Employeurs, proposez une offre de déplacements "multimodale" à vos salariés !

Quatre ans après le début de la pandémie de Covid-19, où en sont les déplacements professionnels, et quel est le bilan de santé du secteur des voyages d’affaires, littéralement "dynamité par les confinements successifs en 2020", comme le rappelle cette semaine, un dossier du quotidien économique Les Echos ? Le grand malade de la Covid-19 va mieux, ses perspectives de développement sont bien là : selon la Global Business Travel Association, avec un chiffre d’affaires attendu à 414 milliards de dollars en 2025, la hausse d’activité du secteur pourrait ainsi atteindre 6 % par rapport à 2019.

Pour autant, rien n’est plus comme avant. Les usages ont bel et bien changé dans les entreprises, grandes comme moyennes ou petites. Les arbitrages sont désormais systématiques en faveur du train contre l’avion pour des trajets inférieurs à quatre heures, par exemple. Une aubaine pour la SNCF, rassurée par le retour des "clients pros" dans ses TGV ; ils ont représenté 30 % des trajets grandes lignes en 2023.

Les changements se vérifient aussi pour les déplacements professionnels en voiture, avec le recours plus important depuis 2020 aux réunions à distance au nom de la réduction de l’empreinte carbone. Pourtant, les salariés attendent davantage de leurs employeurs dans ce domaine.

Selon une étude d’Opinium pour Enterprise Mobility, un des leaders de la location de voitures courte durée, plus de la moitié des employés français qui conduisent pour aller travailler (51 %) aimeraient pouvoir bénéficier de "trajets multimodaux" pour leurs déplacements professionnels. Selon le loueur, le recours à la voiture personnelle dans le cadre de déplacements pour le travail est encore très majoritaire dans les entreprises, avec près de 8 Français sur 10 concernés.

Effet générationnel ou pas, les jeunes actifs se déclarent particulièrement friands de trajets multimodaux et 86 % d’entre eux indiquent en avoir effectué un au cours des douze derniers mois, contre seulement 68 % des baby-boomers, plus enclins à utiliser leur propre véhicule pour 100 % de leurs déplacements professionnels.

Pour ces jeunes actifs, "trajets multimodaux" rime avec économie (30 %), rapidité (30 %), écologie (21 %) ou encore sécurité (19 %). Ils sont aussi nombreux à mettre en avant les bénéfices de l’usage d’un vélo (même électrique) pour leur santé.

Comme souvent dans ce genre d’enquête, les employeurs se retrouvent en première ligne pour être les acteurs de ces changements. Dans le sondage d’Enterprise Mobility, 45 % des personnes interrogées affirment que les entreprises, mais également les employés, devraient être incités financièrement à réduire leur utilisation de la voiture pour des raisons professionnelles au profit de solutions multimodales.

Certaines applications de mobilité connaissent d’ores et déjà un joli succès, tout comme le recours à des solutions de mobilités mutualisées déployées dans les entreprises. En revanche, le forfait mobilités durables cherche encore son public, reconnaissait il y a quelques semaines la troisième étude conduite par l’Ademe et le ministère de la Transition écologique.

L’heure est-elle venue pour le décollage des "pass mobilités", ces solutions qui ne requièrent aucun justificatif de paiement de leurs utilisateurs ? Les dépenses sont automatiquement tracées et débitées sur un compte alimenté par l’employeur. Des acteurs comme Edenred ou Betterway en font leur axe de développement, répondant en quelque sorte aux attentes de "trajets multimodaux" réclamés par les employés interrogés par Enterprise Mobility.

L’Arval Mobility Observatory

(1). Enquête réalisée par Opinium sur les habitudes de voyage de 1 000 employés français qui se déplacent en voiture dans leur propre pays pour rendre visite à des clients, des fournisseurs ou assister à des événements.  Février 2024.