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Shashi Vaidyanathan, Ineos : "En 2024, nous visons 1 200 voitures en France"

Publié le 15 mars 2024

Par Christophe Bourgeois
6 min de lecture
Un an après le lancement du premier modèle d'Ineos, le Grenadier, Shashi Vaidyanathan fait le point sur le réseau de distribution. En charge du développement commercial de la marque en France, à Monaco et en Belgique, il dévoile sa stratégie.
Ineos Shashi Vaidyanathan Grenadier
Shashi Vaidyanathan, en charge du développement chez Ineos, va multiplier le réseau d'après-vente par quatre en 2024. ©Ineos

Le Journal de l'Automobile : Comment Ineos a-t-il été accueilli sur le marché français ?

Shashi Vaidyanathan : Nous avons livré notre premier véhicule en avril 2023 et sur l'ensemble de l'année, nous avons immatriculé 247 Grenadier dont 175 diesel et 72 essence, ce à quoi il faut ajouter trois Grenadier immatriculés en VP. Cette période de lancement nous a servi à observer les retours des clients et des prospects afin d'orienter notre stratégie de développement. Et l'accueil a été très bon. Nous avons encore pu le vérifier lors du dernier salon de l'Agriculture où nous exposions notre pick-up Quatermastar.

 

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J.A. : Qui sont vos premiers clients ?

S.V. : En 2023, nous avons principalement eu comme clients des agriculteurs, des viticulteurs. Mais aujourd'hui, nous nous déployons auprès des institutions qui sont très en attente de ce genre de véhicule. Nous venons de signer un contrat de 150 voitures avec EDF, une première livraison qui pourrait déboucher sur un contrat plus global de 3 000 voitures destinées à toutes les filiales de l'énergéticien. Nous avons une forte demande de la part des pompiers, de la gendarmerie, des militaires, des ONF, des forces spéciales, etc., ce qui va nous permettre d'intégrer le catalogue de l'Ugap. D'ailleurs, nous allons livrer dans les semaines à venir nos premiers Grenadier pour les pompiers d'une brigade de l'Isère (38).

 

Nous venons de signer un contrat de 150 voitures avec EDF

 

J.A. : Quelles sont les reprises observées auprès de vos premiers clients ?

S.V. : Elles représentent 35 % des ventes. Nous avons bien sûr du Land Rover Defender, mais pas uniquement. Nous avons également des gros 4x4 ou des pick-up.

 

J.A. : Quelles sont vos ambitions pour 2024 ?

S.V. : 2024 sera une année pleine pour Ineos avec deux modèles, le Grenadier et le pick-up Quatermaster, qui est désormais disponible en version châssis-cabine, une version très attendue par les carrossiers et les professionnels. Face aux premiers retours enregistrés, nous avons augmenté nos ambitions de 20 %. Nous prévoyons ainsi de commercialiser 1 200 véhicules cette année.

 

J.A. : Le réseau a-t-il évolué depuis un an ?

S.V. : Depuis le lancement de la marque, nous travaillons avec neuf investisseurs et un réseau de onze points de vente et de service. Le dernier site ouvert est celui de Biarritz (64), détenu par LG Automobiles. En 2024, nous envisageons d'ouvrir trois à quatre adresses supplémentaires : une à Rennes (35), une à Clermont-Ferrand (63), une à Reims (51) et peut-être une dans la région du Jura. D'une manière générale, nous observons une forte appétence pour nos produits dans les régions montagneuses, la Drôme (26) et la Corse (20) pourraient nous offrir aussi de belles opportunités. En revanche, ces ouvertures se feront principalement avec nos partenaires.

 

J.A. : Est-ce suffisant par rapport à vos ambitions à moyen terme ?

S.V. : Pour la vente de véhicules, oui, pour l'après-vente, non. Nous devons accompagner nos clients. C'est pourquoi, nous souhaitons dès cette année multiplier par quatre le nombre d'adresses pour l'après-vente. En parallèle, je vais développer des offres spécifiques avec Santander à destination des collaborateurs d'Ineos en France. N'oublions pas qu'Ineos, la maison mère d'Ineos Automotive, est l'un des leaders mondiaux dans la pétrochimie. En France, le groupe emploie un peu plus de 8 000 personnes, dont 1 500 à l'usine d'Hambach.

 

Nous allons multiplier par quatre notre réseau après-vente

 

J.A. : Quelle communication mettez-vous en place pour faire connaître la marque ?

S.V. : Les salons, là où sont nos clients. Outre le salon de l'Agriculture, nous serons présents au salon de la chasse et de la nature (Game Fair) à Lamotte-Beuvron (41), au salon du Cheval, au salon du Tout-Terrain et du Voyage à Valloire (73) et nous serons peut-être à Eurosatory, le salon mondial de la Défense et de la Sécurité. En fait, il faut sortir, montrer nos véhicules. Land Service France, situé à Omerville (95) dans un minuscule village, représente à lui seul 30 % des ventes du réseau car, rien que sur les neuf mois de commercialisation de la marque, il a organisé plus d'une vingtaine d'évènements. Avec Alessandria Auto en Savoie (73), il est le seul distributeur Ineos à ne pas être issu d'un grand groupe (*). Notre gamme est très spécifique et il faut donc des acteurs spécialisés dans le tout-terrain, capables également de vendre de l'accessoire, un marché au demeurant très important, car il représente un panier moyen d'environ 12 000 euros par véhicule.

 

J.A. : Quels sont les moyens commerciaux mis à la disposition des distributeurs ?

S.V. : Pour rappel, les modèles sont distribués sous contrat d'agent. Les distributeurs disposent d'une commission de 6 % et nous les soutenons financièrement pour l'organisation ou la participation à des évènements.

 

Ineos ambitionne 30 000 voitures dans le monde en 2024

 

J.A. : Au niveau mondial, quels sont les chiffres d'Ineos ?

S.V. : Nous avons produit 15 000 modèles à Hambach en 2023 et nous prévoyons de doubler la production cette année. Nos plus importants marchés sont les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni. Les ventes sont partagées équitablement entre l'essence et le diesel.

 

L'Ineos Grenadier s'est vendu à 250 exemplaires en France en 2023.

 

J.A. : Jim Ratcliffe, le patron d'Ineos, a récemment présenté le Fusilier, un troisième modèle à venir. Quelles sont ses particularités ?

S.V. : Effectivement, le Fusilier sera disponible tout début 2027. Nous avons encore assez peu d'informations sur ce véhicule, mais il s'agira d'un Grenadier très légèrement plus court de quelques centimètres, également plus bas, et qui surtout, sera propulsé par un moteur électrique alimenté par des batteries ou par un range extender. Les batteries proviendront de Corée du Sud. Dans un futur un peu plus lointain, Ineos commercialisera une version hydrogène du Grenadier avec comme ambition les flottes. Nous sommes d'ailleurs techniquement prêts, nous disposons d'un démonstrateur qui fonctionne, mais nous attendons une législation et un développement du réseau de distribution du carburant plus développé pour mettre cette version sur le marché.

 

J.A. : Le Fusilier sera-t-il produit à Hambach ?

S.V. : Non, il le sera en Autriche, chez Magna Steyr car le site de Hambach, qui produit encore des Smart pour quelques semaines, ne pourra pas être opérationnel pour le lancement du véhicule.

 

(*) Ineos est distribuée en France par LG Automobiles à Perpignan (66), Périgueux (24) et Biarritz (64), BYmyCAR à Nice (06), Charles Pozzi à Paris (75), Verbaere à Lille (59), Kroely à Strasbourg (67), BPM à Nantes (35), de Willermin à Avignon (84), Land Service à Omerville (95) et Alessandria Auto à Chambéry (73).

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