Paquet automobile européen : le compte n’y est pas pour les utilitaires légers

Les annonces de la Commission européenne étaient très attendues des constructeurs de véhicules utilitaires légers. Inquiets du peu d’appétit des acheteurs pour les modèles électriques, ils espéraient des aménagements conséquents des objectifs qui leur sont assignés. En vain.
La déception prédomine puisque la Commission s’est contentée d’évoquer une flexibilité supplémentaire pour le segment des camionnettes avec une réduction de l'objectif de baisse des émissions de CO2 de 50 % à 40 % pour 2030 par rapport à 2021. Insuffisant au regard des constructeurs.
La PFA tire la sonnette d'alarme
"Malheureusement, les propositions ne répondent pas de manière significative aux problèmes auxquels l'industrie est actuellement confrontée. Plus précisément, le paquet ne propose pas de trajectoire viable pour le segment des véhicules utilitaires légers, qui se trouve dans une situation critique", a vite réagi le groupe Stellantis sur son compte LinkedIn.
Luc Chatel, le président de la Plateforme automobile, est lui aussi monté au créneau dans un courrier adressé le 17 décembre 2025 à Stéphane Séjourné, le vice-président exécutif à la stratégie industrielle au sein de la Commission.
"Dans le prolongement de la présentation, le 16 décembre dernier, du paquet automobile, je tenais à vous faire part de notre très grande préoccupation en constatant l'absence de tout mécanisme de lissage des objectifs CAFE sur la période 2025-2029 pour les véhicules utilitaires légers", pointe le président de la PFA.
Luc Chatel rappelle que la France est la place forte des utilitaires en Europe, puisqu’elle assure un quart de la production continentale avec quatre usines sur son territoire, et ajoute que les constructeurs nationaux pèsent la moitié des ventes de VUL au sein de l’UE.
"Il s'agit, comme vous le savez, pour l'industrie automobile française, d'une urgente priorité, poursuit-il. L'absence de mesures allant en ce sens pourrait en effet avoir, à très court terme, de très lourdes conséquences, en se traduisant notamment par la fermeture de sites industriels.
Le gouvernement "très vigilant"
Luc Chatel propose que le lissage sur trois ans, amorcé en 2025, soit étendu à cinq ans, "sauf à confronter les constructeurs à des amendes non soutenables". "Cette extension doit s'entendre comme le préalable à des flexibilités supplémentaires reconnaissant les efforts déjà consentis par les constructeurs et leur besoin de rentabilité. Elle doit s'accompagner de l'introduction d'un supercrédit pour les VUL 100 % électriques", ajoute-t-il.
Ce signal d’alarme des constructeurs français porté par Luc Chatel a été entendu par le gouvernement. Le ministère de l’Industrie s’est dit "très vigilant" sur le sujet et assure qu’il travaille, au niveau européen, à l’instauration d’une "trajectoire cohérente avec l’état actuel du marché".
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