Antoine Maria, Maxus : "Un objectif de 2 000 ventes en 2024"
Le Journal des Flottes : Pouvez‑vous nous présenter la marque Maxus ?
Antoine Maria : Maxus est une marque chinoise qui a vu le jour en 2011 à Shanghai. Elle appartient au groupe SAIC Motor, au même titre que MG. Le groupe est le sixième constructeur automobile mondial avec plus de 5,5 millions de véhicules produits en 2022. Concernant Maxus, les ventes se sont élevées à 230 000 unités l’an passé. La marque est aujourd’hui distribuée dans 73 pays, dont dix en Europe, à savoir au Royaume‑Uni, aux Pays‑Bas, en Belgique, en Allemagne, en Espagne, en Suisse, en Italie et dans les trois pays scandinaves. Nous ne sommes pas sur le même mode de fonctionnement que MG, qui constitue à chaque fois des filiales. Tous les véhicules Maxus distribués en Europe le sont par des importateurs. La marque compte à ce jour 400 points de représentation sur le continent.
JDF : La France vient donc compléter cette liste de pays…
A.M. : Tout à fait, la marque Maxus est tout nouvellement importée dans l’Hexagone, par le biais de Car East France. Le lancement officiel est prévu pour ce mois de novembre. Nous travaillons actuellement à la constitution d’un maillage territorial. En région parisienne, tout d’abord, nous allons ouvrir des succursales, des sites en propre. Nous avons déjà un premier point de vente, à Mantes‑la‑Ville, dans les Yvelines, que nous sommes en train de mettre à nos normes. Je peux ajouter que nous travaillons sur deux autres sites, l’un dans l’ouest et l’autre dans l’est, de façon à disposer d’un maillage régional optimal. La constitution d’un réseau avec des investisseurs privés est également en cours, l’idée étant d’atteindre une cinquantaine de points de représentation fin 2024, principalement dans les grandes agglomérations où les besoins en véhicules utilitaires électriques sont les plus forts. Beaucoup de candidats se sont déclarés, nous avons de quoi couvrir le territoire très rapidement. Une quinzaine de concessionnaires seront nommés avant la fin de l’année et le reste au cours du premier semestre 2024. Ce seront des sites de vente et de réparation agréés. C’est la mission assignée à Julien Gautherot, notre directeur du développement réseau.
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JDF : Qu’en est‑il de l’accord signé avec Norauto ?
A.M. : Nous avons effectivement scellé un accord avec le réseau de centres‑auto Norauto. L’enseigne gérera l’entretien, la réparation et le service de garantie de nos véhicules et ce, à l’échelle de ses plus de 400 centres en France. Ce service va notamment rassurer les clients grands comptes qui aiment bien avoir un maillage conséquent du territoire.
JDF : Pouvez‑vous nous présenter les produits qui composeront la gamme dans un premier temps ?
A.M. : Nous avons actuellement deux produits au catalogue : l’eDeliver3 et l’eDeliver9. Le premier est disponible en deux longueurs (4,55 et 5,14 m), pour un volume de chargement allant de 4,8 à 6,3 m3 et une charge utile supérieure à 900 kg dans sa version fourgon. Sa batterie de 50 kWh procure une autonomie comprise entre 228 et 238 km. Les tarifs débutent à 36 100 euros HT. Il existe également en version châssis cabine avec une batterie de 51,5 kWh. Nous pouvons lui greffer une benne, une caisse grand volume ou encore une cellule frigorifique. Nous travaillons avec plusieurs carrossiers français pour effectuer ces transformations. Je tiens enfin à souligner que l’eDeliver3 est un produit atypique sans réels équivalents en France, au regard de ses mensurations et également de son moteur de 160 ch. Cela permet d’engager la discussion avec quelques grands comptes. Notre grand VUL, l’eDeliver9, est quant à lui décliné, en ce qui concerne le fourgon, en L2H2, L3H2 et L3H3, ce qui lui permet d’offrir entre 9,7 et 12,33 m3 de chargement et jusqu’à 1 200 kg de charge utile. Trois tailles de batterie sont proposées : 52, 72 et 88 kWh. Son autonomie peut atteindre 340 km. Quant aux tarifs, ils s’échelonnent de 53 670 à 72 590 euros HT. Deux versions de châssis cabine sont aussi disponibles (L3 et L4) avec une batterie de 65 kWh.
Nous avons beaucoup travaillé sur la disponibilité des produits avec plus de 800 véhicules qui sont actuellement en stock et prêts à partir
JDF : Quel accueil est réservé à la marque dans les premiers pays européens ?
A.M. : Il est très bon. Maxus a, par exemple, remporté le prix Business Vans Awards au Royaume‑Uni avec l’eDeliver9. Il a devancé l’E‑Transit de Ford, qui est une institution outre‑Manche. C’est une récompense très importante pour nous. Cela témoigne du bon accueil des clients européens. Globalement, nous avons axé la stratégie de la marque sur trois piliers. La sécurité et l’innovation, tout d’abord. Tous nos véhicules arrivent de série avec la plupart des aides à la conduite comme le régulateur adaptatif, le freinage automatique d’urgence, la caméra de recul ou la détection des angles morts. La qualité et la sérénité ensuite, avec un rapport autonomie/prix au meilleur niveau du marché et une garantie du véhicule de cinq ans ou 100 000 km, portée à huit ans ou 160 000 km pour les batteries. Le dernier pilier est notre positionnement de marque 100 % BtoB avec des équipes et des services complètement dédiés à la clientèle professionnelle. Nous avons, par exemple, beaucoup travaillé sur la disponibilité des produits avec plus de 800 véhicules qui sont actuellement en stock et prêts à partir. Et si jamais un client ne trouve pas ce qu’il souhaite, il peut passer commande dès à présent et être livré dans quatre mois. Nous avons une vraie capacité à répondre aux besoins, de façon très rapide.
JDF : Où en êtes‑vous des échanges et de la mise en place de protocoles avec les loueurs longue durée ?
A.M. : Nous avons pour objectif de travailler avec la plupart des financeurs sur le marché français, notamment avec les loueurs longue durée et les crédits‑bailleurs. Il est d’ores et déjà possible de coter nos véhicules chez certains acteurs. Nous voulons faire en sorte qu’en 2024, cela soit le cas partout et pour l’ensemble de la gamme Maxus. Nous avons également signé un partenariat avec CGI Finance afin de proposer nos propres solutions de financement via notre réseau.
Nous nous sommes fixés un objectif de 2 000 ventes pour l’an prochain et de 5 000 unités en 2025
JDF : Quelle est la suite du programme en termes de produits ?
A.M. : D’ici la fin de l’année, nous allons lancer le T90, le tout premier pick‑up 100 % électrique du marché, en deux roues motrices, au prix de 59 880 euros HT. Il dispose d’une autonomie de 330 km, grâce à sa batterie de 89 kWh, d’un moteur de 177 ch et d’une charge utile de 1 000 kg. Viendra ensuite s’ajouter, début 2024, l’eDeliver7 avec une capacité de chargement allant de 5,9 à 8,7 m3 et une charge utile comprise entre 1 020 et 1 200 kg. Deux capacités de batterie seront proposées, 77 et 88 kWh, de quoi évoluer plus de 300 km entre deux charges.
JDF : Quelles sont vos ambitions de volume pour 2024 ?
A.M. : Nous nous sommes fixés un objectif de 2 000 ventes pour l’an prochain et de 5 000 unités en 2025. C’est une ambition mesurée, nous souhaitons privilégier dans un premier temps la qualité de service plutôt que la course au volume. Si demain un grand compte nous passe une commande importante, nous saurons évidemment y répondre. Nous avons une équipe de trois personnes dédiée à cette clientèle.
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