La Renault 5 E-Tech à l'essai
La réinterprétation d’un modèle iconique d’une marque n’est jamais chose simple. Les sceptiques étaient nombreux en 2001 lors de l’apparition de la Mini à la sauce bavaroise. Idem en 2007 avec la Fiat 500, lancée sous la houlette de Luca de Meo à l’époque. Si des interrogations demeurent pour la R5, rarement un véhicule aura été aussi attendu.
En effet, depuis la première sortie du concept en 2021, en marge de l’annonce du plan Renaulution, la citadine électrique avec ses promesses suscite beaucoup d’intérêt. Après un développement en trois années, une de moins qu’à l’habitude, elle est enfin sur les routes.
"C’est un véhicule joyeux, à la fois populaire et d’avant‑garde, qui attire la sympathie et apporte de nouvelles réponses à l’époque qu’il traverse. Ce fut le cas en 1972. Ça l’est encore en 2024", présente Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault.
Jusqu’à 410 km d’autonomie
Reposant sur la plateforme AmpR Small, la R5 cuvée 2024 est immédiatement identifiable. La filiation est claire : ceux qui se souviennent de ses aïeules ne seront pas déçus et les autres y trouveront une silhouette moderne avec une vraie personnalité. De quoi aller croiser le fer, notamment avec la Peugeot e-208, mais aussi avec la nouvelle Mini électrique qui devra aussi faire face à l’Alpine A290.
Elle est assemblée à Douai (59), alors que sa batterie NMC (nickel, manganèse et cobalt) de 52 kWh prend vie, pour l’heure, à Ruitz (62) avant que l’usine AESC de Douai ne prenne le relais à l’été 2025. Un accu qui pèse environ 300 kg. Ainsi armée, la R5 E‑Tech electric accuse 1 450 kg sur la balance. Un poids finalement pas si élevé pour une voiture électrique.
Avec son moteur de 150 ch, la citadine est à l’aise en toutes circonstances. Avec ce package, la R5 affiche une autonomie WLTP pouvant atteindre 410 km. Pour faire le plein, le modèle dispose d’un chargeur embarqué de 11 kW qui accepte 100 kW en courant continu. De quoi passer de 15 à 80 % en 30 minutes. L’architecture électrique autorise aussi le V2L (vehicle to load) et le V2G (vehicle to grid).
Avec ses 3,92 de long, la R5 fait merveille en ville. Mais elle est aussi à l’aise ailleurs avec un bon train avant, informatif, et un train arrière multibras. Malgré ses roues de 18’’, le modèle testé reste ferme en suspension, mais confortable.
Toujours difficile à gérer sur les véhicules électriques, le freinage bénéficie d’une innovation avec la One Box qui permet de gommer la transition entre la régénération et la friction réelle. Ainsi, la course de la pédale et l’intensité du freinage restent les mêmes à chaque fois.
À l’intérieur, si des clins d’œil au passé sont présents, la modernité y a pris place avec deux écrans horizontaux, l’un de 10,1’’ pour l’instrumentation (7’’en entrée de gamme) et l’autre de 10’’ pour l’infodivertissement qui intègre les services connectés Google. La liste des Adas est aussi complète avec 26 systèmes embarqués.
Un potentiel de "game changer" ?
En plus des R5 avec le moteur de 150 ch (33 490 et 35 490 euros), la gamme sera complétée, d’ici fin 2024, par des offres comprenant un moteur de 120 ch (90 kW), associé à une batterie de 40 kWh. De quoi faire baisser les coûts, mais aussi l’autonomie (312 km) et ainsi atteindre un prix plus attractif. Cette gamme de 120 ch débutera à 27 990 euros. La version à environ 25 000 euros, avec un moteur de 95 ch (70 kW), arrivera au printemps 2025.
Bien que le marché des électriques ne soit pas au niveau espéré, la R5 pourrait vraiment être un "game changer" une fois la gamme complète. Dans tous les cas, elle devra aller au‑delà de l’effet générationnel pour tenter de l’être et séduire plus de clients.
Ce serait aussi un bon signal pour la suite puisque la citadine recevra un renfort de poids à l’été 2025 avec la R4 E‑Tech qui sera l’alternative SUV. Puis, il y aura la Twingo en 2026.
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