Carlili prépare une formule pour les entreprises
Le panel des solutions proposées par Carlili va s'étendre un peu plus. Le loueur 100 % digital prépare, en effet, une offre dont la cible prioritaire sera constituée d'entreprises de taille intermédiaire. "Nous sommes en cours de construction de Carlili for Business, car nous souhaitons apporter une réponse à ce profil de sociétés qui ont placé les enjeux de RSE au cœur de leur préoccupation", a confirmé le président-fondateur, Vincent Moindrot, lors d'un échange accordé au Journal des Flottes.
Le loueur de courte durée a débuté un pilote, depuis le début novembre 2022, chez 5 clients dont les collaborateurs profitent de la plateforme de réservation. Il se donne quelques mois pour avancer par itération et peaufiner son approche. La technologie, la gestion des véhicules et l'agilité du système étant des éléments clé à maîtriser avant d'ouvrir Carlili for Business à d'autres clients en 2023.
Pour Vincent Moindrot, il y a un véritable enjeu : celui de soutenir l'activité en semaine et ainsi maximiser l'exploitation de la flotte engagée sur la plateforme de location. "Contrairement à nos concurrents directs sur le segment, nous sommes les seuls à proposer des véhicules utilitaires légers", met-il en exergue un de ses avantages.
Levée de fonds communautaire
Ce projet s'inscrit dans le plan de développement du fondateur de l'entreprise qui estime que la profitabilité sera atteinte en 2023. Après 7 années sur le marché français, ce sera l'objectif prioritaire de Carlili. "Pour cela, nous devons embarquer tout le monde, soutient Vincent Moindrot, les fournisseurs, les partenaires, les clients, les investisseurs et les salariés".
Il a cependant dû prendre des décisions difficiles, l'été dernier, lorsque son plan de restructuration l'a conduit à se séparer de 20 % des salariés de sorte que le montant des frais fixes soit divisé par deux. Il a depuis lors repris sa dynamique de recrutement, mais en se focalisant davantage sur des techniciens en charge de l'amélioration du produit que sur des compétences en communication. "Nos défis sont technologiques, commente le fondateur, nous renforçons donc ainsi notre capacité à croître".
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En 2022, la jeune pousse française a levé 24 millions d'euros auprès de la Caisse des dépôts et de consignations et du fonds Demeter mandaté par les sociétés d’autoroute. Des investisseurs "qui n'ont pas d'horizon de sortie et laissent travailler en toute quiétude malgré leurs exigences de rentabilité", apprécie le patron de Carlili. Mi-novembre, il vient tout de même de boucler une nouvelle campagne.
Cette fois-ci, il a sollicité les particuliers durant un mois. "Notre idée consiste à fédérer une communauté autour de Carlili. En leur permettant de devenir actionnaires, nous les encourageons à être proactifs dans la communication et les conseils d'évolution", explique Vincent Moindrot. Cela a été payant. L'objectif de 300 000 euros a été largement dépassé puisque le loueur courte durée a collecté 407 000 euros. 300 personnes ont participé. Le versement minimum ayant été fixé à 16 euros, les profils ont varié, allant de populations aisées (20 % des personnes pour 80 % de la somme) à des gens plus modestes, dont beaucoup des jockeys qui livrent les voitures aux clients.
En marque blanche pour les concessionnaires
Forte de ses ressources financières et humaines, la société va pouvoir écrire la suite de son histoire. Plusieurs pistes sont à l'étude. Après s'être installé avec un service de livraison de véhicules loués chez des partenaires indépendants et avoir diversifié l'offre en ajoutant tour à tour des solutions de location moyenne durée avec des leasers et une flotte captive de Tesla, Carlili se pose en fournisseur de solution en marque blanche.
Une version de calibrage pourrait sortir en 2023. Elle doit faire mouche chez les constructeurs et chez les concessionnaires automobiles avant tout. Carlili estime pouvoir ainsi aider ces grands comptes à s'inviter dans le secteur des nouvelles formules de location courte durée. Aux yeux de Vincent Moindrot, il y a, là, plus de potentiel de rentabilité pour lui que dans l'ouverture aux véhicules en buy-back puisque les conditions d'achat chez les constructeurs se durcissent.
Tesla et ses multiples avantages
Pour finir, revenons sur les Tesla constituant la flotte captive. A ce jour, 80 exemplaires de la marque américaine sont exploités sur la plateforme de location. 90 unités de plus s'additionneront d'ici quelques semaines. De fait, 30 % de la flotte de Carlili sera électrifiée, soit une proportion deux fois supérieure à ce qui était prévu à l'échéance 2022. A terme, l'entreprise exploitera 300 unités.
Aucune autre marque ne participe à cette électrification. Et pour cause, aucune autre marque n'offre un tel niveau d'ouverture technologique au service de Carlili. Le loueur peut prendre le contrôle sur les ouvertures/fermetures et les autorisations de démarrage. "Les marques allemandes rejettent cette idée", glisse le fondateur. S'il ne compte pas pénétrer le marché de la location entre particuliers à court terme, cette considération technique pourra lui octroyer un avantage une fois que Carlili sera prête à le faire. "Aucun acteur n'a de Tesla car leurs assurances ne couvrent pas les valeurs résiduelles dépassant 40 000 euros", argue-t-il.
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