Le VO se ressaisit

Les professionnels s’attendaient à un début d’année 2012 compliqué, il l’a été. La conjoncture morose, les élections présidentielles et les ponts du mois de mai auront été les grands maux de ce premier semestre. Comme prévu, le marché du neuf a souffert, chutant de 14,4 % par rapport à la même période en 2011. Plus stable et globalement moins perméable aux aléas conjoncturels, le marché de l’occasion a une nouvelle fois démontré sa capacité de résistance dans un contexte difficile. Grâce à un rebond de 6 % en juin, à 481 734 unités, il n’accuse au final qu’un léger recul de 1,5 % au cumul des six premiers mois 2012. Au total, 2 772 855 véhicules d’occasion ont été immatriculés en France depuis janvier, soit un ratio de 2,65 VO vendus pour 1 VN. A mi-parcours, le marché est en phase avec les statistiques des quatre dernières années.

Petit bémol tout de même, il reste en partie soutenu par le segment des produits de plus de 5 ans, dominé par les échanges entre particuliers, qui a progressé de 7 % en juin et représenté 65 % des immatriculations. Au cumul des six premiers mois, avec 1,74 million d’unités, le marché des VO de plus de 5 ans limite la casse (- 0,3 %), tandis que le segment des VO de moins d’un an accuse un recul de 8,8 % et celui des automobiles de 1 à 5 ans est en retrait de 2 % par rapport à la même période en 2011.

Le VO récent concurrencé par le VN remisé

Les professionnels se retrouvent confrontés depuis janvier à une situation déjà connue en 2009, à savoir une offre de VO récents mal placée par rapport aux prix des véhicules neufs fortement remisés. “Lorsque le constructeur ou le groupe organise une opération commerciale dédiée au VN, nous courbons l’échine le temps de l’opération, sauf que la situation dure et que le marché de l’occasion est vraiment compliqué depuis janvier, analyse Laurent Murgia, directeur commercial occasion au sein du groupe Bony. Actuellement, nous n’avons quasiment plus de marchands ou d’agents de la marque (Renault) qui nous achètent des voitures d’occasion récentes pour les exposer sur leur parc.” Une tendance qui impacte en premier lieu les réseaux de marque et leur rentabilité VO. Dès lors, nombreux sont ceux qui se positionnent sur une offre de VO affichant entre 2 et 5 ans, offre qui répond d’ailleurs à une demande de la clientèle en quête de véhicules à petits prix.

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ZOOM - L’OVI confirme ses prévisions d’un marché à 45 000 unités

Avec un total de 23 886 immatriculations au cumul des six premiers mois, le marché français du poids lourd (+ 5 t) affiche un recul de 4,1 %. Une tendance qui confirme les estimations formulées en début d’année par les divers organismes, mais qui ne traduit pas, cependant, le niveau actuel des commandes. “Aujourd’hui, la réalité, c’est une baisse des ventes d’au moins 10 %”, observe Jacques Bruneel, président des Concessionnaires VI du CNPA. Dans sa traditionnelle étude semestrielle, l’Observatoire du véhicule industriel a maintenu ses prévisions pour l’exercice 2012, à savoir un marché en baisse de 5 % par rapport à 2011, autour des 45 000 unités. Le marché des tracteurs devrait se situer autour des 24 500 véhicules (- 9 %) et celui des porteurs avoisiner les 20 500 unités (+ 0,6 %). “Compte tenu de l’état d’avancement du marché, on peut sérieusement envisager que le marché 2012 assurera un minimum vital qui devrait ressembler à un bas de cycle des années 2000, soit une seconde année correcte après 2011. Cette année doit donc être perçue comme une année de stabilisation et d’entre-deux, comprise entre l’impulsion de rattrapage post-crise entamée fin 2010 et l’espérance d’un rebond “technique” pour l’exercice prochain”, analyse l’OVI.