Renault développe une navette autonome
Si le rêve de la voiture personnelle entièrement autonome devrait un jour devenir réalité, il faudra encore attendre. C’est en gros la conclusion faite par Renault de l’étude de cette technologie. Le constructeur français privilégie dans un premier temps un projet de transport public autonome.
Renault a en effet planché sur un minibus, une navette autonome de niveau 4 (c'est-à-dire que la conduite est entièrement autonome dans un certain cadre) qui suivra un parcours prédéfini, semblable aux lignes de bus classiques, mais sans chauffeur donc.
Pour cela, Renault s’associe à l’entreprise chinoise WeRide qui développe les logiciels de conduite autonome et dont à peu près 600 véhicules roulent déjà en Chine, aux Émirats arabes unis et à Singapour, entre autres.
Le projet est déjà bien avancé puisqu'un modèle de navette autonome WeRide déambulera du carrefour des Anciens Combattants à Paris jusqu'à l'entrée du stade Roland-Garros pendant les deux semaines de compétition, du 20 mai au 9 juin 2024.
Utile dans les ZFE
Pour la partie logicielle, la main est donc donnée à WeRide dont l’Alliance est le second actionnaire. La partie matérielle sera, elle, produite par Renault via la plateforme de son nouveau Master, pensée pour produire ces modèles sans chauffeur.
Pour la marque, "la mobilité collective autonome de niveau 4 répond à toutes les problématiques posées par les transports publics actuels : fort coût d'exploitation du fait de la présence de nombreux chauffeurs et un gros manque de flexibilité dans le trajet à cause des lourdes infrastructures notamment pour le tramway et dans la fréquence à cause du manque de personnel."
Renault imagine implanter ce mode de transport dans les 400 villes européennes déjà ou bientôt soumises au principe de zones à faible émission. "Toutes ces villes ne pourront pas s'offrir ou améliorer en conséquence leurs systèmes de tramway, de métro ou de bus", justifie Jean-François Salessy, responsable des technologies avancées chez Renault, légitimant donc le besoin de ces navettes driverless.
Le bon moment pour se lancer ?
Pour Gilles Le Borgne, directeur de la technologie de Renault, quatre raisons font que cette annonce a lieu maintenant. "Du point de vue législatif, la loi autorise la circulation des véhicules autonomes de niveau 4 (en France et en Allemagne, NDLR), c'est pourquoi nous nous lançons, explique-t-il. En interne, Renault a la capacité de transformation de ses Masters en minibus autonome et des investissements importants ont été réalisés dans WeRide qui nous apporte un niveau de performance comme nous l'imaginions."
La navette autonome WeRide, dont la démonstration a eu lieu au Technopole de Renault à Guyancourt (78), compte huit places (un modèle dix places existe) et peut atteindre 50 km/h.
À terme, c'est-à-dire pour la fin de la décennie, les véhicules développés par WeRide et Renault devraient permettre de transporter 20 à 30 personnes, rouler jusqu'à 70 km/h et avoir 200 kilomètres d'autonomie avec une batterie semblable à celle du Master (87 kWh). Le tout pour un prix qui oscillerait entre 200 000 et 350 000 euros, selon le groupe.
Projet Mach 2 à Châteauroux
Pour le constructeur, qui mène depuis 2019 des expérimentations pour apporter une réponse aux besoins des collectivités territoriales, ce prix pourra être compensé par l'absence de chauffeur dans chaque véhicule. Selon le groupe français, "une simple supervision à distance sera nécessaire pour opérer une flotte de véhicules."
Après ce test lors des Internationaux de France de Tennis, le prochain grand saut sera le projet Mach 2, annoncé en 2023, qui verra dès 2026 une flotte de minibus électriques automatisés intégrer le réseau de transport public de Châteauroux Métropole.
Viendra ensuite l'étape de l'arrivée sur le marché. Les cibles sont variées : les grandes usines, les villes avec des besoins de transports publics, les grands hôtels... Toutefois, le plan de mise sur le marché n'est pas encore établi.
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