Mazda MX‑30 R‑EV : un rêve d’ingénieur
Mazda n’a jamais fait comme les autres. Alors que plus un seul constructeur n’investit dans le diesel, il sort sur son CX‑60, un 6 cylindres fonctionnant au gazole.
Avec le MX‑30 e‑Skyactiv R‑EV (son nom complet), le japonais persiste et signe dans le décalage en proposant un mariage inédit dans l’offre automobile : un hybride rechargeable doté d’un moteur rotatif. Avec ce modèle, Mazda signe le grand retour de cette technologie qu’il porte en étendard. Elle lui a, en effet, permis d’être le premier constructeur japonais à remporter les 24 Heures du Mans. Nous étions en 1991.
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En dépit de cette victoire historique, le moteur rotatif n’a pas connu pour autant une carrière fulgurante ; le dernier modèle en date à en être équipé était la RX‑8 qui n’est plus commercialisée depuis plus de dix ans. Cette version R‑EV du MX‑30 est donc un événement en soi, même si le moteur Wankel, l’autre nom du moteur rotatif, n’a pas été implanté sous le capot du SUV pour faire tourner ses roues, mais pour servir de générateur au bloc électrique
Car ici, le "EV" a toute sa signification. Dans cette version, le MX‑30 reste bien une voiture électrique, donc rechargeable, mais les ingénieurs ont ajouté un moteur rotatif pour lui offrir plus d’autonomie.
Dans le détail, cela donne une fiche technique assez particulière : il est mû par un bloc électrique de 125 kW (170 ch), doté d’un couple de 260 Nm, alimenté par une batterie de 17,8 kWh qui lui permet une autonomie 100 % électrique de 85 km.
En complément, le bloc rotatif de 830 cm3 de 75 ch (117 Nm à 4 000 tr/min) fournit, quand c’est nécessaire, de l’énergie au moteur électrique. Selon les normes WLTP, l’ensemble donne une consommation moyenne de 1 l/100 km et des émissions de CO2 de 21 g/km, un résultat bien entendu purement théorique.
Ambition : 1 300 ventes pour Mazda
Car les consommations jouent les montagnes russes en fonction de l’usage. Si l’on se contente de trajets sur des routes limitées à 80 km/h, le MX‑30 offre une très belle sobriété et les 85 km en électrique sont largement envisageables. Il ne faudra d’ailleurs pas trop le brusquer, car sa direction manque de consistance et son comportement est en adéquation avec la philosophie d’une voiture bridée à… 140 km/h.
Mais une fois sur l’autoroute, il montre un tout autre visage. Le moteur rotatif, certes discret question vibrations, émet un ronronnement continu et la sobriété, qui n’a jamais été la qualité première du Wankel, devient plus un concept qu’une réalité. La batterie se vide rapidement et les 10 l/100 km sont allégrement atteints, voire dépassés.
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Avant de se laisser séduire, il faudra donc bien prendre en compte toutes ces données. Mazda France a néanmoins d’assez fortes ambitions sur ce modèle ; la marque espère en commercialiser 1 300 en 2024, soit 13 % de ses ventes.
Elle le positionne comme un outil de conquête (60 %), notamment auprès d’une clientèle professionnelle, nouvelle cible stratégique pour Mazda, qui devrait représenter 50 % des immatriculations. Des ambitions à comparer aux 298 MX‑30 100 % électriques immatriculés sur les neuf premiers mois de l’année. "Avec cette motorisation, le MX‑30 va devenir le premier véhicule de la famille", présente Laurent Thézée, président de Mazda France. La gamme commence à 38 250 euros.
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