Émissions CO2 des flottes, des entreprises ne savent pas les évaluer
Cela fait partie de leurs missions et pourtant, 21,9 % des entreprises ne semblent pas savoir à combien s'élèvent les émissions en CO2 de leur parc automobile. C’est 5 % de plus qu’en 2023.
Ce chiffre est tiré de l'étude European Fleet Emission Monitor (EFEM) du loueur longue durée Alphabet (filiale du groupe BMW) menée auprès de 1 000 décideurs dans douze pays européens. Il met en lumière les obstacles à la transformation numérique et les difficultés liées à l'adoption de l'e-mobilité de certaines entreprises.
Applicable depuis le 1er janvier 2024, la directive CSRD au sujet de l’impact sur l’environnement des entreprises les contraint à rendre un rapport de leur propre impact.
Alphabet questionne le fait que les entreprises ne peuvent se conformer à cette demande si les gestionnaires de parc n’ont pas la technologie adéquate pour calculer précisément l’impact de leur flotte sur l’environnement ou s'ils ne savent pas s'en servir.
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"L'adoption d'outils et de plateformes numériques reste un défi pour de nombreuses entreprises", déclare Markus Deusing, grand patron d'Alphabet. Seuls trois gestionnaires de flotte sur dix utilisent actuellement des outils pour mesurer et analyser leurs émissions de CO2, selon l'étude.
Markus Deusing explique en ce sens qu’"en n'exploitant pas les informations tirées de l'analyse des données, les entreprises passent à côté d'une occasion en or. Ces données ne sont pas seulement essentielles pour améliorer le reporting sur le développement durable, elles permettent aussi d’élaborer le meilleur mix de motorisations pour les flottes."
Le désir d'électrification s'estompe
La moitié des entreprises interrogées (51,7 %) s'engagent désormais à réduire les émissions de leurs véhicules. Par rapport à 2023, l'évolution est positive, avec une augmentation de 5 % de la part des dirigeants qui surveillent leurs objectifs en matière d'émissions, soit 42 %.
Parmi eux, 35 % maintiennent les émissions de CO2 en dessous de 100 g/km (voir le camembert). Toutefois, 44 % d'entre eux dépassent encore cette limite, ce qui représente une baisse de 6 % par rapport aux chiffres de l’année dernière, signe d'un progrès lent mais certain.
Toujours selon l'étude European Fleet Emission Monitor, actuellement, 62 % des entreprises pensent que leur flotte peut devenir entièrement composée de véhicules électriques à l'avenir, ce qui représente une baisse de sept points par rapport à 2023.
À noter également que 44 % des gestionnaires de flotte se sentent insuffisamment informés sur le sujet, ce qui marque une légère baisse. Ils étaient 51 % en 2023. Cette hésitation est souvent due aux complexités liées à l'identification des voitures pouvant être facilement converties à l'électrique.
L’infrastructure de recharge continue d'être un obstacle important à la transition vers des flottes électriques pour un fleet manager sur trois, au même niveau donc que les 36 % qui le pensaient déjà en 2023. De plus, les inquiétudes concernant l’autonomie des véhicules se sont intensifiées, un sujet préoccupant pour 41 % des managers, soit une hausse de quatre points depuis 2023.
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Ces défis ont eu raison de la motivation des entreprises européennes à électrifier leurs flottes puisqu'elles étaient 69 % en 2023 à penser que leur flotte pouvait devenir 100 % électrique et ne sont plus que 62 % en 2024.
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