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Les loueurs courte durée au pied du mur de l'électrification

Publié le 29 mars 2024

Par Jean-Baptiste Kapela
3 min de lecture
Les tractations sont en cours entre le député Damien Adam et les loueurs courte durée. Ces derniers sont hostiles aux objectifs de verdissement des flottes proposés par l'élu du groupe Renaissance. Les clients ne sont tout simplement pas demandeurs. 
Loueurs courte durée
En 2023, sur les 146 471 véhicules immatriculés par les acteurs de la LCD, seuls 10 780 sont 100 % électriques selon les chiffres AAA Data. ©hanohiki

La proposition de loi du député Renaissance, Damien Adam, dont l’objectif est de durcir les règles de décarbonation des flottes, ne semble pas être du goût des acteurs de la location courte durée. En effet, le texte qui doit être examiné le 30 avril 2024 à l’Assemblée nationale prévoit des sanctions pour les entreprises qui ne respectent pas les règles du jeu dans le renouvellement de leur flotte.

 

Les loueurs, en tant que personnes morales, doivent par ailleurs composer avec la fin du bonus pour les véhicules particuliers électriques.

 

A lire aussi : Damien Adam affine sa proposition de loi pour verdir les flottes

 

Le texte du député est jugé pénalisant par les loueurs courte durée, membres de Mobilians. L’organisation professionnelle et Damien Adam auraient échangé le 27 mars 2024. Il ressort de ces discussions que le député tend la main aux acteurs de la location courte durée en précisant qu’il attend "des contre-propositions ambitieuses, mais réalistes". Mobilians, de son côté, compte prendre la parole le 4 avril 2024 sur le sujet.

 

Une difficile électrification du secteur

 

La principale difficulté est que les loueurs doivent faire face à une demande de véhicules électriques en berne dans leurs agences. Ce qui explique qu'ils électrifient timidement leur parc. Ainsi, en 2023, sur les 146 471 véhicules immatriculés par les acteurs de la LCD, seuls 10 780 sont 100 % électriques selon les chiffres AAA Data. Et la tendance ne s’améliore pas en 2024. À fin février, sur les 28 329 immatriculations, seuls 419 véhicules électriques ont été achetés par les loueurs. Une part inférieure à 2 %. Bien loin des objectifs de verdissement actuels de 20 % au 1er janvier 2024.

 

À titre d’exemple, l’un des principaux acteurs de la location courte durée a d’ailleurs mal vécu sa tentative d’électrification. Au début d’année, Hertz a annoncé la revente de 20 000 véhicules électriques aux États-Unis pour les remplacer par des véhicules thermiques. La raison de ce rétropédalage : la faible demande de locations de voitures électriques outre-Atlantique. Hertz a en outre soulevé le sujet des frais de réparation, plus élevés sur les véhicules électriques que sur les voitures thermiques.

 

En France, des différences existent, mais les problématiques sont similaires. Que ce soit Damien Adam auprès du média Contexte ou Jean-Philippe Doyen auprès du journal Les Echos, tous s'accordent à dire que le manque de connaissance des clients sur la voiture électrique freine la demande. Mobilians demande que les loueurs courte durée suivent une trajectoire spécifique. Une suggestion qui pourrait aboutir.

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