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Et si l’avenir de l’autopartage passait par le "sur-mesure" ?

Publié le 25 janvier 2024

Par Damien Chalon
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory – L'arrêt récent du service Zity de Renault à Paris montre que l'autopartage en libre-service n'est pas totalement viable. En revanche, d'autres solutions existent et semblent fonctionner, comme la location de véhicules en autopartage par leurs propriétaires.
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Avec Agilauto Partage, CACF souhaite optimiser le TCO des flottes d'entreprise. ©AdobeStock-mario_vender

À première vue, si l’on en juge par les annonces récentes d’opérateurs, le mode de déplacement en autopartage, qui fait partie des dispositifs d’écomobilité, a du mal à trouver son public. Renault vient de mettre fin à son offre Zity à Paris et en banlieue ; début février 2023, l’offre Shaary avait, elle aussi, été mise à l’arrêt par son propriétaire Wesk, à Marseille, Nice et Strasbourg.

 

Est-ce à dire que l’autopartage ne trouve pas sa place dans le panel des solutions de mobilités partagées ou mutualisées susceptibles de réduire la place de la voiture individuelle, notamment dans les zones urbaines ?

 

À bien regarder ce qui se passe dans ce domaine, c’est plus l’aspect "libre-service" qui suscite les difficultés, que l’autopartage lui-même. Car, comme le rappelait l’Association des acteurs de l’autopartage en juin 2023, chaque voiture d'autopartage "en boucle" remplace cinq à huit voitures privées et contribue ainsi clairement à la décongestion du stationnement sur la voirie, et de la circulation urbaine. (1)

 

L’inflation qui ampute le pouvoir d’achat, la hausse des taux d’intérêt, l’envolée des prix des véhicules neufs et même d’occasion, conduisent de nombreux ménages à renoncer à un achat automobile, alors que leurs besoins de motorisation sont importants et pas toujours couverts par les transports en commun.

 

Le leasing social, quant à lui, ne s’adresse qu’à une frange très réduite d’automobilistes, et ne saurait donc constituer une réponse massive aux besoins de déplacements. Voilà pourquoi le géant de la mobilité, Getaround, envisage un avenir radieux pour l’autopartage, comme "alternative économiquement viable, et permettant de s’acquitter des inconvénients à posséder une voiture".

 

Selon le baromètre des flottes et de la mobilité, réalisé chaque année par Ipsos pour l’Arval Mobility Observatory, 17 % des entreprises avaient déployé en 2023 une solution d’autopartage et 10 % envisageaient de le faire d’ici trois ans (2). Autant dire que cette forme de mobilité est encore en phase d’expérimentation dans le monde du travail, alors qu’elle pourrait répondre à ses enjeux et à ses objectifs de RSE.

 

Les JO de Paris pourraient bien donner un coup d’accélérateur inattendu à l’autopartage, tant en entreprise que parmi les ménages, voire les touristes venus en nombre assister à cet évènement planétaire. Comme les transports en commun ne pourront, à eux seuls, absorber l’afflux de visiteurs, que des lignes de bus et des stations de métro seront fermées à proximité des lieux des épreuves, des véhicules proposés en location seront les bienvenus.

 

Et c’est bien l’une des évolutions qui pourrait véritablement donner à l’autopartage son envol : la location de véhicules en autopartage par leurs propriétaires. Précurseur dans ce domaine dans plusieurs pays européens, le constructeur Lynk&Co a lancé cette prestation en France en novembre dernier pour ses clients (3). En fonctionnant sur le principe des communautés, les propriétaires et les abonnés du modèle 01 réduisent ainsi les risques d’incivilités et de nuisances, qui ont été mis en avant par Renault pour arrêter son offre Zity.

 

À l’heure où l’électrification croissante du parc automobile peut se heurter au mur de la hausse des prix de l’électricité avec la fin du bouclier tarifaire, le déploiement de solutions de déplacement partagées telles que l’autopartage pourrait constituer un bon amortisseur. À condition de se recentrer sur des offres plus "sur-mesure" et affinitaires.

 

L’Arval Mobility Observatory

 

(1). https://www.asso-autopartage.fr/barometre-national-autopartage-2023/

(2). https://www.mobility-observatory.arval.fr/barometre-des-flottes-et-de-la-mobilite-2023

(3). https://journalauto.com/constructeurs/lynkco-erige-son-systeme-dautopartage-en-france/

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