Pour quelques milliards de plus
"Dès demain, nous serons au travail pour avancer et concrétiser les propositions qui ont été les vôtres tout au long de cette journée". C'est par ces mots que Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, a mis un terme aux différents débats de ces états généraux de l'automobile. Une journée d'échanges autour de l'innovation, la compétitivité de l'outil industriel français, la manière dont pérenniser les emplois, puis la nature des relations entre les différents acteurs de la filière, mais dont aucune conclusion définitive n'a été tirée. Seule certitude : François Fillon est venu annoncer l'octroi d'une aide de 5 à 6 milliards d'euros pour les constructeurs français. "Nous attendrons en retour que leurs engagements soient exemplaires tant sur les volumes de production en France qu'en termes de relations vis-à-vis de la chaîne de sous-traitance", a indiqué le Premier ministre. Concrètement : pas de délocalisation, pas de super-bonus pour les dirigeants et un engagement fort sur la filière. A ce sujet, Carlos Ghosn, président de Renault, et Christian Streiff, le P-dg de PSA, ont d'ailleurs signé un protocole d'accord, avec le gouvernement et le fonds stratégique d'investissement, visant à la constitution d'un fonds de 300 millions d'euros pour la modernisation des équipementiers automobiles.
"Insuffisant pour permettre à nos entreprises de passer la crise"
Nicolas Sarkozy, qui doit lui-même annoncer son plan de soutien à la filière automobile au début du mois de février, devrait s'appuyer sur la teneur des débats qui se sont tenus durant cette journée. Les différents protagonistes n'ont ainsi pas manqué de faire passer certains messages. "Le besoin immédiat de financement", pour Christian Streiff, "la suspension de la taxe professionnelle et le déplacement des charges sociales sur l'ensemble de la production", pour Carlos Ghosn. Tout cela au nom de la compétitivité de l'industrie automobile française (où, selon le calcul du président de Renault, produire un véhicule est 10 à 12 % plus cher qu'en Europe de l'Est), condition sine qua non de sa survie. "L'ensemble des dispositions de soutien au secteur automobile prises jusqu'à présent par les pays européens semblent insuffisants pour permettre à nos entreprises de passer la crise", a en effet insisté le président de l'ACEA. Au grand damne de l'Etat, Thierry Morin, P-dg de Valeo, a quant à lui prévenu : "Faire un plan de relance, oui, mais il faut d'abord restructurer significativement la filière. Et cela passe par une réduction massive du nombre d'emploi".
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