Stellantis déroule le tapis rouge à Leapmotor en Europe
Les plans de Leapmotor à l’international avaient été ébruités il y a quelques semaines, à l’occasion du salon automobile de Pékin. La feuille de route vient d’être officialisée le 14 mai 2024 par Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, et Zhu Jiangming, PDG et fondateur de Leapmotor.
La marque chinoise, dont Stellantis est actionnaire à hauteur de 21 % depuis le 26 octobre 2023, va débuter ses opérations en septembre 2024 en Europe de l’Ouest. Une offensive menée par l’entité Leapmotor International, la coentreprise détenue à 51 % par le groupe franco-italien et basée à Amsterdam, aux Pays-Bas. Cette entité est dirigée par Tianshu Xin, un ancien manager de Stellantis en Chine.
"Cet accord va nous permettre tout d'abord d'accélérer la commercialisation de véhicules électriques abordables", a déclaré Carlos Tavares, lors d'une conférence de presse à Hangzhou, ville d'origine de Leapmotor, en Chine.
La France dans la première vague
Neuf pays européens seront en première ligne de la commercialisation des modèles sous la marque Leapmotor : la France, l’Italie, la Belgique, l’Allemagne, la Grèce, les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal et la Roumanie.
Ce déploiement met, de fait, un terme aux importations par des acteurs indépendants, tels que SN Diffusion dans l’Hexagone. Leapmotor International dispose en effet des droits exclusifs de fabrication et de vente des modèles en dehors de Chine.
Leapmotor sera déployé dans 200 points de vente européens d’ici la fin de l’année, y compris dans des sites Stellantis & You. La filiale de distribution du constructeur devrait peser environ un tiers des lieux de vente. L’objectif est de monter à 500 représentations en 2026.
Les showrooms accueilleront dans un premier temps deux modèles électriques, la T03, une citadine du segment A à 265 km d’autonomie, et le C10, un D-SUV à 420 km d’autonomie.
"C'est facile d'ajouter une marque supplémentaire dans les réseaux du groupe. Cela est même bénéfique pour les distributeurs qui peuvent ainsi baisser leurs coûts et obtenir une meilleure efficience dans l'utilisation de leurs ressources en back-office. Cela fait sens pour les dealers", a assuré Carlos Tavares.
Deux modèles pour débuter
Ensuite, au moins un nouveau modèle sera lancé chaque année au cours des trois prochains exercices. En 2025, Leapmotor arrivera avec un C-SUV, suivi en 2026 de sa déclinaison coupée. La marque s’attaquera ensuite au segment B. Carlos Tavares évoque "des voitures électriques de pointe capables de concurrencer les marques chinoises actuellement présentes sur les principaux marchés internationaux".
Après l’Europe, Leapmotor International s’attaquera à d’autres régions du monde, à partir de fin 2024. L’Asie-Pacifique (Australie, Nouvelle-Zélande, Thaïlande, Malaisie et Inde), le Moyen-Orient et l’Afrique (Turquie, Israël, Outre-mer français…) ainsi que l’Amérique du Sud (Brésil et Chili) sont au programme. La Chine ne fait pas partie du dispositif, Leapmotor opérant seul dans son pays d’origine.
Pour ces trois autres régions, Stellantis a également identifié "des bulles" dans lesquelles la marque pourra utiliser ses propres usines dans les cas où une limitation des importations chinoises serait appliquée. "Nous avons identifié deux scénarios, ce qui nous laisse une plus grande flexibilité dans les choix à opérer : soit une production en Chine, soit dans nos propres usines", a précisé Carlos Tavares.
À chaque fois, l'implantation de la marque sera épaulée par les réseaux Stellantis, que ce soit pour l'après-vente ou la vente de pièces de rechange.
La T03, concurrente de la ë-C3 et de la Fiat 500
Aucun tarif n'a été avancé lors de cette conférence de presse. Mais force est de constater que la T03 va se retrouver en concurrence directe avec la Fiat 500 et la Citroën ë-c3, même si Carlos Tavares se défend de cette concurrence en expliquant que la ë-C3 appartient au segment B contre le segment A pour la T03. Le prix de la ë-C3 démarre à partir de 23 300 euros sans bonus. La T03 devrait donc être proposée largement en dessous de ce tarif. Au salon de Pékin, un prix inférieur à 15 000 euros était même évoqué.
Le premier objectif de Leapmotor International repose sur la commercialisation des modèles hors de Chine. Mais le dirigeant de Stellantis estime que l'accord pourrait par la suite être étendu à un partage de technologie. Ce qui devra cependant faire l'objet d'un autre deal et pourrait concerner la technologie ou encore le sourcing en composants.
(avec Catherine Leroy)
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