pouvoir. Avec cette nouvelle Golf, l'état-major de VW veut toutefois faire aussi bien. "La part de marché de la Golf sur son segment en Europe est d'environ 20 %" explique Jürgen Stackmann, membre du directoire de la marque VW et responsable des ventes, du marketing et de l'après-vente, "et nous souhaitons au moins conserver notre position."

 

En France, où la Golf est encore le deuxième volume de la marque, avec un potentiel d'au moins 25 000 unités annuelles, Pierre Boutin, le directeur de la marque VW en France, a la même mission. Dans les mois à venir, les Golf GTi, GTi TCR et R, ainsi qu'une variante break, viendront grossir les rangs mais réduction des coûts et optimisation de la production obligent, la version 3 portes, la SportsVan et la Cabriolet vont disparaitre comme de nombreuses combinaisons. Une simplification qui avait déjà débuté en 2018 avec la mise en place du cycle WLTP plus exigeant sur les homologations.

 

Plus de 100 000 VE en 2020

 

La production a déjà débuté dans l'usine historique de Wolfsburg et les premières livraisons sont attendues dès le mois de décembre en Allemagne et en Autriche. Dans l'Hexagone, les commandes ouvriront à cette date et les premières livraisons clients commenceront au mois de mars. Trois mois avant que l'ID.3 ouvre le chapitre électrique avec la plateforme MEB. Une année 2020, où Jürgen Stackmann pense pouvoir dépasser les 100 000 ventes d'exemplaires 100 % électriques et même plus de 150 000 en ajoutant les PHEV.

 

La Golf 8 n’est que le premier exemple des gammes futures où l’électrification sera omniprésente. Dès l’année prochaine, le Touareg et l’Artéon goûteront aux joies de l'hybridation. Même les variantes R, le label performance de la marque, n’y échapperont pas. Le but étant, pour tous les modèles, de réduire le niveau de CO2 émis. D’ailleurs à ce sujet, Jurgen Stackmann a naturellement sa feuille de route, il va piloter cela de très près, mais il n’envisage pas de contrainte de livraisons sur le réseau pour remplir les objectifs.

 

 

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