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Renault sort de la crise et renoue avec les bénéfices

Publié le 18 février 2022

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Dix-huit mois après son arrivée et la mise en place d'une discipline financière de fer, Luca de Meo annonce le retour de Renault dans le vert. Les résultats montrent un bénéfice de près d'un milliard d'euros et une marge opérationnelle de 3,6 %.
Luca de Meo, directeur général du groupe Renault, veut accélérer le plan de transformation après le retour aux bénéfices de l'entreprise.

Après les résultats catastrophiques de l'année 2020 et ses 8 milliards d'euros de perte, Renault retrouve le sourire. Malgré des ventes en baisse de 4,6 % à 2,696 millions d'unités, le chiffre d'affaires a progressé de 6,3 % pour atteindre 46,213 milliards d'euros. Le résultat net, quant à lui, est positif de près d'un milliard d'euros (967 millions exactement). La marge opérationnelle s'affiche à 3,6 % avec deux années d'avance sur le plan Renaulution.

 

L'Europe génère presque 53 % des volumes, suivie par l'Asie (24,5 %) et l'Amérique Latine (10 %). Ce dernier marché doit en revanche faire l'objet d'un plan spécifique de développement dans les semaines à venir. "Nous avons pris la décision de renouveler la gamme de produits qui sera proposée et d'arrêter d'aller sur ce marché avec des petites voitures qui ne génèrent pas de marge. C'est un marché protégé pour ceux qui suivent les règles du jeu. Nous devons proposer du contenu", affirme Luca de Meo, le directeur général du groupe.

 

Pour Clotilde Delbos, directrice financière du groupe jusqu'au 1er mars 2022, "cette performance est liée aux premiers succès de la stratégie du groupe, favorisant la valeur au volume, et à sa stricte discipline financière. Cela nous a permis d'atteindre de façon pérenne, et avec un ou deux ans d'avance, certains objectifs de Renaulution." Le groupe prévoit de présenter à l'automne 2022 une mise à jour de cette stratégie.

 

"Renault is back", a plaisanté Luca de Meo. Une affirmation qui résonne comme le premier plan de redressement de PSA, mis sur pied par Carlos Tavares, alors président de l'autre constructeur français à l'époque. "Les difficultés sont derrière nous et nous avons su démontrer que nous pouvions faire face à l'adversité."

 

Moins de volumes mais plus de profit

 

Pourtant les volumes de vente ont été amputés de 500 000 voitures en 2021, conséquences de la pénurie des semi-conducteurs, mais la baisse de 40 % du point mort a notamment permis de rendre profitables les presque 2,7 millions de ventes. Mais au-delà de la baisse du point mort et de la baisse des coûts fixes (-2 milliards d'euros), c'est également toute la stratégie de création de valeur et d'augmentation du pricing qui profitent à plein au constructeur.

 

"Nous avons également fait le ménage dans nos canaux de distribution en arrêtant les 0 km, en diminuant les volumes aux canaux les moins rentables. Nous ne ferons aucun compromis sur la rentabilité", a poursuivi Luca de Meo. Dans le détail, le groupe avance un effet liée au pricing de 5,7 points par rapport à 2020, avec la gamme E-Tech qui pèse désormais 31 % des ventes en Europe mais aussi la vente très majoritaire (environ 85 %) de versions haut de gamme sur les modèles Arkana, Kiger et Spring.

 

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27 lancements d'ici trois ans

 

Cette année, le groupe compte 7 lancements dont la Megane E-Tech Electric, l'Austral, le Kangoo EV, le Dacia Jogger ou encore Limo sous l'entité Mobilize. Au total, ce sont 27 modèles que Renault et ses marques vont lancer d'ici 2024.

 

 

 

 

Dans un secteur encore lourdement impacté par la crise des semi-conducteurs, notamment au premier semestre, le groupe prévoit une perte de 300 000 véhicules sur la production 2022. Sa marge opérationnelle devrait être supérieure ou égale à 4 %, contre 3,6 % en 2021. A ce jour, les carnets de commandes sont supérieurs à trois mois, contre environ deux mois dans un contexte "classique" de marché.

 

"Nous n'avons pas de problème de demande pour le groupe Renault et maintenant que nous sommes parvenus à générer plus de valeur, nous pouvons songer à accroître les volumes mais toujours de façon saine", a poursuivi Luca de Meo, évoquant des ventes de 3,2 ou 3,5 millions de véhicules.

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